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Alias Caracalla

Alias Caracalla

Titel: Alias Caracalla Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Daniel Cordier
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contrôle : n’est-ce pas l’essentiel ?

    En réalité, aux yeux de * Rex, non seulement cette
commission doit être le « directoire » de la seule
Résistance, mais, en tant qu’organisme national,
elle est censée effacer la séparation des deux zones
imposées par les Allemands.

    *Brumaire sait que Paris sera le lieu stratégique
où se jouera la bataille de la légitimité républicaine.
« C’est là que les vainqueurs descendent les Champs-Élysées, explique * Rex. Le Général est convaincu
que le Débarquement aura lieu à l’ouest, et non dans
le Midi. * Brumaire, en créant le comité de coordination de zone nord, espère se faire désigner à sa tête,
avec pour corollaire qu’en tant que représentant du
Général, c’est lui qui l’accueillera àParis 2 .

    — Je suis confiant, répond Bidault. La nécessité
d’un exécutif des résistances par le biais de la
Commission finira par s’imposer, même sous un
autrenom 3 . »

    Vendredi 16 avril 1943

     

    Aller-retour à Lyon

    Fassin m’annonce l’arrivée de * Coulanges 4  en
zone libre dans une opération d’atterrissage près de
Clermont-Ferrand. En me quittant hier soir, * Rex
m’a demandé d’aller l’accueillir. Toujours sans nouvelles de Londres, il attend avec impatience la venue
de ce proche collaborateur d’André Philip.

    Comme je n’ai pas prévu cet aller-retour, je confie
à * Germain mes rendez-vous de la journée afin de
les reporter à demain et quitte Paris pour Lyon par
le train de nuit. Je dois y rencontrer * Grammont, qui
me fournira le contact avec * Coulanges, dont j’ignore
tout.

    Lorsque je le rejoins à mon ancien bureau, montée des Capucins, * Grammont se montre inquiet de
mon arrivée impromptue. Il est vrai que je le préviens habituellement à l’avance par Van Dievort ou
Suzette. Je lui explique que j’ai besoin de rencontrer
*Coulanges immédiatement.

    *Grammont m’apprend que ce dernier n’arrivera
qu’en fin d’après-midi à Lyon. « Tu tombes bien,
ajoute-t-il  : je ne sais pas où le loger et j’ai des rendez-vous toute la journée. J’espère que tu trouveras une
solution pour l’accueillir. » Il me communique le
lieu de rendez-vous que lui a donné Fassin et dit en
outre : « Si tu es libre à déjeuner, on peut se retrouver à 1 heure, place des Terreaux. »

    Pour loger * Coulanges, je songe d’abord à la rue
des Augustins, dont j’ai conservé l’« exclusivité »pour mon équipe. Mais * Coulanges est un étranger,
peut-être même un jeune imprudent, ignorant tout
de la France occupée. Je ne vais tout de même pas
brûler mon seul relais lyonnais.

    Réfléchissant à une autre solution, je pense à
Mme Martin, rue de la Charité, la providence des
clandestins de marque. Depuis le déménagement
de * Rex, j’y ai conservé sa chambre, que je loue au
mois.

    Quand je sonne à sa porte, me revient en un éclair
la première visite que j’y fis à * Rex, le matin du vendredi 31 juillet 1942 : ma timidité, mon inquiétude
d’avoir été choisi par * Rex contre la volonté du
BCRA ; mon souhait de rejoindre Bidault, mon véritable patron.

    Mme Martin ouvre et me reconnaît : « Monsieur
*Alain ! Je suis si heureuse de vous revoir. » Cette
femme a toutes les qualités des militants que je rencontre partout depuis un an  : dévouée, discrète, toujours prête à servir.

    « J’ai un ami qui arrive ce soir. Puis-je vous
l’amener ?

    — Mais certainement. » Ses yeux brillent du plaisir de se rendre utile.

    « Nous viendrons après dîner. »

    À midi, je rejoins * Grammont place des Terreaux.

    Il n’y a pas trois semaines que j’ai quitté Lyon,
mais, dans la Résistance, tout va très vite : des
camarades ont retrouvé la liberté, comme Aubrac,
d’autres l’ont perdue, comme Briant (les radios sont
toujours les plus exposés à cause du manque de
lieux d’émission). Ce sont mes camarades, mais
nous arrivons tous à la même conclusion : les résistants sont arrêtés par grappes à cause de leur
imprudence au carré.

    En dépit de mon départ hâtif, * Grammont a repris
tous mes contacts. Heureusement pour lui, les services de Londres en France, de plus en plus nombreux, ont déménagé à Paris. Il arrive à exécuter
son travail sans courrier, ce que je peinais à faire
avec six agents. Du fait de la présence prolongée de
*Rex à Paris, nombre de rendez-vous quotidiens ont
disparu, de même qu’une grande

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