Alexandre le Grand "le fils du songe 1"
la Lyncestide et se nommait Pausanias. C'est gr‚ce à sa prestance physique qu'il avait été admis dans les rangs de la garde.
--Hélas, il ne pourra plus rien nous dire, et cela fait sans aucun doute partie du plan. As-tu interrogé les soldats qui l'ont tué ?
--Un ou deux, mais je n'en ai pas tiré grand-chose. Ils affirment qu'ils n'ont pas entendu l'ordre du roi Alexandre. La mort du souverain leur aurait fait perdre la tête. Aveuglés par la colère, ils l'ont massacré au moment o˘ il a esquissé un geste de défense.
Une thèse crédible, mais probablement fausse. O˘ se trouve le roi d'…
pire ?
--Il est parti avec Alexandre en direction de Pella.
--Il a donc renoncé à sa nuit de noces.
T FYl~NnR~ I F rR-ANn |~ LE FIL~?U SONGE
--Pour deux raisons compréhensibles: prêter main-forte à son beau-frère en ce moment critique, et respecter le deuil de Cléop‚tre. "
Aristote porta un doigt à ses lèvres pour inviter son neveu à se taire.
On entendait un bruit de galop qui enflait progressi vement.
" Partons, dit le philosophe. quittons cet endroit. On agit plus librement lorsqu'on a l'assurance de ne pas être épié. "
Le galop ralentit peu à peu, puis finit par cesser tout à fait. Une silhouette vêtue d'un manteau noir mit pied à terre, avança vers le cadavre cloué à un poteau, puis baissa son capuchon en libérant une longue chevelure ondulée.
" Dieux du ciel, c'est Olympias ! ", murmura Callisthène à l'oreille de son oncle.
La reine s'approcha du cadavre, tira un objet des plis de son manteau, puis se haussa sur la pointe des pieds. quand elle s'éloigna pour rejoindre son escorte, il y avait une couronne de fleurs autour du cou de Pausanias.
" Oh ! par Zeus ! pesta Callisthène. Mais alors...
--Tu penses que ce geste est clair ? dit Aristote en secouant la tête.
Pas du tout. Crois-tu que si elle était l'instigatrice de l'assassinat, elle l'accomplirait sous les yeux de son escorte, tout en sachant que le cadavre de Pausanias est probablement surveillé ?
--Si elle en est consciente, elle pourrait se comporter de manière absurde afin d'amener ceux qui enquêtent à la dis culper.
--C'est vrai, mais il est toujours plus sage de chercher à comprendre les mobiles qui ont poussé un être à commettre un crime, plutôt que de s'interroger sur ce qu'il pense que les autres pensent, observa Aristote.
Trouve-moi une lanterne ou une torche, et allons voir l'endroit o˘
Pausanias a été tué.
--Mais ne vaut-il pas mieux attendre la lumière du soleil ?
--Avant que l'aube se lève, il peut se passer beaucoup de choses. Je t'attends là-bas. "
Le philosophe se mit en route vers le bosquet de chênes et d'ormes près duquel avait eu lieu le massacre de l'as sassin.
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Héphestion, Ptolémée, Séleucos et Per~iccas, tous quatre en armure, arrivèrent à la tombée de la nuit, en nage et harassés de fatigue. Ils confièrent leurs chevaux aux ordonnances et gravirent rapidement l'escalier du palais jusqu'à la salle du conseil o˘ les attendait Alexandre.
Léonnatos et Lysimaque ne les rejoindraient que le lende main car ils se trouvaient alors à Larissa, en Thessalie.
Un garde les fit entrer dans la pièce, déjà éclairée, o˘ étaient réunis Alexandre, Philotas, le général Antipatros, Alexandre d'…pire, Amyntas, ainsi que plusieurs commandants des bataillons de la phalange et de la cavalerie des hétairoÔ. Tous, y compris le roi, avaient revêtu leur armure.
Casques et épées reposaient sur la table, à portée de main, signe que la situation était encore critique.
- Alexandre alla à leur rencontre, l'air ému. " Mes amis, nous voici enfin réunis. "
Héphestion prit alors la parole au nom du groupe. " Nous sommes désolés de la mort du roi Philippe, et profondément chagrinés. L'exil qu'il nous avait infligé ne pèse nullement sur nos sentiments. Il demeure dans notre souvenir un grand sou verain, le plus courageux des combattants, le plus sage des gouvernants. Il a été pour nous une sorte de père, impitoyable et sévère, mais aussi généreux et capable de nobles élans. Nous le pleurons avec une douleur sincère. Sa mort est un ter rible événement. Mais puisque tu recueilles son héritage, nous te reconnaissons comme son successeur et comme notre roi. "
Sur ces mots, il s'approcha d'Alexandre et l'embrassa sur les deux joues.
Les autres l'imitèrent, puis ils saluèrent le roi Alexandre d'…pire et les officiers présents avant
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