Alias Caracalla
arrivait
de s’interroger sur l’efficacité de cette solution à ses problèmes.
21 . Christian Pineau ( * Francis) devait partir pour Londres faire
un compte rendu de sa mission en compagnie de Jean Cavaillès.
Ils avaient été arrêtés sur une plage près de Narbonne, où ils
attendaient un sous-marin pour l’Angleterre, mais s’étaient évadés séparément, le premier en novembre, le second fin décembre,
et étaient revenus à Lyon.
22 . J’espère qu’on me croira si j’avoue avoir été plus sûr des
autres que de moi.
23 . Après mon départ pour Paris, le 25 mars 1943, André Montaut
s’installa dans l’appartement. Il y fut arrêté le 25 juillet par la
Gestapo, qui retourna tout, défonçant les planchers, vidant les
placards, etc. Je n’ai jamais revu le propriétaire.
24 . Daniel Mayer.
25 . Respectivement Gaston Defferre, André Boyer, le colonel
Vincent et Eugène Thomas.
26 . Au moment des présentations, il y eut un instant de confusion parce que deux « Froment » se côtoyaient : Boris Fourcaud,
le « nôtre », chef d’un réseau de renseignements du BCRA sous le
pseudonyme de * Froment, et un sénateur socialiste prénommé
Édouard dont c’était le véritable nom.
27 . Boris Fourcaud.
28 . Ces trois éléments étaient les conditions pour être reconnu
comme mouvement par le BCRA, du moins en zone sud. Plusieurs mouvements destinés à l’action en zone nord (Ceux de la
Libération, Ceux de la Résistance et l’OCM) n’avaient pas de journaux. Ils furent néanmoins considérés par la suite comme des
mouvements.
29 . Maurice Montet.
30 . On peut lire cette commande aujourd’hui encore sur l’exemplaire conservé aux Archives nationales.
XIII
LA BATAILLE
DU CONSEIL DE LA RÉSISTANCE
14 décembre 1942-12 février 1943
Lundi 14 décembre 1942
*Rex juge Pierre Cot
Ce matin, réveillé en sursaut par mon réveil, je
l’écoute longtemps avant de me lever tant j’ai peur
du froid. J’allume mon réchaud pour l’eau du rasage,
ce qui dégourdit un peu l’atmosphère.
À 6 heures et demie, j’apporte le rapport codé à
*Germain en lui recommandant de le déposer au
plus tôt chez * Mado : elle a quatre heures pour le
taper. Je lui fixe un rendez-vous à midi avec le courrier de Schmidt, qui doit l’emporter sur le terrain.
À 7 heures, je sonne deux coups chez Mlle Labonne.
*Rex achève sa toilette. Comme à l’habitude, je lui
lis les papiers remis par * Germain et signale quelques articles de la presse de Vichy et des journaux
clandestins. Lorsque j’ai fini, il est prêt, tandis que
Mlle Labonne frappe à la porte, apportant son faux
café. J’ai posé sur la table les achats qu’il m’a prescrits. Tandis qu’il découpe une rondelle de saucisson,
il arrête son geste et me dit avec douceur : « Mangez-vous suffisamment ? Il faut vous nourrir avec soin,sinon vous ne tiendrez pas le coup. N’oubliez pas
que vous êtes convalescent. »
Il tourne le dos à la fenêtre, dont la lumière
m’éclaire brutalement. Qu’a-t-il observé sur mon
visage pour manifester cette soudaine attention ?
Ai-je si mauvaise mine ? Il n’y a certes qu’une
semaine que j’ai repris mes fonctions, mais je suis
un soldat, que diable !
Je suis touché par sa gentillesse, comme chaque
fois qu’il s’adresse à moi au-delà de ma fonction. Ses
mots m’enveloppent et me ramènent vers le passé :
la tendre vigilance de ma grand-mère, si lointaine
aujourd’hui. À l’habitude, ma réponse se perd dans
quelques borborygmes. Mon embarras, dès qu’il
s’approche de ma vie privée, a le don de l’amuser.
Son regard prend alors cet air malicieux que je
connais bien.
Que répondre ? Non, je ne mange pas à ma faim,
faute de temps ; j’ai froid, comme tout le monde ;
et, malgré la présence intermittente de Cheveigné et
de Briant, je suis loin des miens, de mes camarades
de la France libre ; parfois, je me sens désespérément
seul. * Rex ne peut rien y changer.
Sitôt mes jérémiades formulées, j’en ai honte. Ma
condition n’a rien d’exceptionnel ; je la partage avec
tous mes camarades du BCRA en France. Nous
sommes des volontaires, et aucun d’entre nous ne
se plaint. De surcroît, la place que j’occupe auprès
de lui est un honneur.
*Rex et moi attendons le tramway devant l’Opéra :
nous nous rendons à Collonges pour une réuniondu
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