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À l'ombre des conspirateurs

À l'ombre des conspirateurs

Titel: À l'ombre des conspirateurs Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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parler.
    — Je ferai de mon mieux, promis-je solennellement à l’empereur.
    Il se contenta de sourire.
    Cet entretien me laissait un goût amer au fond de la bouche. Je m’apprêtais à quitter le palais, quand quelqu’un me héla dans un couloir sur le mode blagueur :
    — Didius Falco ! Tu es encore venu mendier ! Je te croyais en train d’épuiser tes dernières forces avec les femmes de Naples.
    Je me retournai lentement, car je me tenais toujours sur mes gardes dans l’enceinte du palais. Le surveillant d’esclaves qui m’avait aidé à disperser les biens de Pertinax se trouvait devant moi. Paraissant plus sale que jamais il me gratifiait d’un grand sourire édenté.
    — Momus !
    — En ce moment, on entend prononcer ton nom de tous les côtés ! railla-t-il. As-tu vu Anacrites ?
    — Non. Je devrais ?
    — Surtout, méfie-toi de lui, dit Momus qui n’aimait pas plus que moi le chef espion.
    — Anacrites ne m’a jamais causé d’ennuis. La dernière fois que je l’ai rencontré, il vérifiait des livres de comptes.
    — Oui ? Eh bien ne fais pas confiance aux comptables. Il répète partout qu’il veut t’interroger sur la disparition d’une cargaison de plomb appartenant au Trésor. (Je poussai mentalement un juron.) La rumeur dit qu’Anacrites a réservé une paillasse au nom de Didius Falco dans une cellule de la Mamertine, sans limitation de durée.
    — Ne t’inquiète pas, répliquai-je à Momus comme si j’y croyais. Cette histoire de prison est juste un coup monté entre nous. Je cherche simplement à échapper à tous les pères que j’ai déçus.
    Il me laissa partir en grimaçant un sourire, puis cria :
    — Oh ! Falco ! C’est quoi, cette histoire de cheval ?
    — Il s’appelle « Pas de Chance » ! Ne parie surtout pas sur lui, je suis sûr qu’il va se casser une patte.
    Je quittai le palais par la sortie débouchant au nord du Palatin. À mi-chemin de mon propre secteur, je passai devant un estaminet. Changeant d’avis une fois de plus, je décidai de me soûler.

79
    Je fus réveillé par un bruit de balai qu’on agite à grand bruit. J’en conclus que quelqu’un estimait de son devoir de me réveiller. La nuit dernière, j’avais donc réussi à rentrer chez moi : quand vous vous écroulez dans le caniveau, les gens vous fichent la paix.
    Je grognai les yeux fermés pendant un certain temps, pour signaler que j’allais sans doute faire surface. Probablement vexé, le balai se calma. J’enfilai une tunique et, voyant qu’elle était tachée, une deuxième par-dessus. Je m’aspergeai le visage d’eau, me rinçai les dents et la bouche, puis mis un peu d’ordre dans mes cheveux. Cela ne fit rien pour améliorer mon affreuse gueule de bois. Impossible de mettre la main sur ma ceinture, et je ne parvins à trouver qu’une seule botte. Je sortis de ma chambre pas très solide sur mes jambes. La femme qui se sentait responsable de la propreté de mon appartement avait fait des miracles en silence, avant de s’activer bruyamment avec le balai. Ses yeux noirs familiers me dévisageaient avec un dégoût prononcé. Maintenant qu’elle avait terminé le ménage dans la pièce, elle allait pouvoir s’occuper de moi.
    — J’étais venue te préparer ton petit déjeuner, mais ça pourra presque te servir de dîner !
    — Salut, maman.
    Je pris place à la table, mes jambes refusant de me porter davantage. Je m’empressai de lui seriner combien j’appréciais de me retrouver à la maison devant un bon déjeuner préparé par une maman aimante.
    — Alors, tu as encore des ennuis ! aboya ma mère, peu sensible à la flatterie.
    Pendant que je mangeais, elle lava le balcon. Elle avait trouvé toute seule son nouveau seau de bronze. Et mes cuillères.
    — Elles sont superbes !
    — Une charmante personne me les a offertes.
    — Tu es passé la voir ?
    — Non.
    — Tu as vu Petronius Longus ?
    — Non.
    — Qu’est-ce que tu comptes faire aujourd’hui ?
    En général, les gens de ma profession se prémunissent au mieux des attentions d’une famille trop curieuse. Quel client voudrait employer un détective privé prévenant sa mère à chaque fois qu’il met le nez dehors ?
    — Partir à la recherche de quelqu’un, précisai-je, ma volonté ramollie par le déjeuner.
    — Pourquoi es-tu toujours aussi susceptible ? Qu’est-ce qu’il t’a donc fait, ce pauvre homme ?
    — Il a commis au moins un

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