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Avec Eux...

Avec Eux...

Titel: Avec Eux... Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dominique Cantien
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bottes magnifiques… Tout était de nature à rendre le voyage inoubliable, pour les invités comme pour les annonceurs.
    Â 
    J’étais directrice artistique de TF1 à ce moment-là. Je n’avais pas vu Nicolas depuis longtemps, parce que l’opération était lourde et nécessitait sa présence en amont, pour mener à bien le projet. À la fin de la course, j’ai sauté dans un avion Paris-Montréal en quittant mon bureau, en n’emportant pratiquement rien. J’étais en leggings et en baskets, avec une petite veste alors que je partais pour des températures de moins quarante degrés… C’était en février. À mon arrivée à Montréal, un petit avion m’attendait pour m’emmener à Radisson, l’étape finale de la course, où nous avions installé le campement et où il y avait un hôtel suffisamment élégant pour accueillir nos invités. Mais voilà : le petit avion a subi une panne technique due au froid, et il a été contraint de s’arrêter à Chibougamau, une petite ville d’àpeine sept mille habitants du Nord Québec, au milieu de nulle part, dans le Grand Nord canadien, à la frontière du Saguenay Lac-Saint-Jean.
    Il faut descendre et je suis toujours avec mes leggings, mes baskets de toile, mon grand sac mais rien dedans qui soit apte à me vêtir de façon adaptée à ces températures polaires. On s’installe dans une sorte de petit baraquement de rien du tout, le temps que l’avion soit réparé et qu’on puisse remettre un peu de carburant. Je meurs de froid, évidemment. Des Inuits ébahis me regardent bleuir de froid, je commence en effet à m’approcher d’une jolie teinte bleu marine ! Ils me prêtent des couvertures. Me voilà invitée dans une petite baraque chauffée par un petit feu de bois, et ils me cousent sur mesure des bottes en peau de phoque, très jolies, comme toutes les filles de Paris rêvent d’en avoir. Des bottes très fashion , que j’ai d’ailleurs gardées parce qu’elles étaient sublimes. Ils avaient eu pitié de moi et se disaient : « Cette pauvre fille va mourir gelée avant d’arriver à destination ! »
    Désormais un peu mieux équipée pour faire face à la situation climatique, je reprends mon petit avion, maintenant j’ai chaud aux pieds, avec mes petites bottes. J’arrive à Radisson et je veux voir Nicolas instantanément, mais on m’apprend qu’il est au bout de « je ne sais où ». Je peux encore y aller en hélicoptère, à la rigueur. Nous partons dès que possible et, au bout d’un moment, j’aperçois depuis l’hélico la ligne de tous les concurrents chevauchant leurs Ski-Doo, et je reconnais Nicolas. Je crie au pilote (je crois qu’il s’appelait Fred) : « Il faut descendre ! Je veux voir Nicolas ! » L’hélicoptère fait ce qu’on appelle un vol stationnaire, et je saute !
    Je me disais qu’il n’était pas foncièrement dangereux de sauter puisque c’était dans la neige, mais je saute dans une neige poudreuse épaisse, dans laquelle je m’enfonce profondément,à en mourir ! C’était comme si je plongeais dans une mer dont je n’aurais pas du tout mesuré la profondeur… Un puits de neige, sans fond ! Panique du pilote qui m’envoie un crochet au bout d’un câble, et qui m’hélitreuille pour que je remonte dans la cabine. Une fois dans l’hélico, je hurle au pilote que je dois voir Nicolas, que je ne suis venue que pour cela. On avance un peu et je saute de nouveau sur un sol un peu plus stable cette fois, puis je cours comme une malade avec mes petites bottes en phoque. Je n’ai pas froid, je m’en fous, je suis habitée par autre chose, je l’aime, j’ai envie de le voir, de le toucher. La course s’arrête juste pour cela, pour ce baiser. Je l’embrasse, il a la bouche tellement durcie par le froid que je ne sens même pas ses lèvres. Je sens juste comme un morceau de bois, que j’ai dû mordre d’ailleurs parce qu’il s’est mis à saigner, c’est le baiser passionnel, le baiser du vampire… Il me dit : « Je t’aime », et il tire de sa poche

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