Avec Eux...
peau ». Elle nâa pas marché parce que câétait diffusé très tard le soir, et quâelle sâadressait à un public de jeunes qui à cette heure-là nâétaient pas devant leur poste de télévision. Souvent, quand une émission ne marche pas, ce nâest pas parce quâelle est mauvaise, mais parce quâelle est mal programmée en termes dâhoraire. Je pense quâ Et puis quoi encore ? était programmé à cette heure-là parce que le test accepté par TF1 lâétait juste pour me faire plaisir, et non pas pour essayer vraiment Nagui et mesurer son potentiel. En même temps, cet échec lâa servi parce quâil en a retenu les leçons et quâil est devenu lâanimateur et producteur quâon connaît. Quand jâai quitté TF1 pour France Télévisions, il mâa suivie et animé la Brosse à dents , qui est une idée à lui, achetée par lui. Câest là quâil est devenu une vraie star.
Depuis, tout ce quâil fait, câest lui, câest son talent, câest sa recherche personnelle sur les concepts qui peuvent fonctionner. Nagui a un vrai sens du public, quâon lâaime ou pas, et la majorité de ce public lâaime assez pour lâélire régulièrement, et depuis des années, « animateur préféré des Français ».
Et pour en terminer avec Nagui, câest surtout un fou de musique, qui sâest battu tout au long de sa carrière pour faire exister une émission qui nâarrive pas à faire de lâaudience, parce quâelle est très élitiste, Taratata . Plus tard, on dira peut-être que la chanson, quand elle a existé sur le petit écran, câest dans CETTE émission quâelle a existé, et nulle part ailleurs. Donc je ne regrette pas ma petite bataille parce quâil a gagné son grand combat.
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Il y a des animateurs dont on ne devine pas tout de suite le potentiel, mais qui rentrent dans les foyers français parce quâils ont probablement une personnalité de gendre idéal,celui que les mères des jeunes filles imaginent parfaitement dans ce rôle. Je mettrais dans cette catégorie une autre de mes « découvertes », Jean-Luc Reichmann. Câest un garçon de Toulouse, provincial, motard, qui a un esprit extrêmement « copain ». Il ne dépareillerait pas dans un dîner de communion ou un mariage. Câest lâanimateur populaire par excellence, qui a toujours un trait dâhumour, qui ne se prend pas au sérieux, qui nâest jamais dans lâanxiogène. Il fait probablement partie de ces gens avec lesquels on a envie, à travers lâécran, de passer un moment de détente. Câest du jeu, câest de la déconnade, assez intelligente dâailleurs, câest toujours assez fin, il fait montre dâune telle complicité avec le téléspectateur quâil arrive à faire passer cet esprit et cet humour à travers le tube. On a lâimpression dâêtre avec lui sur le plateau. Il fait partie de la famille. Il y en a un autre, dans ce genre-là , mais il mérite un nouveau chapitre.
9. Dechavanne
 me fait mourir de rire
Jean Drucker, qui était le patron dâAntenne 2, a dit à Pierre Lescure, son directeur de lâinfo qui sâapprêtait à partir pour diriger Canal Plus : « Prends cette fille ! » Jâai donc quitté TF1 première époque, pas encore privatisé, pour aller essuyer les plâtres à Canal Plus, dont câétaient les débuts. Jâétais en charge des émissions en clair, et je travaillais avec Patrick Poivre dâArvor qui occupait ces tranches, il servait en quelque sorte de « vitrine » pour les balbutiements de la chaîne à péage. Il occupait lâantenne entre dix-neuf et vingt heures avec Tous en scène , émission qui a débuté dès lâouverture de la chaîne en novembre 1984 et a cessé à la fin de la saison quand Poivre dâArvor a rejoint TF1. Câest là , à Canal Plus, que je rencontre Christophe Dechavanne. Il est responsable de la météo du matin, en alternance avec un autre débutant nommé Alain Chabat, et il me fait mourir de rire. Je ne crois pas beaucoup me tromper en disant que câest lui qui a
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