Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Antidote à l'avarice

Antidote à l'avarice

Titel: Antidote à l'avarice Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
Vom Netzwerk:
comprenne l’importance d’une famille.
    — De notre famille.
    — Oui.
    — Raquel est parfois difficile, mais elle n’oublie jamais ses devoirs à l’égard de ses parents, dit Judith. C’est la vérité. Et c’est bien plus que je ne pourrais en dire de sa sœur.
    — Alors il nous faut les réunir. Pas ce soir, je pense. Raquel semble trop épuisée par le voyage, et Ruben est… euh, nerveux. Demain, mais il faudra les installer loin l’un de l’autre, comme si nous n’avions aucun intérêt dans cette union.
    — Voilà un dessein excellent, approuva Judith. Tu as toujours été une bonne organisatrice. Permets-moi de l’appeler. J’aimerais que tu la connaisses mieux.
    Elle leva les yeux vers la chambre de sa fille.
    — Raquel ? claironna-t-elle. J’ai besoin de toi. Sors de ta chambre.
    Elle sourit à sa sœur.
    — Mais pas un mot sur Ruben, d’accord ?
     
    Quand la chaleur retomba doucement et que la ville s’arracha à sa somnolence, Andreu et Felip se dirigèrent vers la cathédrale, instruments à la main, l’air prêts à explorer les richesses générées par les foules qu’attirait le conseil général.
    — Je pense, fit Andreu, qu’un gobelet de vin serait le bienvenu.
    — Mais où ? demanda Felip.
    — Voici la rue des Scribes. Il y a ici une taverne, tout près de la cathédrale.
    — Comme c’est pratique…
    Ils entrèrent.
    — Je me demande si ces deux individus y viennent toujours. Comment s’appelaient-ils déjà ?
    — Miró et Benvenist, répondit Felip au moment où le propriétaire des lieux leur apportait à boire.
    — Ces deux gredins ? s’écria le tavernier. Ce sont des amis à vous ?
    — Oh, des relations bien lointaines, dit Andreu. Ils nous ont chaudement recommandé votre vin.
    — Ça fait deux jours qu’on ne les a pas vus. Avant, ils venaient régulièrement. Et puis ce petit bonhomme est arrivé en disant qu’il avait un message pour eux, mais qu’il ne pouvait attendre. Alors il m’a confié le message plus quelques sous pour le dérangement. Quand je leur ai expliqué de quoi il s’agissait, ils sont partis comme de beaux diables, sans me régler ma note et sans régler la sienne, dit-il en tendant la main en direction de la rue. Je parle de la veuve chez qui ils vivaient. On ne les a pas revus depuis.
    — Qu’ont-ils dit en entendant le message ?
    — « Par le Christ Jésus », ou un blasphème du même genre, « ça y est ». Ou « ça doit y être ». Le plus gros des deux a donné une tape dans le dos à l’autre et a éclaté de rire. Ils ont sauté par-dessus un banc et ont disparu.
    — Combien vous devaient-ils ? s’enquit Felip.
    Le tavernier leur adressa un regard calculateur.
    — Dix sous, dit-il. Assez pour un pauvre homme comme moi.
    — Vous devriez être plus prudent quand vous faites crédit, dit Andreu en déposant sur la table l’argent de leurs consommations. Ce ne sont pas des individus très recommandables, mais si nous les voyons nous leur rappellerons leur dette.
    — Ils ont pu partir dès mercredi matin, dit Felip alors qu’ils gravissaient les marches menant à la cathédrale.
    — Sans problème, mais je dirais plutôt qu’ils ont profité de la lune et chevauché une bonne partie de la nuit.
    — Je me demande ce que le tenancier sait d’autre à leur sujet.
    — Et aussi la veuve qui les logeait. Cela nous coûtera un peu pour leur délier la langue.
     
    L’atmosphère de la cour était chaude et paisible. Raquel délaissait volontairement la chambre de Gilabert et envoyait Yusuf lui rendre les menus services que sa mère, la pauvre ignorante, lui demandait.
    — Raquel va bien ? demanda sa tante Dinah.
    — Fort bien, affirma Judith. Ma Raquel est forte et énergique, comme moi. Mais comme toi, ma sœur, elle a ses moments de paresse. Yusuf est si content de lui faire ses commissions qu’elle l’autorise parfois à accomplir sa tâche.
    — Elle est jeune, murmura Dinah. Elle apprendra. Je suis lasse, ma sœur, je crois que je vais aller me coucher.
    — Moi aussi, ma sœur. Ce fut un rude voyage.
    Chacun les suivit, à l’exception du médecin et de son beau-frère. Le ciel nocturne ressemblait à un velours piqueté d’étoiles ; au loin la mer chuchotait sans cesse.
    — J’ai la sensation d’une claire nuit, dit Isaac.
    — Elle l’est, répondit Joshua. C’est très beau. Le ciel est constellé. Je me demande si je pourrais endurer votre

Weitere Kostenlose Bücher