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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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pas. Mais je-crois que le roi était tellement so˚l qu'il ne tenait plus sur ses jambes. Je pense qu'on l'a lavé et couché.
    --Crois-tu qu'il nous fera suivre ?
    --Pourquoi?
    --Il voulait me tuer.
    --Il avait bu, c'est tout. J'ai l'impression de l'entendre déjà. Dès qu'il se réveillera, il dira: "O˘ est Alexandre ?"
    --Je ne sais pas. Nous avons échangé des mots qu'il est dif ficile d'oublier. Et même si mon père s'y employait, il y aurait toujours quelqu'un pour les lui rappeler.
    --C'est possible.
    --As-tu dit à Eumène de s'occuper du chien ?
    --C'est la première chose que j'ai faite.
    ---Pauvre Péritas. Sans moi il sera malheureux: il pensera que je l'ai abandonné.
    --Il ne sera pas le seul à être malheureux, Alexandre. Moi non plus, je n'aurais pas supporté ton absence. C'est pourquoi j'ai voulu te suivre. "
    Ils éperonnèrent leurs chevaux pour rejoindre Olympias qui chevauchait toute seule.
    " Mes saluts à ma reine ! dit Héphestion.
    --Salut, mon garçon ", répondit Olympias. Et ils poursui virent leur route ensemble.
    " O˘ est Alexandre ? "
    Philippe venait tout juste de quitter son bain. Les femmes lui massaient les épaules et le dos avec un drap de lin.
    - L'aide de camp s'approcha: " Il n'est pas là, sire.
    --Je le vois bien. Fais-le appeler.
    --Je veux dire qu'il est parti.
    --Parti ? Et o˘ ?
    -- Nous l'ignorons, sire.
    --Ah ! cria Philippe en jetant le drap et, entièrement nu, il commença à
    arpenter sa chambre. Je veux qu'il vienne immédiatement me présenter ses excuses ! Il m'a couvert de ridicule devant mes invités et mon épouse.
    Trouvez-le et ramenez-le-moi sur-le-champ ! Je le giflerai jusqu'au sang, je le bourrerai de coups de pied, je le... " L'aide de camp était muet et raide comme un piquet. " Tu m'écoutes, par Z eus ?
    --Je t'écoute, sire, mais Alexandre est parti aussitôt àprès avoir quitté
    la salle du banquet et tu étais trop... trop indis posé pour prendre des mesures le concernant, et...
    -- Es-tu en train de me dire que j'étais trop so˚l pour donner des ordres ? hurla Philippe à son nez en fondant sur lui.
    --Le fait est, sire, que tu n'en as pas donné, et...

    --Appelez la reine ! Immédiatement !
    --Laquelle, sire ? demanda l'aide de camp, de plus en plus embarrassé.
    --Laquelle ! Malheur à toi ! que veux-tu que je fasse de cette gamine !
    Appelle la reine, immédiatement !
    --La reine Olympias est partie avec Alexandre, sire. "
    Le rugissement du souverain résonna jusqu'au corps de ~arde, au fond de la cour. Un peu plus tard, on vit l'aide de camp dévaler l'escalier et distribuer des ordres à tous les hommes qu'il croisait. Ceux-ci bondissaient sur leurs chevaux et galopaient dans toutes les clirections.
    Ce jour-là, les délégations étrangères quittèrent, elles aussi, la cour.
    Philippe dut les recevoir pour les saluer et les remer cier des somptueux cadeaux de mariage qu'elles lui avaient apportés. Cette t‚che occupa toute sa journée.
    rl 96 ALEXANDRE LE GRA~D
    quand le soir vint, il se sentit las et dégo˚té, aussi bien par cette semaine de fêtes et de banquets que par la solitude qui envahissait son coeur pour la première fois.
    Il envoya Eurydice se coucher, monta sur le toit et fit les cent pas sur la grande terrasse éclairée par la lune. Soudain, il entendit un aboiement insistant résonner dans l'aile occiden tale du palais, puis un hurlement interminable se transformer en un gémissement plaintif.
    Péritas aussi s'était aperçu de l'absence d'Alexandre et il hurlait à la lune tout son désespoir.
    En une semaine, les trois fuyards atteignirent les frontières de l'…pire et se firent annoncer au roi Alexandre.
    Le jeune souverain était déjà au courant de ce qui s'était passé car ses informateurs utilisaient un système rapide pour communiquer avec lui, et ils n'étaient pas obligés de suivre de longs détours pour se cacher.
    Il alla les accueillir en personne, embrassa longuement et affectueusement sa soeur aînée et son neveu, ainsi qu'Héphes tion, qu'il avait eu tout loisir de connaître lorsqu'il se trouvait à la cour de Philippe, à Pella.
    Cette nuit-là, ils dormirent dans une résidence de chasse. Ils repartirent le lendemain avec une escorte d'honneur pour gagner en deux jours le palais royal de Boutrotos. Cette ville qui donnait sur la mer, était le coeur mythique du petit royaume d'…pire. Selon la légende, Pyrrhos, le fils d'Achille, y avait accosté en amenant comme esclaves

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