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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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prince empoigna sa lance en s'écriant: " Trois vagues ! " Et puis, encore plus fort: " Phobos kai Deimos ! " Il talonna Bucéphale, qui partit au galop à travers le champ de bataille rempli de cris et de morts, aussi noir que la fureur de l'enfer, emportant son cavalier dans son armure aveuglante, avec son haut cimier agité par le vent.
    Derrière lui, la Pointe était unie et les chevaux galopaient excités par les hennissements et les halètements de Bucé phale, stimulés par les guerriers et par le son déchirant des trompes.
    Le bataillon sacré resserra les rangs et les hommes plan tèrent dans le sol les hampes de leurs lances, opposant ainsi leurs pointes à cette charge furieuse. Mais l'escadron d'Alexandre, désormais à leur portée, décocha une nuée de javelots, puis s'effaça, laissant la place à une deuxième vague, puis à une troisième, avant de reprendre l'initiative. Nombre de soldats thébains furent obligés d'abandonner leurs bou cliers, hérissés de javelots ennemis, et de se battre sans pro tection. Alors A~lexandre ordonna à la Pointe d'adopter une position en coin; il se plaça à sa tête, la conduisit dirèctement contre les rangs ennemis, frappant ses adversaires de sa lance, puis de son épée, une fois son bouclier abandonné. Levant le sien pour le protéger, Héphestion surgit à ses côtés, avec ses hommes.
    A chaque soldat tombé, les guerriers du bataillon se ras semblaient, comme un corps dont la blessure cicatrise aussi tôt. Ils ressoudaient leur mur de boucliers et répondaient coup pour coup avec une énergie insatiable et un courage opi ni‚tre.
    Alexandre recula. " Héphestion ! cria-t-il. Conduis tes hommes de ce côté, ouvre une brèche et attaque par-derrière le centre thébain ! Laisse-moi le bataillon sacré ! "
    Héphestion s'exécuta, avança avec Perdiccas, Séleucos, Philotas, Lysimaque, Cratère et Léonnatos, faisant pénétrer ses cavaliers entre le bataillon sacré et le reste des troupes thé baines. Puis ils effectuèrent une large conversion, comme le jour de la parade célébrant le retour d'Alexandre, et prirent les ennemis à revers en les poussant contre la forêt de pointes de la phalange~
    Touchés par les charges incessantes de la Pointe, les guer riers du bataillon sacré se battirent avec un courage déses péré, mais tombèrent les uns après les autres jusqu'au dernier homme, fidèles au serment qui les liait entre eux: ne jamais reculer, ne jamais tourner le dos.
    La bataille fut remportée avant même que le soleil e˚t parcouru la moitié
    de sa course dans le ciel. Alexandre se présenta à Parménion, l'épée au poing et l'armure encore éclaboussée de sang. Le poitrail et les flancs de Bucéphale étaient tout aussi rouges.
    " Le bataillon sacré a cessé d'exister.
    --Victoire sur toute la ligne ! s'exclama Parménion.
    --O˘ est le roi ? ", demanda Alexandre.
    Parménion se tourna vers la plaine, encore voilée par la poussière épaisse de l'affrontement, et lui montra un homme seul qui dansait en boitant, comme hors de lui, au milieu d'une multitude de cadavres.
    " Le voilà ", répondit-il.
    Deux mille Athéniens tombèrent sur le champ de bataille et de nombreux autres furent capturés. Parmi eux, l'orateur Démade, qui se présenta devant le roi encore revêtu de son
    armure, une blessure sanglante au bras. Démosthène s'était sauvé à travers les cols qui conduisaient au sud, vers Lébadéia et Platées.
    Mais les pertes les plus importantes avaient été subies par les Thébains et leurs alliés achéens, alignés au centre des formations. Après avoir détruit le bataillon sacré, la cavalerie d~Alexandre les avait pris à
    revers et poussés contre les pointes ferrées de la phalange, provoquant ainsi un massacre.
    La colère de Philippe se déchaîna surtout à l'encontre des Thébains qui s'étaient, à ses yeux, rendus coupables de trahi son, Il vendit les prisonniers comme esclaves et refusa de resti tuer les cadavres. Ce fut Alexandre qui ébranla ses résolutions:
    " Père, tu m'as dit toi-même qu'il faut être clément chaque fois que cela est possible, lui fit-il remarquer après que la fureur de la victoire se fut apaisée. Même Achille rendit le cadavre d'Hector au vieux roi Priam, qui l'implorait en larmes. Ces hommes se sont battus comme des lions et ont donné leur vie pour leurs cités. Ils méritent le respect. En outre, quel avantage tirerais-tu d'un tel acharnement ? "
    Philippe ne répondit

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