Avec Eux...
lutte contre la leucodystrophie (lâassociation Ela soutenue par Zidane) ou lâécologie (câest une cause humanitaire au même titre que les autres, parce câest lâhomme qui meurt à la fin, de la destruction de cette planète), vous lui donnez une aura particulière. Je me suis beaucoup battue au fil des années, lorsque jâétais à TF1 ou à France Télévisions, pour sensibiliser les téléspectateurs, les « fous audimatés » comme dirait Alain Souchon. Je voulais que la télévision ne soit pas une simple salle de spectacle ou un simple bulletin dâinformations, mais un outil dâéveil à une certaine conscience des choses. Je me suis engagée avec beaucoup de gens, et toujours, jâinsiste là -dessus parce que sinon rien nâaurait pu se faire, avec le soutien des présidents et directeurs généraux des chaînes.
En fait, je nâai pas rencontré dâobstacles insurmontables pour mener à bien ce genre de projets atypiques, mais jâai souvent entendu la même question : « Est-ce que câest le rôle de la télévision de faire cela ? »
Si bataille il y a eu dans toute ma carrière de télévision, je pense que câest bien celle-là .
Je me suis toujours référée à ces paroles dâune chanson de Julien Clerc, « à quoi sert une chanson si elle est désarmée », ce sont des mots dâÃtienne Roda-Gil. Je dis, moi, « à quoi sert un média sâil est désarmé » ? Sâil ne sert à rien dâautre que de faire passer un bon moment ? Pour reprendre une autre expression célèbre de M. Patrick Le Lay, qui déclarait « Nos émissions ont pour vocation de rendre [le téléspectateur] disponible : câest-à -dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, câest du temps de cerveau humain disponible ». Moi, je ne vide pas les cerveaux, je ne les rends pas disponibles pour de la pub. Disponibles pour être capable de réfléchir, ça oui, de sâimpliquer et de sâengager dans des causes variées, celles qui les sensibilisent le plus, que ce soient les enfants, les maladies, lâécologie ou quoi que ce soit dâautre.
Le déclic de tout cela est très ancien, câest le tout premier Téléthon qui avait été introduit en France par lâacteur américain Jerry Lewis, dont un enfant était décédé de la myo-pathie, et qui avait eu lâidée dâun Téléthon national aux Ãtats-Unis, en 1966, pour récolter de lâargent destiné à la recherche contre cette maladie. En 1987, la chaîne Antenne 2 avait voulu monter la même émission que Jerry Lewis aux Ãtats-Unis : un compte à rebours pour récolter une somme maximum dâargent pendant quarante-huit ou soixante-douze heures dâantenne dâaffilée. Cet argent étant ensuite investi pour la recherche contre la myopathie et lâaide auxfamilles des malades. Jâai participé à la première, sur Antenne 2, en présence de Jerry Lewis. Cela a été pour moi une révélation.
En tant que conseiller artistique, mon job était de mêler les personnalités, essentiellement des chanteurs et acteurs, à la cause. Les artistes furent dâailleurs les premiers à être impliqués, câétait par eux, grâce à eux, quâon pouvait véhiculer lâinformation, comme le faisait merveilleusement Jerry Lewis aux Ãtats-Unis. Le charity business là -bas (et je nâaime pas le mot business accolé au mot charity ) ou le charity show est toujours mené par des stars et non pas par des journalistes.
Jâaurais du mal aujourdâhui à établir la chronologie des causes pour lesquelles je me suis engagée. Mais jâai notamment beaucoup travaillé, aux côtés du professeur Griscelli, président de la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France sur les opérations Pièces jaunes que Mme Chirac nâa jamais lâchées, depuis 1990. Câest une manière douce de récolter de lâargent, une idée simple : ramasser ces petites pièces que généralement on laisse traîner dans un pot, dans nos maisons, mais qui,
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