Avec Eux...
sâattachent, elles savent reconnaître la peau dâun homme de la peau dâune femme. Je lâai expérimenté, et jâen suis convaincue. On avait notre dauphin : quand on plonge tous les jours dans les mêmes eaux, quâon reste longtemps sur un « spot » (on utilise beaucoup le mot « spot » quand on est en tournage sur des émissions dâaventures, pour désigner « lâendroit »), les dauphins sâaccoutument à ce que lâon nage avec eux, avec cette sensation de « faire lâamour » ; on peut le dire autrement, mais jâai envie de le dire comme ça. Quand on nage avec un dauphin, on lui fait lâamour. Il vous fait lâamour, il vous caresse, il vous emmène, il vous embrasse, il vous serre dans ses nageoires⦠Et tout cela dans une eau tellement chaude.
Peut-être que le corps ou lâesprit dâune femme est plus réceptif à cela ? On dit tellement de choses sur les dauphins ; dans ce livre, je ne peux pas me permettre de faire des remarques scientifiques, je ne suis pas une scientifique, donc ce que je dis est du domaine de la sensation, de lâobservation et de la chance.
Avoir côtoyé tous ces animaux, jâestime que câest une chance extraordinaire. Cette chance, câest Nicolas Hulot qui me lâa donnée. Câest la télévision qui me lâa donnée. Et je pense quâ Ushuaïa va manquer longtemps à tout le monde. Tout ce qui a été fait de près ou de loin qui peut y ressembler ne sera jamais Ushuaïa . Jâai eu le bonheur incomparable de mâimmerger dans ces territoires et de côtoyer ces animaux, mais je suis certaine que nous avons tourné toutes cesséquences avec de notre côté un tel bagage dâenthousiasme, dâamour et de sincérité que les téléspectateurs de lâémission ne pouvaient pas, à leur tour et dans le confort de leur salon, ne pas ressentir les choses comme nous les avons vécues.
16. Lâamour plus fort que le froid
Mes aventures lointaines mâont ainsi emmenée dans les endroits du monde les plus lointains et dans les conditions les plus extrêmes. Jâaurais mille histoires à raconter, mais je me souviens très bien dâun épisode à la fois glacial et brûlant. En 1988, Nicolas et René Metge, triple vainqueur du Paris-Dakar et beau-frère de Coluche, avaient eu lâidée dâun raid un peu du même type que le Dakar, mais nettement plus conscient dâécologie et de lâimpact sur la nature. Les paysages et les mécaniques allaient être très éloignés de ce quâon connaît puisque le raid Harricana (le nom veut dire « long chemin » en langage des Indiens algonquins) proposait aux participants de maîtriser des scooters des neiges, des Ski-Doo, dans une traversée hivernale qui partait de Montréal pour rejoindre Radisson sur la baie James, en Jamésie. La première édition a eu lieu en 1990, et Nicolas était le visage de cette course qui était sponsorisée par TF1.
Nous avions envoyé au Canada une équipe de trente personnes, un camion-régie suiveur reconditionné pour le grand froid, puisquâil venait de terminer le précédent Dakar. Tous les jours, TF1 retransmettait quinze minutes du raid qui, en dehors de la course elle-même, était un prétexte pourtester des instruments techniques qui pouvaient résister au froid. La course était très difficile parce que les distances étaient très longues, le froid effrayant, et sur le tracé hors sentier dessiné par un spécialiste de ces régions, ils se sont vite aperçus quâils sâenfonçaient dans la poudreuse très souvent. Si profondément, quâon pouvait comparer cela à une noyade.
Harricana était également une opération publicitaire pour le groupe TF1. Corinne Bouygues était présidente de TF1 Publicité à lâépoque, et nous avions lâobligation de réussir ce raid puisquâil y avait énormément de sponsors. à la fin de la course, nous avions invité plusieurs gros clients dans ce froid extrême, on en profitait pour leur offrir des cadeaux superbes destinés aux sports dâhiver, des vêtements de ski très sophistiqués et très beaux, des couvertures, des
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