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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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contrôler la consommation, mais cette mesure n'eut pas grande utilité: les provisions furent épuisées en peu de temps, et il fut nécessaire de chercher des puits le long de la piste poussiéreuse et ensoleillée. Les réserves de nourriture, en revanche, durèrent plus longtemps, d'autant plus que le projet de ravitaillement de la flotte apparut bientôt irréali sable, puisqu'on avait perdu de vue les navires. Le vent d'est, très fort, les avait sans doute poussés plus loin.
    Apercevant des traces près de la piste, les guides scythes avertirent leurs officiers et le roi. Une attaque restait à craindre: sur une terre si misérable, l'armée ennemie consti tuait une proie idéale, compte tenu du ravitaillement qu'elle transportait, ainsi que du grand nombre de chevaux et de bêtes de somme qui la suivaient.
    " Doublez le nombre des sentinelles, ordonna Alexandre, et gardez les feux allumés si vous le pouvez. " Mais il était diffi cile de trouver du bois, il n'y avait que quelques troncs aban donnés par le ressac sur le rivage.
    Les Orites attaquèrent subitement par une nuit sans lune, et se jetèrent sur le contingent de Léonnatos qui avançait à quelques stades de l'armée, à

    l'arrière-garde. Ils frappèrent par surprise avec une précision meurtrière, surgissant des fentes des rochers, bondissant comme des furies infernales sur des guerriers épuisés par la soif et les efforts. Ils firent un mas sacre. Léonnatos se battit avec un courage désespérc, et après que son trompette eut été égorgé par un ennemi surgi des sables, il ramassa lui-même l'instrument et lança de longs appels pour prévenir Alexandre.
    Le roi se précipita à son secours à la tête de deux escadrons. Il parvint à briser l'encerclement et à libérer son ami, à bout de forces et blessé, submergé par une jnuée d'adversaires. Lorsque le soleil se leva, plus de cinq cent~ soldats gisaient sur le sol, inanimés, souvent agrippés à leur~
    agresseurs dans le dernier spasme de l'agonie.
    On les enterra dans le sable avec leurs ar~mes car il n'y avait pas de bois pour construire des b˚chers funéraires. Puis l'on repartit, le coeur opprimé par la tristesse, ~achant que ces sépultures h
    ‚tives seraient bien vite violées par des sauvages faméliques.
    Un jour, un escadron d'éclaireurs revint d'une mis~sion de reconnaissance en annonçant qu'il avait découvert un ~grou pement de villages non loin de la côte, près de l'embouchure d'un misérable ruisseau traînant son maigre filet d'eau jusq~à la mer. Ils décidèrent de les attaquer dès la nuit tombée--une nuit de pleine lune qui éclairait a giorno le désert d'une blan cheur crayeuse.
    Léonnatos accrocha sa hache à son étrier, se munit d'un bouclier de bronze qui pesait seize mines et sauta sur son éta lon. Mais Alexandre le retint: " Ta blessure est récente. Reste là. Laisse-nous nous en charger.
    I
    ALEXANDRELEGRAN~ ~ LESCONFINSDU MONDE 995
    --Tu ne m'empêcheras pas d'y aller, même si tu me fais attacher, se récria son ami. Ces gens-là vont payer pour les soldats qu'ils ont assassinés, pour ces hommes qu'ils ont égorgés par surprise dans le noir sans qu'ils puissent se défendre. "
    Le roi, ses compagnons et leur escadre--deux cents hommes en tout--avaient choisi des chevaux noirs- et enfilé des manteaux de la même couleur pour se confondre avec les ombres de la nuit~ Alexandre donna le signal, et les montures se lancèrent dans un galop effréné, flanc contre flanc, tête contre tête: on aurait dit des furies infernales dont l'Hadès avait accouché.
    Dès que les Orites les aperçurent, ils tentèrent de défendre leurs villages, leurs enfants et leurs femmes, mais il était déjà trop tard. Ils furent balayés immédiatement, embrochés comme des poissons, et tandis que ses hommes saccageaient les habitations, Léonnatos s'acharna à coups de masse sur les ennemis en fuite, les fauchant comme des épis, les massacrant par dizaines jusqu'à ce que son coeur soit sur le point d'éclater et que la voix d'Alexandre résonne à ses oreilles: " «a suffit Léonnatos ! "

    '
    Alors il s'arrêta, écumant de sueur et couvert de sang.
    Une seconde escadre de cavalerie légère survint un peu plus taTd, amenant des bêtes de somme avec des outres et des cha riots pour réquisitionner les vivres. ~ais on ne trouva que des troupeaux de moutons et de chèvres, enfermés dans des enclos en pierre. L'épaisse couche d'excréments secs qui jon

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