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Alias Caracalla

Alias Caracalla

Titel: Alias Caracalla Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Daniel Cordier
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stratégiques de collaboreravec groupes armés en pratiquant sabotage et en
aidant ravitaillement —  Tertio. Sur nos instances
6 bombardiers RAF ont tenté vainement nuit du 14
au 15 de parachuter armes et vivres sur terrain .

    Pourquoi les réfractaires n’étaient-ils pas au
rendez-vous ? Alors même que je n’osais espérer une
aide aussi massive et rapide, j’ai là une nouvelle
preuve de l’inefficacité des mouvements.

Quarto. Étant donné grosses difficultés obtenir
aide efficace s’efforcer ne pas amplifier action
Savoie —  Quinto. Armée secrète ni Montagnards
ne doivent intervenir pour instant dans autres
secteurs  — Sexto. Poursuivre action contre
déportation en continuant à cacher tous militaires menacés — Fournir tous crédits à ce titre,
je dis à ce titre, à mouvements et organisations
ouvrières .

    *Rex approuve donc mes largesses à Copeau et
ses amis. Du coup, je me sens coupable d’avoir hésité
à aider mes camarades en perdition. Autre bonne
nouvelle :

Avons obtenu environ 6 000 cartes identité alimentation et recensement à parvenir prochainement — Sans lancer d’ordre grève générale susciter
partout où possible mouvements grèves. Accentuer
sabotage contre organes et moyens déportation —
Châtiments exemplaires Français complices — Fin.

    Pourquoi le patron n’a-t-il pas écrit « Amitiés » ?
Il ignore sans doute que, depuis son départ, c’est
mon viatique. Heureusement, il y a un autre câble :

Envoyer Claudie chez moi pour donner bonnes
nouvelles et annoncer mon retour prochain —
Même message pour Madame Vidal [Delestraint].

    Un dernier télégramme achève de me rassurer :

Concernant accélération déportations vous
conseillons mesures prudence individuelles pour
tous membres actifs menaces départ — Menons
à Londres importantes négociations pour vous
aider — Télégraphierons résultats fin semaine.
Amitiés.

    Nous sommes enfin pris au sérieux. J’ai l’impression d’avoir retrouvé mon patron : tous les agents
du BCRA étant des garçons âgés de vingt et un ans
à vingt-cinq ans, son état-major risquerait être décimé
d’un seul coup.

    Jeudi 18 mars 1943

     

    Attaque en règle

    Normalement, ma rencontre avec les chefs doit
bien se passer : je leur apporte l’argent que * Rex a
libéré pour eux. J’espère qu’ils ne remarqueront pas
l’autre partie du télégramme de * Rex, qui leur enjoint,
de la part des Britanniques, de ne pas encourager
les réfractaires à rejoindre les maquis.

    J’aurais préféré glisser dans leur boîte le texte de
*Rex, mais, avant son départ, il m’a prescrit de leur
remettre en main propre les instructions importantes.

    Comme je m’y attendais, la réaction de Frenay est
d’abord meilleure : pour lui, seul compte l’argent
débloqué. Feignant de ne voir que le désaveu que
*Rex m’a infligé, il sourit paternellement : « Vous
voyez : j’avais raison. À la guerre, il faut savoir
transgresser certains ordres… Vous êtes encore
bien jeune ! »

    Tout va bien, mais je dois ajouter les réserves que
*Rex leur impose à tous. À la commisération avec
laquelle il me regarde, je comprends qu’il ne me
considère pas comme un interlocuteur digne de lui.
Il ne peut s’abaisser à discuter avec moi. Heureusement que je suis en civil, sans quoi il m’aurait certainement fait mettre au garde-à-vous.

    « D’abord, s’écrie Frenay, je n’ai pas d’ordre à
recevoir de Londres et encore moins des Anglais.
L’Armée secrète, c’est moi qui l’ai constituée. Elle
n’obéira à personne d’autre. Nous sommes nés tout
seuls. Le Général nous a ignorés. Nous ne sommes
pas des mendiants, encore moins des mercenaires.
Votre argent, vous pouvez le garder. Nous nous
débrouillerons seuls, et vous le regretterez. »

    Lorsque j’annonce les six mille cartes d’alimentation expédiées par Londres, il ricane à nouveau :
« Dites-leur que c’est une insulte aux combattants.
Nous avons droit aux moyens de faire la guerre : il
nous faut vingt mille cartes, au minimum. »

    Une nouvelle fois, je plains * Rex d’avoir besoin
d’un tel interlocuteur.

    Mon second « client » est d’Astier de La Vigerie,
qui me conduit à l’extérieur de Lyon pour son rendez-vous : que de temps perdu inutilement. Il empoche
l’argent élégamment, mais, dès mon second commentaire, explose froidement : « Voilà où conduit

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