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Antidote à l'avarice

Antidote à l'avarice

Titel: Antidote à l'avarice Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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en sortit une pièce qu’il tendit avec cérémonie au jeune homme.
     
    À la grande déception de la fillette, l’homme dont elle avait parlé de manière si confiante avait disparu. Mais le secrétaire de Don Arnau lui acheta tout de même quelques friandises ainsi qu’un petit gâteau avant de lui donner une pièce tirée de sa propre bourse. Elle rentra chez elle réconfortée.

CHAPITRE III
    Le départ
     
    Tôt ce dimanche matin, Berenguer et le vicaire général de Barcelone se promenaient dans le verger de l’évêque.
    — C’est une belle journée, dit Ruffach. Je suis certain que Votre Excellence fera un bon voyage.
    — Si ma petite armée ne se hâte pas, la chaleur du soleil sera insupportable lorsque nous partirons.
    Une brise légère fit voleter leurs robes.
    — Espérons qu’un bon vent d’est viendra calmer nos humeurs et nous pousser à partir, ajouta-t-il.
    — Je vous souhaite un voyage rapide et paisible, Votre Excellence.
    — Merci, mon ami.
    — Et je suis désolé de ne pouvoir vous donner la liste de Son Excellence.
    — Quelle liste, Ruffach ? s’étonna Berenguer.
    — Une liste de questions qu’il souhaite voir soulever au conseil général. Je ne puis même pas vous dire ce qu’elle contient, car je l’ignore. Il l’a envoyée, mais elle ne se trouvait ni dans ce courrier ni dans le précédent. Je crains d’avoir perdu l’un de nos messagers.
    — Peut-être était-elle destinée à l’archevêque. Elle lui aura été directement adressée.
    — Cela serait surprenant, Votre Excellence. Il m’a demandé de vous en confier une copie.
    — Effectivement, voilà qui est étrange, dit Berenguer.
     
    Toute l’impatience de l’évêque ne put avancer que de quelques instants le départ de son escorte. Debout sur les marches du palais, il assistait au chargement des chariots. Puis le médecin et son petit cercle arrivèrent, accompagnés de Gilabert sur une litière. Groupe après groupe, le train des voyageurs se reconstitua pour se diriger lentement du palais épiscopal vers la via Augusta en direction de Tarragone. Quand il fut presque complet, Berenguer demanda à un serviteur de lui amener Yusuf.
    — As-tu évoqué avec Sa Majesté le sujet dont nous avons discuté ? lui demanda-t-il discrètement.
    — Ma venue à la cour ?
    — Oui.
    Le garçon sourit.
    — Elle m’a dit que j’avais beaucoup appris et que j’en apprendrais encore plus, mais qu’un jour – quand j’aurai quinze ans, peut-être – je rejoindrai son entourage et apprendrai d’autres choses encore. Elle s’est montrée très aimable et très bonne envers moi. Elle m’a donné une boucle de ceinture en or et m’a promis une épée.
    — Excellent. L’as-tu dit à maître Isaac ?
    — Certainement, Votre Excellence.
    — À présent, retourne auprès de ton maître au cas où il aurait besoin de toi, conclut Berenguer.
    Yusuf revint en courant vers l’endroit où les porteurs avaient déposé la litière de Gilabert. Le blessé avait réussi à s’asseoir.
    — Je suis heureux de te voir. Si tu veux bien te montrer assez obligeant pour me donner le bras, dit-il, je pourrai me lever.
    Yusuf lui adressa un regard dubitatif, le saisit par la main et le tira de toutes ses forces. Gilabert se mit sur pied et épousseta ses habits dépareillés – les restes de sa propre tenue et une longue tunique à capuche, ouverte dans le dos, fournie par Mordecai.
    — Cela réjouit de quitter son lit, soupira-t-il. Si j’avais un cheval, je monterais, mais puisque je n’en ai pas, je me contenterai de ce maudit chariot.
    — Êtes-vous en état de chevaucher, señor ?
    — Certainement, puisque je vis, dit Gilabert d’un air sombre.
    Yusuf hésita.
    — Savez-vous guider un cheval d’une seule main, señor ?
    — J’en ai toujours été capable, Yusuf.
    — Ce grand étalon noir que nous avons trouvé au bord de la route, je l’ai monté, mais j’aime aussi marcher. Cependant, il lui arrive de se montrer nerveux et difficile.
    — Si je ne viens pas à bout de lui, je mettrai pied à terre, dit Gilabert en lui adressant un clin d’œil complice. Nous partagerons ce noble animal. Mais je te l’assure, je suis aussi à l’aise en selle que dans un lit. Bien plus que dans un chariot, en tout cas.
    Yusuf amena le cheval à Gilabert.
    — Reste où tu es, lui ordonna ce dernier. Et toi, ajouta-t-il à l’adresse d’un palefrenier, aide-moi à lancer ma jambe

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