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Alias Caracalla

Alias Caracalla

Titel: Alias Caracalla Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Daniel Cordier
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l’information décisive :

[…] intention par mouvements utiliser incessamment effectifs et matériels disponibles.

    Je l’expédie sur mon poste afin qu’il arrive aujourd’hui même.

    Jeudi 4 mars 1943

     

    La politique n’est plus au rendez-vous

    Je me rends chez * Salm pour lui poser la question
de * Rex, reçue hier, concernant * Frédéric, dont il est
sans nouvelles.

    Je n’ai pas revu * Salm depuis quinze jours. Effrayé
de m’avoir invité chez lui, il m’a demandé de ne
plus le déranger, sauf en cas d’extrême urgence. Il a
repris, sous son vrai nom, sa situation d’avant-guerre
aux Câbles de France. Sa vie de famille lui interdit,
me dit-il, d’être aussi actif qu’il le souhaiterait. Je
comprends mieux pourquoi il a abandonné Cheveigné
à lui-même.

    Comme il ignore tout des opérations aériennes,
des transmissions et, en général, du fonctionnement
de la Résistance, je suis surpris que * Rex lui confie
une mission pour laquelle il n’a aucune compétence.
Quoi qu’il en soit, le câble de * Rex me transmet un
ordre, que je dois exécuter.

    *Salm m’accueille dans un grand salon meublé à
l’ancienne. Lorsque je lui communique le télégramme
du patron, il marque son étonnement : « Ces contacts
sont longs, difficiles et surtout périlleux. Avant son
départ, * Rex m’a mis au courant de ses conversations, mais je ne sais pas si je puis lui être utile. Je
suis très occupé par ma profession. Je vais examiner ce que je peux faire. Venez me voir la semaine
prochaine. Pour les affaires importantes, je vous
conseille d’attendre le retour de * Rex. »

    La Résistance m’a appris à ne m’étonner de rien,
tant les coups de théâtre se succèdent rapidement.
Malgré tout, je ne peux qu’être choqué par de tels
propos de la part d’un « agent » de Londres. Je crains
que * Rex ne se montre incrédule lorsque je lui en
rendrai compte.

    Je quitte * Salm en m’excusant de l’avoir
« dérangé » 8 . Le soir même j’en parle à Bidault. Il
ne le connaît pas et ne fait aucun commentaire. Je
vérifie avec lui la liste des personnes que * Rex m’a
demandé de faire partir, ainsi que celle des partis
qui n’ont pas encore désigné leurs représentants :
trois sur cinq, l’Alliance démocratique, les radicaux
et le parti communiste.

    Je télégraphie à * Rex pour lui annoncer la réponse
négative définitive de Louis Marin pour partir àLondres. Les socialistes ayant finalement désigné
Le Troquer, je lui demande l’autorisation de verser
à ce dernier 400 000 francs pour la zone nord et lui
signale que je m’occupe d’obtenir les noms des autres
représentants.

    Avec l’accord de Bidault, je poursuis mon enquête
en rencontrant de nouveau Bastid pour les radicaux
et * Gaston pour les communistes. Je suis curieux de
ces relations avec les « hommes politiques », dont j’ai
tant rêvé avant guerre et qui me sont aujourd’hui
imposées par mes fonctions. Chacun dans un registre propre me dévoile un visage de la politique dont
j’ignore tout : celui du pouvoir.

    Fatigué par cette journée éprouvante, j’ai hâte de
rentrer chez moi pour effectuer les derniers codages. C’est compter sans mon ultime rendez-vous, dans
la soirée, avec M. Moret place des Terreaux.

    Il m’attend en compagnie d’un inconnu. Approchant dans la pénombre, je reconnais André Montaut,
un des dix-sept du Léopold II , en juin 1940 :
« chasseur-radio » lui aussi, il a été parachuté en
mai 1942. Ce soir, il est là, devant moi, souriant, tel
que je l’ai connu à Pau, puis dans les camps et les
écoles anglaises !

    Arrivé ce matin à Lyon, il ne sait où loger. Je le
conduis rue des Augustins en attendant de lui trouver un logement, puis nous dînons ensemble. J’ai
hâte de connaître son odyssée.

    « J’ai été choisi par le capitaine * Georges, alias * Mec
pour devenir son radio, d’où mon indicatif * Mec.W. »
*Georges a pour mission d’établir une liaison avec
le parti communiste et les FTP. Un camarade duBCRA leur a conseillé d’emporter avec eux du thé et
des coupons de tissu afin d’obtenir, en France, certaines facilités. Le jour de leur arrivée à Paris, en
sortant de la gare, des agents du contrôle économique ont ouvert leurs valises et découvert ces denrées
du marché noir. Ils se sont enfuis, abandonnant tout,
puis se sont séparés après avoir convenu d’un rendez-vous le soir même.

    Lorsque

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