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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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était trè différent: il avait des yeux bleu-vert et des cheveux blonds.
    Le roi les examina attentivement. " Comprennent-ils 1 grec ?
    --Non ", répondit la femme. Mais Alexandre intercepta 1 regard qu'elle lançait à ses enfants et qui semblait vouloi~ dire: " Laissez-moi agir. "
    " Ton époux ne doit pas être perse, à en juger par les yeux e la chevelure de ce jeune homme ", affirma-t-il.
    A l'évidence, la voyageuse était en difficulté. Alexandre ot~ son chapeau et l'examina de plus près. Sa beauté et l'expres sion aristocratique de son regard le fascinèrent.
    " Mon mari est grec, c'était... le médecin du satrape de Phrygie. Je n'ai pas de nouvelles de lui depuis longtemps et je crains qu'il ne lui soit arrivé malheur. Nous essayons de le rejoindre.
    -- Mais pas maintenant: c'est trop dangereux. Tu seras mon invitée pour cette nuit, et tu pourras repartir demain avec une protection plus appropriée.
    --Je t'en prie, puissant seigneur, ne t'inquiète pas pour moi. Je suis s˚re que tout ira pour le mieux. Une longue route nous attend.
    1
    . I .
    ~ Rassure-toi, tu n'as rien à craindre pour ta personne nl pour celles de tes enfants. Personne n'osera te manquer de res pect. " Puis il ajouta à
    l'adresse de ses hommes: " Escortez-la jusqu'au campement ! "
    Il sauta à cheval et s'éloigna, accompagné par ses gardes du corps qui ne l'avaient pas perdu de vue un seul instant. En chemin, le petit groupe croisa Perdiccas, qui s'inquiétait de sa disparition.
    " Je suis le responsable de ta sécurité, si seulement tu vou lais me prévenir... "
    Alexandre l'interrompit. " Il ne s'est rien passé, mon ami, et je sais veiller sur moi-même. Comment se-déroule le dîner?
    --Le vin est trop fort: les hommes n'y sont pas habitués.
    --Il faudra qu'ils s'habituent à bien pire. Viens, rentrons. "
    L'arrivée de la charrette et des gardes étrangers provoqua excitation et curiosité dans le campement. Péritas se mit à aboyer et Leptine s'enhardit à poser des questions: " qui voyage dans ce véhicule ? O˘ les avez-vous trouvés ?
    --Prépare un bain sous cette tente, lui dit le roi, et des lits pour deux enfants et une femme.
    --Une femme ? De qui s'agit-il, mon seigneur ? "
    Alexandre la foudroya du regard et elle s'exécuta immédia tement. " quand elle sera installée, ajouta-t-il, dis-lui que je I'attends sous ma tente. "
    Des cris d'ivrognes s'échappaient du pavillon du conseil de guerre, à

    quelques mètres de là, ainsi que les sons stri dents des fl˚tes et des fifres, des petits rires de femmes. Mais tous ces bruits étaient couverts par les hurlements de Léonnatos.
    ~ Alexandre ordonna qu'on lui apporte un peu de nourriture, les premières figues de la saison, du miel et du lait, puis il prit dans ses mains le portrait de Memnon qu'Apelle avait laissé sur sa table et le contempla un moment, frappé par son eXpression mélancolique.
    Il entreprit ensuite de lire le courrier qui était arrivé au cours des derniers jours. Une lettre du régent Antipatros lui faisait part d'une situation sereine, en dépit des intempé rances de la reine, qui réclamait un rôle dans des affaires qui n~étaient pas de son ressort. Olympias se plaignait, quant à
    elle, du régent qui la privait de toute liberté d'agir selon son rang et ses prérogatives. ~
    Pas d'allusion aux somptueux présents qu'il lui avait envoyés après la victoire du Granique. Peut-être ne les avait elle pas reçus.
    18
    quand il détourna son regard de sa correspondance il s'aperçut qu'elle se tenait devant lui. La tête découverte, ;es yeux soulignés par un trait noir à l'égyptienne, le corps enroulé dans une tunique de lin vert à la facture orientale, les cheveux rassemblés au sommet de son cr‚ne et attachés par un ruban d'argent à la manière grecque, l'invitée étrangère semblait refléter la clarté lunaire dans laquelle elle lui était apparue.
    Tandis que le roi s'approchait, elle s'agenouilla pour lui baiser la main. " Je ne pouvais pas savoir, puissant seigneur... Pardonne-moi. "
    Alexandre la releva. Ses cheveux dégageaient une odeur de violette qui l'étourdit. Jamais il n'avait désiré si brusquement prendre une femme dans ses bras. La voyageuse s'en rendit compte. Une force irrépressible, au fond des yeux du souve rain, la captivait elle aussi, comme une phalène attirée par la lumière d'une lanterne.
    Elle baissa les yeux et dit: " Mes enfants sont venus te rendre hommage.
    " Puis elle recula jusqu'à

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