Amy, ma fille
un peu plus l’attention.
Après le spectacle, elle a retrouvé Tony Bennett, qui lui a demandé où j’étais. Elle lui a dit la vérité : nous nous étions disputés et j’étais parti. J’étais très en colère contre elle. Je savais que l’alcool était responsable de son comportement, mais ce qui aurait pu être acceptable dans un club ne l’était pas ce soir-là.
Une semaine plus tard, elle m’a annoncé une très bonne nouvelle. Elle sortait d’une répétition avec son groupe, la première depuis bien longtemps.
— Écoute-moi ça, papa. J’ai écrit des nouvelles chansons et on a enregistré un petit truc.
Elle m’a fait écouter un morceau enregistré sur son MP3. Je ne discernais pas grand-chose excepté un fond assez reggae. Je l’ai félicitée, sachant que mes encouragements signifiaient beaucoup pour elle. Je ne comprenais pas bien pourquoi mon opinion comptait autant à ses yeux dorénavant alors que par le passé, elle n’en avait pas toujours tenu compte. Elle a ajouté qu’elle avait bu quelques verres la veille au soir, sans se saouler, et qu’elle n’avait pas bu de la journée.
— C’est bien Amy, bravo.
— Merci, papa !
*
Début août, j’ai eu besoin de faire un break. Sachant que Reg veillait sur Amy, je pouvais consacrer un peu plus de temps à ma femme et prendre un peu soin de moi. Nous sommes donc partis en Espagne tous les deux.
Pendant mon absence, j’ai entendu de nombreuses histoires sur Amy et sa consommation d’alcool. La presse s’en donnait à cœur joie. Le 3 août, un journaliste a dit à Raye qu’il avait croisé Amy complètement ivre à Soho à dix heures du matin. Le lendemain, on m’a informé qu’elle s’était enfuie d’un taxi sans régler la note. Deux jours plus tard, le Sun affirmait qu’elle avait insulté le roi des Zoulous ; des photos accompagnant l’article la montrait endormie sur les genoux de Reg tandis que le roi donnait un discours en l’honneur de l’ouverture d’un restaurant zoulou.
Quand nous sommes rentrés d’Espagne, j’ai dû aller directement à l’hôpital, où une IRM a révélé qu’il fallait m’ôter la vésicule biliaire. Les examens ont aussi montré que je souffrais du syndrome de Mirizzi, une complication rare qui m’empêchait de subir une intervention endoscopique. J’allais avoir droit à une intervention chirurgicale de grande ampleur. J’ai passé neuf jours à l’hôpital, pas un ne s’est écoulé sans qu’Amy me rende visite. Elle arrivait très tôt le matin pour repartir tard le soir. Je ne sais pas si c’était à cause de mon état ou parce que Reg l’avait sermonnée après l’épisode du restaurant zoulou, mais elle était sobre depuis près de deux semaines, ce qui m’a fait très plaisir.
Hélas, la semaine suivante, elle s’est remise à boire. Alex et sa copine Riva avaient prévu de célébrer leurs fiançailles fin août. Afin de pouvoir y assister, j’ai décidé de retarder mon opération. Amy, quant à elle, m’a promis d’arrêter de boire quatre jours avant la fête et de ne pas avaler une seule goutte durant la soirée. Elle avait vraiment envie d’y assister. Je lui ai dit que je ne l’en croyais pas capable et que je viendrais contrôler sa sobriété le jour J. Quand je suis passé cet après-midi-là, elle était sobre.
Pourtant, elle est arrivée à la fête légèrement éméchée. Elle a prétendu qu’elle avait dû boire un coup pour surmonter les effets du sevrage, qu’elle n’irait pas plus loin. Elle a tenu parole le reste de la soirée, mais au moment de chanter, sa prestation s’est révélée très moyenne et j’ai entendu des gens murmurer qu’elle était ivre. Affaibli par mon hospitalisation, je me suis gardé de les contredire comme je l’aurais fait en temps normal. J’étais déçu.
Peu après, je suis retourné à la London Clinic pour l’intervention chirurgicale et, une fois encore, Amy est restée à mes côtés. La presse prétendait que Reg l’avait trompée, mais Amy a fermement démenti. Je reprenais confiance en elle. Elle n’avait pas arrêté de boire, mais les beuveries s’espaçaient.
Quand je l’ai vue fin septembre, elle était radieuse et, pour une fois, c’est elle qui s’est préoccupée de ma santé.
— J’ai vaincu l’alcool, papa, m’a-t-elle annoncé fièrement.
Malheureusement, ce n’était pas si simple. Nous étions déjà passés par là avec la drogue. Il fallait
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