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Alias Caracalla

Alias Caracalla

Titel: Alias Caracalla Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Daniel Cordier
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journaux.
L’annonce est générale : Vichy publie une loi instituant le Service du travail obligatoire en Allemagne.
Elle s’adresse aux garçons de vingt et un à vingt-trois ans. Les classes 40, 41 et 42 sontappelées 3 .C’est la première fois que j’ai l’occasion de me
réjouir d’avoir fait établir ma fausse carte d’identité
en France, avec comme date de naissance le 21 janvier 1917. Ouf !

    Jeudi 18 février 1943

     

    La Résistance continue

    Ce matin, j’expédie à * Rex un télégramme exigeant
plusieurs réponses.

    D’abord, Raoul Dautry, l’ancien ministre, qui est
d’accord pour son départ à Londres, « si accord
donné directement à Marnier [Manuel] sur topo
emporté ».

    Je signale mon versement de 900 000 francs aux
montagnards du Vercors au titre de la Relève pour
cinq cents personnes. Je spécifie cependant : « Si pas
d’accord versement représentera deuxversements 4 . »

    Ensuite, c’est Jules Moch, recherché par la Gestapo,
que j’essaie de faire partir par Denviollet. Ayant
reçu l’argent de Londres, je demande à * Rex de me
confirmer si je dois payer les mouvements « […]
sur nouvelle base — Liber 2,5 millions — Combat
4,2 millions ». Ultime question : « […] que peut-on
faire pour étudiants refusant application nouveau
décret ? »

    En fin de journée, je rencontre Farge pour lui
remettre le premier versement promis par * Rex. Iljubile parce qu’il croit à cette base aérienne en
France, installée dans le Vercors, inattaquable par
les Allemands. Il me parle du projet d’un émetteur
pour lequel je dois interroger * Rex : « De toutes les
manières, les Boches sont cuits. Les Français sont
en train de se soulever. Vous allez assister à la libération prochaine. »

    Je me demande s’il n’est pas un peu optimiste. Si
les premières nouvelles que j’ai glanées aujourd’hui
sur le nombre de jeunes qui refusent de partir travailler en Allemagne se confirment, alors peut-être…
Mais pour aller où ?

    Vendredi 19 février 1943

     

    Face à face avec Frenay

    Henri Frenay m’a fixé rendez-vous sur les quais
de la Saône, loin de la place Bellecour.

    Dès qu’il arrive, je lui transmets le message de
*Rex. « Je ne crois pas que Marin acceptera, me dit-il
après l’avoir lu. Il est trop vieux. De plus, comme le
Maréchal, il n’est jamais monté en avion. » Mais à
peine a-t-il prononcé trois phrases qu’il s’emporte
déjà : « Le Général n’a pas besoin de ces vieilles
potiches ! L’avenir politique de la France, c’est la
Résistance ! et son honneur, l’Armée secrète ! »

    Il marque un temps, puis ajoute, provocant  : « Vous
pouvez le répéter à qui de droit. » Nouvel arrêt,
puis le voici presque aimable : « Je vous communiquerai la réponse de Marin par * Lebailly. » Enfin, sans
transition : « N’oubliez pas le reliquat du budget. »

    Je l’informe que j’ai rendez-vous en début desemaine prochaine avec * Lebailly pour le lui
remettre.

    Après l’avoir quitté, j’ai l’impression d’être resté
au garde-à-vous durant toute la conversation. Cela
confirme l’impression de notre première rencontre :
le pire est devant moi.

    Je rejoins Farge, toujours aussi chaleureux. Il vient
aux nouvelles pour le Vercors. Je lui répète ce que
j’ai entendu dire au patron : « Je crois qu’il faudra
quelques jours pour obtenir l’accord des Anglais.

    — Vous avez l’air soucieux. Rien de grave, j’espère ?

    — Le patron est parti.

    — Ne vous inquiétez pas. Je suis là et je vous
aime bien. * Bip [Bidault] aussi, vous le savez. »

    Passant du coq à l’âne, il me dit : « Vous avez lu
les journaux sur le STO ? Cela devrait nous donner
un coup de pouce pour le Vercors. Nous en reparlerons. »

    Après avoir pris rendez-vous pour la semaine
prochaine, nous nous quittons. En s’éloignant, il
me lance : « En cas d’urgence, vous connaissez ma
boîte. »

    Samedi 20 février 1943

     

    Retour de * Rex !

    Depuis le départ de * Rex, Fassin et surtout Schmidt
sont des appuis précieux face à la Résistance. Certes, j’ai l’argent et la radio, mais eux ont les opérations : c’est le lien indispensable avec Londres. Je
les rencontre tous les jours, et, de temps à autre,
nous déjeunons ensemble. Aujourd’hui, c’est avec
Schmidt.

    Il semble plus détendu que d’habitude. Il me
raconte que c’est le résultat

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