Amy, ma fille
épisode, nous avons quitté l’hôtel et j’ai loué une superbe villa. Amy préférait l’intimité de cette maison. Les jours qui ont suivi, elle n’a pas beaucoup bu et n’a été ivre qu’une seule fois. C’est d’ailleurs le seul moment où elle a mentionné Blake. Je lui ai dit : « Tais-toi, Amy », comme quand elle était petite. Ça l’a fait rire et elle n’a plus prononcé son nom après ça.
Pendant le séjour, Amy a continué d’utiliser la salle de gym d’un hôtel du coin, ce qui a attiré les paparazzis. Je suis allé les faire déguerpir. La presse la harcelait ; un journal a prétendu qu’elle avait dépensé dix mille livres en boisson au cours d’une seule soirée à l’hôtel. S’ils s’étaient renseignés, ils auraient découvert qu’elle était en pension complète, ce qui signifiait qu’elle ne payait pas ses consommations.
Il n’en demeure pas moins que sa consommation d’alcool était problématique. Ce soir-là, elle s’est saoulée à la villa. Même si j’étais content qu’elle ne prenne pas de drogue, je suis allé me coucher avec le sentiment qu’un nouveau problème s’annonçait.
Le lendemain matin, Amy, qui avait une capacité étonnante à récupérer, avait une mine radieuse. Elle s’est excusée et m’a promis de ne pas boire pendant quarante-huit heures. Quelques jours plus tard, je suis rentré à Londres tandis qu’elle emménageait dans une autre villa de l’île. J’étais inquiet de la laisser, mais mes affaires m’attendaient. Je ne pouvais pas rester éternellement à Sainte-Lucie, contrairement à ma fille, qui, elle, pouvait travailler n’importe où.
Le 24 janvier, Raye est allé la voir et il m’a rassuré : elle allait très bien et avait commencé à travailler avec Salaam Remi. Toutefois, News of the World s’apprêtait à publier un article dans lequel Georgette accusait Amy de donner de l’argent à Blake pour s’acheter de la drogue. Après m’être renseigné, j’ai découvert que Georgette avait dû piocher cette idée dans les lettres qu’Amy avaient envoyées à Blake, et que la mère de ce dernier avait transmises à News of the World .
Je me suis dit : « C’est reparti. » Soutenir Amy demandait beaucoup d’énergie, nous n’avions pas besoin en plus des attaques incessantes de Georgette. Je ne voyais pas ce qui allait pouvoir l’arrêter. Cette bataille par médias interposés ne connaissait jamais de trêve. Elle avait toutefois cessé de m’appeler, puisque suite au texto insultant envoyé au printemps 2008, la police l’avait officiellement sommée de me laisser tranquille.
J’ai immédiatement contacté mes avocats, John Reid et Simon Esplen. Ils ont été très fermes : si ces lettres étaient publiées, nous poursuivrions Georgette et News of The World pour violation de la propriété intellectuelle et atteinte à la vie privée. Simon et John étaient très confiants. Leur cabinet, Russells, s’occuperait de Georgette tandis qu’un autre cabinet, Schillings, s’occuperait du journal. Russells a contacté Georgette au sujet de ces lettres. Comme elle ne s’est pas manifestée dans le délai imparti par la loi, ils ont décidé de lancer une procédure contre elle.
À la mi-février, je me suis rendu à Sainte-Lucie en emportant une nouvelle ordonnance de Subutex. Quand je suis arrivé à l’aéroport, Andrew m’a accueilli avec une mauvaise nouvelle : arrivée au bout des réserves de Subutex, Amy avait souffert du sevrage et elle était à l’hôpital. J’y suis allé sans attendre. Elle dormait mais s’est réveillée au son de ma voix. Elle a pris son traitement et une demi-heure plus tard, elle se sentait mieux.
Nous avons dîné ensemble ce soir-là ; elle a beaucoup parlé de Blake mais aussi d’autres garçons qu’elle avait rencontrés sur l’île. Je me suis dit qu’elle allait peut-être enfin tourner la page.
Le lendemain soir, nous sommes allés dans un bar karaoké. Nous avons chanté en duo « The Girl From Ipanema » et on s’est bien amusés, mais au fil de la soirée, elle a beaucoup bu. Quand une cliente un peu éméchée l’a attrapée par le bras pour chanter avec elle, Amy lui a hurlé dessus et nous avons dû quitter les lieux. Son comportement n’était pas exemplaire, mais il était tout de même moins imprévisible que quand elle se droguait. Je l’ai sermonnée et, comme d’habitude, elle m’a promis de bien se tenir dorénavant. Je
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