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Azincourt

Azincourt

Titel: Azincourt Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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serai soit pendu, soit étripé,
grimaça Hook en se rappelant l’agonie des archers devant la petite chapelle de
Soissons.
    — Mais nous avons franchi la
rivière, et c’est bien. Combien reste-t-il ?
    — D’après le père Christopher,
une semaine de marche, peut-être un ou deux jours de plus.
    — C’est ce que l’on nous disait
il y a deux semaines, soupira Scarlet. Mais peu importe. Nous pouvons encore
jeûner une semaine.
    Geoffrey Horrocks, le plus jeune des
archers, apporta un casque rempli de noisettes.
    — Je les ai trouvées dans la
haie. Voulez-vous les partager, sergent ? demanda-t-il à Hook.
    — Fais-le. Dis-leur que c’est
leur dîner.
    — Et le déjeuner de demain,
ajouta Scarlet.
    — Si j’avais un filet, je
pourrais attraper des hirondelles, dit Hook.
    — Un pâté d’hirondelles…
soupira Scarlet.
    Ils se turent. La pluie cessa, mais
le vent continuait de les glacer jusqu’aux os. Un vol d’étourneaux, si dense
qu’on aurait dit un nuage noir, s’éleva et retomba un peu plus loin. Derrière
eux, de l’autre côté de la rivière, les hommes s’acharnaient à réparer la
chaussée.
    « C’était un homme, tu
sais. »
    — Qu’as-tu dit, Tom ?
demanda Hook.

— Rien. Je m’assoupissais et tu
viens de m’éveiller.
    « C’était un homme de bien, dit
la voix. Et il se repose aux cieux, désormais. »
    Saint Crépinien, se dit Hook, et le paysage fut soudain voilé de larmes. Tu es toujours
avec moi, eut-il envie de dire.
    « Au ciel, il n’y a nulle
larme, continua le saint. Et nul mal ni famine. Nul ne meurt ni ne connaît de
maître. Michael est dans la joie. »
    — Ça va, Nick ? demanda
Scarlet.
    — Oui, répondit Hook.
    Il pensa que Crépinien s’y
connaissait en matière de frères. Il avait souffert et connu la mort avec son
frère Crépin, et ils étaient tous les deux avec Michael à présent, et cela lui
semblait une bonne chose.
    Il fallut la plus grande partie de
la journée pour réparer la chaussée, puis l’armée commença à traverser en un
long cortège de chevaux, charrettes, archers, serviteurs et femmes. Le roi,
rutilant dans son armure et coiffé de sa couronne, passa au galop près de Hook.
Il était suivi d’une vingtaine de nobles qui, comme Hook, contemplaient le
nord. Mais l’armée française qui les avait suivis le long de la rive nord était
loin derrière, et nul ennemi n’était en vue. Les Anglais avaient traversé et
entraient désormais sur un territoire que le duc de Bourgogne réclamait comme
sien mais qui était encore la France. À présent, il n’y avait plus aucun
obstacle entre l’armée et l’Angleterre, sauf si les Français apparaissaient.
    — Nous continuons la marche,
dit Henry à ses officiers.
    Ils allaient reprendre leur route
vers le nord-ouest.
    Marcher vers Calais, vers
l’Angleterre et hors du péril.
     
     
    Ils laissèrent derrière eux la
Somme, mais le lendemain, comme l’armée était épuisée, malade et affamée, le
roi ordonna une halte. La pluie avait cessé et le soleil brillait entre les
lambeaux de nuages. Se trouvant dans une région boisée, ils eurent de quoi
faire du feu et sécher leurs vêtements. Des sentinelles furent postées, mais
apparemment l’armée anglaise était seule dans l’immense pays de France. Pas un
Français ne parut. Les hommes ratissèrent les bois en quête de baies, noix et
champignons. Hook espérait trouver un cerf ou un sanglier, mais les bêtes
étaient aussi invisibles que l’ennemi.
    — Nous leur avons peut-être
échappé, dit le père Christopher en l’accueillant au retour de sa chasse
infructueuse.
    — Le roi doit le penser,
puisqu’il nous fait la grâce d’une journée de halte.
    — Notre bon roi est si insensé
qu’il espère peut-être que les Français nous rejoindront.
    — Insensé comme le roi de
France ?
    — Le roi de France est
véritablement fou, mais non, le nôtre est seulement convaincu d’avoir la faveur
de Dieu.
    — Est-ce folie ?
    Mélisande les rejoignit et s’appuya
contre Hook. Elle était plus maigre que jamais, mais c’était le cas de
tous : émaciés, affamés et malades. Hook et elle avaient été épargnés par
le mal, mais beaucoup l’avaient contracté et le campement empestait.
    — J’espère que nous leur avons
échappé, dit-il en la serrant contre lui.
    — Et notre roi l’espère à demi,
comme il espère à demi pouvoir prouver qu’il a la faveur de Dieu, répondit

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