Avec Eux...
pour me le donner un petit morceau de vrai bois, cette fois, quâil avait ramassé et qui avait dû lui porter bonheur. Cela nâa duré quâune minute, un baiser impossible sur sa bouche givrée, et je suis repartie dans mon hélico, puis je suis rentrée à Paris.
La vie avec Nicolas, câétait parfois ça. Câétait parfois un baiser au bout du monde, après avoir fait quelque chose comme huit heures de vol dans un avion de ligne, puis trois heures dans un petit avion à hélice, avoir passé quelques heures dans un baraquement par moins quarante degrés, puis risqué sa vie en sautant dâun hélico. Tout ça pour embrasser cet homme sans lequel je ne pouvais pas vivre, avant de retourner très vite à Paris pour reprendre mon vrai rôle de directrice artistique de TF1. Avoir lâair dâune working girl avec un petit tailleur et assener à mes auditeurs : « Les parts de marché de cette semaine sontâ¦Â » en ayant lâair crédible, et faire semblant dâavoir oublié lâépisode impensable de la veille ! Cette vie quâon peut décemment appeler double à ce moment-là mâinflige une frustration permanente, celle de ne jamais pouvoir la raconter. Et dâailleurs, même quand je la raconte ici, dans ce livre, ça reste impensable.
Câest pourtant ce que je vivais ; de la même manière je suis allée en Mongolie ou en Chine. Tous les voyages que jâai faits ont été des voyages non préparés, des voyages passionnels, des voyages qui sâimposaient à moi, et tout ça, à chaque fois, pour un baiser.
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Je me souviens bien dâun voyage à Tahitiâ¦
Parallèlement à ma vie professionnelle et à lâamour passionnel que jâavais pour cet homme, nous désirions avoir un enfant que nous nâarrivions pas à avoir. Parfois, il fallait que je le rejoigne en urgence. Quand on recherche une fécondation, on doit avoir une relation personnelle avec le futur père de votre enfant, à des moments très précis, câest ça aussi lâexigence de la nature ! à un moment très précis, jâai donc pris un avion pour Tahiti parce que câétait le jour et lâheure à laquelle je devais le rencontrer. Câest un chapitre de ma vie que jâai appelé « Lâenfant jamais né », parce que je suis partie à Tahiti pour le voir, pour faire lâamour avec lui, pour tenter de concevoir un enfant. Il était à lâîle de Pâques, il revenait du Chili, et notre point de chute était Tahiti. Quand il est arrivé, il était crevé, jâétais crevée, on sâest endormis et on nâa jamais eu dâacte sexuel ce soir-là , or câétait le seul jour⦠Câest ce que jâappelle « lâenfant jamais né ». Je crois que cet enfant jamais né, que nous nâavons jamais réussi à concevoir, est lâune des trois ou quatre raisons qui ont fait que Nicolas et moi (et je le dis avec le plus dâamour et de douceur possible) avons fini par nous séparer un jour. Ensuite, je nâai plus jamais vécu ça dema vie. Je pense dâailleurs que très peu de gens le vivent. Ce nâest pas parce quâil était Nicolas Hulot. Sans doute, le contexte de notre vie y contribuait, mais câétait quand même une vraie folie. On nâavait pas de quotidien. Je nâen ai jamais eu. Je ne mâaccommode pas du quotidien. Je ne veux pas vivre dans le quotidien, câest pour cela que je suis différente. Rentrer chez moi et lire un bon bouquin devant un bon feu de bois, câest lâhorreur⦠Je fuis le quotidien, je fuis lâemploi du temps fixé, la liberté vit en moi comme un sixième sens.
III
Si on peut aiderâ¦
17. Les petites pièces
 font les grandes sommes
Jâai voulu, puisque jâavais cet outil entre les mains, utiliser la télévision pour sensibiliser un maximum de gens, et non pas simplement mâimpliquer de façon privée. à la télévision, dès le moment où vous abordez un sujet de ce type, que ce soit la Chaîne de lâespoir , les Pièces jaunes , ou les Restos du cÅur , des émissions qui sont devenues désormais des partenaires majeurs, que ce soit la lutte contre le cancer, la
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