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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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elle. En la voyant si belle, ii ne put supporter l'idée que ce corps allait êfre déchiqueté par les chiens sauvages et les oiseaux de proie. Il regagna le camp et ordonna à Eumène de faire dresser un sanctuaire funéraire de pierres carrées pour conserver la dépouille de sa bien-aimée Et il n'accepta de se remettre en marche qu'après l'avoir vu achevé.
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    Ils reprirent leur route après avoir donné une sépulture aux ldats grecs et macédoniens tombés sur le champ de bataille, ar il n'y avait pas assez de bois pour élever des b˚chers. La Ihaleur étouffante et le grand nombre de cadavrés perses en ~écomposition dans la plaine infectaient l'air, et certains guer ~ers avaient contracté des fièvres mystérieuses auxquelles il
    ~y avait aucun remède.
    Ils atteignirent une nouvelle fois le gué du Tigre et passèrent ~ur la rive occidentale du fleuve, d'o˘ ils amorcèrent leur des ente sur Babylone.
    A la quatrième étape, tandis qu'ils traversaient une région dénommée Adiabène, l'un des officiers qui composaient l'es corte de Mazéos alla trouver Alexandre pour lui annoncer qu'il allait assister à un phénomène extraordinaire: une source de naphte !
    " De naphte ? ", demanda le roi. Et il se souvint d'Aristote r˚lant à
    Miéza du naphte qu'on lui avait envoyé d'Asie dans un flacon: il n'avait jamais oublié la fumée dense et l'odeur
    répugnante que cette combustion dégageait. Il se souvint aussi du br˚lot que les habitants de Tyr avaient jeté, de nuit, contre ses machines de siège, diffusant une puanteur ~i imprégnait encore l'air le lendemain. Il s'achemina donc ~errière l'officier, qui le conduisit au fond d'une dépression du terrain, o˘ un feu ne cessait de br˚ler en libérant une colonne de fumée dense. Tout autour s'étendait une vaste nare, noire et huileuse, pareille à un marais aux étranges eflets irisés dont émanait une terrible odeur. Callisthène était léjà sur place, il remplissait de ce liquide quelques flacons de rerre.
    " Je souhaite en envoyer une certaine quantité à mon oncle liristote pour ses expériences.
    --Mais qu'est-ce donc ? l'inter~ogea Alexandre.
    ;--C'est difficile à dire: son go˚t est des plus ignobles, tout 740 ALExA~lDRE LE G~A~D ! L S CONI;INS DU MONDE 741
    comme son odeur et son aspect. Il s'agit peut-être d'une sorte d'humeur, comme un exsudat engendré par cette terre sous les rayons ardents du soleil. Il br˚le en générant une énorme cha leur. Regarde ! "
    Un groupe de soldats, que l'officier avait chargés de remplir des outres de naphte, répandait le liquide sur deux lignes parallèles le long du sentier qui menait au camp. Lofficier s'empara d'une lanterne et mit le feu aux deux extrémités des lignes: deux murs de flammes s'élevèrent aussit6t et s'étendirent jusqu'à l'entrée du camp avec la rapidité de l'éclair, laissant tout le monde bouche bée. L'étrange sub stance continua de br˚ler en dégageant deux rideaux d'une fumée dense et nauséabonde, ainsi qu'une chaleur insuppor table.
    Alexandre voulut prendre un bain sans tarder pour se libé rer de cette odeur dont il était imprégné de la tête aux pieds. Tandis que Leptine le lavait, il s'entretint avec Héphestion, Ptolémée, Callisthène, un nouveau masseur du nom d'Athé nophanès, originaire d'Athènes, ainsi que son assistant, un dénommé Stéphanos.
    " On pourrait se servir de ce naphte comme d'une arme, disait le roi: imaginez l'effet qu'il produirait une fois projeté sur nos ennemis !
    --J'ai entendu dire que le naphte ne se prête pas à cet emploi, intervint le masseur qui avait étudié la philosophie dans sa jeunesse. Il déclenche, en effet, d'étranges incendies. Tout le ~onde sait que le feu est un élément éthéré, céleste, qui se transmet à travers l'air en diffusant de la chaleur et de la lumière. Le naphte, en revanche, émane de la terre et ne br˚le qu'au contact avec un terrain totalement aride --comme le sable--, ou trop humide et trop gras, comme celui du sud de la Babylonie. Sur une substance d'humeur intermédiaire, telle qu'un homme, il ne prendrait jamais feu, cela ne fait aucun doute.
    --C'est une hypothèse hasardeuse, me semble-t-il, objecta Callisthène. Il est difficile d'appliquer des catégories de l~intel lect à de simples manifestations physiques, fruit de compo santes fortuites qu'on ne peut quantifier, et en outre...
    --Je suis certain de ce que j'avance, répliqua Athén∞
    I ~.
    hanès tandis

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