Avec Eux...
la chanson en France. Je pars pour de nouvelles vacances en famille, quelque part entre Villefranche-sur-Mer et Saint-Jean-Cap-Ferrat. Je dois pourtant bousculer ces chemins tout tracés, cette vie tiède que jâexècreâ¦
Lorsque jâapprends que Claude est à lâhôtel Martinez à Cannes, je sais que rien ne mâarrêtera plus dans ma décision de le rejoindre une fois de plus. Postée devant lâentrée, je tombe sur Guy, le secrétaire de Claude François, qui par chance me reconnaît et mâautorise à monter le voir. Plus que trois marches et je tape à sa porte. Claude est seul dans sa chambre. Je vais rester jusquâà cinq heures du matin avec lui. Câest le début de notre histoireâ¦
Â
Aujourdâhui me reviennent les souvenirs de toutes ces soirées passées ensemble, sa voiture dans laquelle je monte toujours précipitamment tandis que les filles hystériques tentent de mâarracher mes affaires, sa chemise que je porte pour rentrer dans la maison de vacances de mes parents, et les sermons quotidiens de mes parents quand ils me voient rentrerà lâaube⦠Ma mère qui découvre ma liaison en fouillant dans mon journal intime ! Et puis enfin ce jour où Claude vient me chercher en bas de la maison. Mon père, pris de rage, après nous avoir aperçus par la fenêtre, mâenvoie valser contre le mur du jardin dâune gifle mémorable, devant Claude et son secrétaire. La honte absolue ! Leur voiture repart sans moi, tandis que je pleure toutes les larmes de mon corps.
Câest ensuite mon petit studio parisien, rue Cépré, à Paris, dans le XV e  arrondissement, où Claude vient sonner à la porte après mes vacances dans le sud de la France. Mes grands-parents habitent dans la capitale et je suis venue à Paris pour continuer mes études à la Sorbonne. Claude dort chez moi plusieurs fois, mais notre aventure finit par sâarrêter. Il y a eu tellement de femmes dans sa vieâ¦
Ironie du sort ou caprice du destin, nous nous sommes revus bien plus tard, sur les tournages des émissions dont je mâoccupais. Lorsque jâai appris sa mort, cela mâa profondément ébranlée. Ãtrangement, je suis devenue amie plus tard avec son attachée de presse de lâépoque. Elle était dans son moulin de Dannemois avec la dernière compagne de Claude, Kathleen, le jour où lâaccident fatal sâest produit.
Même si je sens encore la gifle de mon père sur ma joue, jâai la certitude dâêtre allée jusquâau bout de mon rêve. Et la découverte de cet univers où tout peut être possible a marqué toute mon existence. Jâai toujours cherché à approcher ceux qui « font » les choses, les personnalités du monde de la politique, de la santé, de la chanson, du cinéma, des médias⦠Claude François a probablement été ma bonne étoile. Il me protège encore.
2. Mes premiers pas, Ã RTL
Quand jâai rencontré Claude François, jâétais une gamine. Jâavais un « désir de paillettes », probablement, même si je nâaime pas le mot ; je nâai pas envie de lâutiliser, et jâévite de le faire en général, mais jâavais certainement un désir ardent, au fond de moi, dâappartenir à ce monde-là , si opposé au mien, à celui de ma famille et de mon entourage, de ma province natale, infusé dans lâennui des bons usages et le morne découpage des jours dont jamais aucun imprévu ne vient fendiller le rigide ordonnancement.
Le journalisme, sâil a de toute évidence un caractère plus sérieux, nâest pas si éloigné de ce monde qui mâattire secrètement. Je vais lâintégrer en commençant par la radio. Il se trouve que mon père est lâami du meilleur ami du directeur de RTL de lâépoque, lequel me propose un stage dans la station. Je suis très jeune. Jâai eu mon bac à dix-sept ans, puis jâai passé ces deux années en Angleterre, je dois donc avoir un peu plus de vingt ans. Je rentre à RTL en bas de lâéchelle, et câest bien le mot puisquâon commence par me confier une tâche assez ingrate : la découpe des dépêches pour le journal du matin. Tous les jours, je me
Weitere Kostenlose Bücher