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Azincourt

Azincourt

Titel: Azincourt Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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Evelgold.
    — Cela remonte à mon
grand-père. C’est ainsi : les Perrill et les Hook se haïssent.
    — Eh bien, vous serez
probablement morts l’un et l’autre demain, dit Evelgold d’un ton grave. Comme
nous tous. Confesse-toi donc et va à la messe avant la bataille. Tes hommes sont
sentinelles cette nuit. Ceux de Walter prendront le premier quart, les tiens le
deuxième. Vous devez aller à mi-chemin du champ sans faire le moindre bruit.
Pas de cris, de chants ni de musique.
    — Pourquoi ?
    — Comment le saurais-je ?
Si un gentilhomme fait du bruit, le roi lui prend son cheval et son harnois, et
si un archer piaille, il aura les oreilles tranchées. Ce sont les ordres du
roi. Veille donc, et Dieu nous vienne en aide si les Français arrivent.
    — Pas de nuit, n’est-ce
pas ?
    — Sir John ne le pense point,
il demande néanmoins des sentinelles.
    Evelgold haussa les épaules et
s’éloigna.
    D’autres Français vinrent les
observer avant de disparaître dans la nuit. Les crépitements de la pluie qui
balayait le champ noyaient leurs rires. Le lendemain était la Saint-Crépin et
Saint-Crépinien, et Hook songea que ce serait la dernière fois pour lui.
     
     
    Toute la nuit tomba une pluie aussi
drue que glaciale. Sir John Cornewaille courut jusqu’à la demeure de
Maisoncelles où le roi avait pris ses quartiers, mais le frère cadet du roi,
Humphrey, duc de Gloucester, et Thomas, duc d’York, ne surent lui dire où se
trouvait le roi d’Angleterre.
    — Sans doute en prière, sir
John, dit le duc d’York.
    — Les oreilles de Dieu doivent
être rebattues, Votre Grâce, dit sir John.
    — Ajoutez votre voix au
concert, conseilla le duc. (C’était le petit-fils d’Édouard III, cousin de
Richard II, détrôné par le père du roi, mais il avait prouvé sa loyauté au
fils de l’usurpateur et, étant aussi pieux que le roi, il jouissait de sa
confiance.) Je crois que Sa Majesté éprouve ses hommes.
    — Les hommes sauront le
supporter, dit sir John, mal à l’aise devant le duc auquel son savoir et sa
piété donnaient un air distant. Ils ont froid, ils sont amers et trempés,
affamés et malades, mais ils se battront comme chiens demain. Je ne voudrais
point les affronter.
    — Vous ne conseilleriez point…
commença Humphrey.
    Il se ravisa. Sir John l’avait
compris. Conseillerait-il au roi de s’enfuir dans la nuit ? Non, il ne le
ferait pas, mais il n’en dit rien. Le roi ne fuirait pas. Il croyait être
soutenu par Dieu, et au matin il faudrait que le Seigneur le prouve avec un
miracle.
    — Je vais prendre congé de Vos
Grâces, dit-il.
    — Avez-vous un message pour Sa
Majesté ? demanda le duc d’York.
    — Seulement lui souhaiter la
bénédiction de Dieu, dit sir John.
    En réalité il était venu sonder le
roi, même s’il ne doutait pas de sa résolution. Il retourna à l’étable où
étaient ses quartiers. C’était un misérable appentis qui empestait, mais sir
John se savait fortuné de l’avoir trouvé par une nuit où presque tous les
hommes étaient voués au tonnerre, à la pluie et à un froid perçant.
    Les gouttes s’infiltraient par le
toit de chaume et formaient des flaques sur le sol, où un pauvre feu donnait
plus de fumée que de lumière. Richard Cartwright, son armurier, l’attendait.
Avec son visage grave et digne et sa courtoisie exquise, il avait l’air d’un
prélat plus que n’importe quel clerc.
    — Maintenant, sir John ?
demanda-t-il.
    — Maintenant, dit sir John en
posant sa cape trempée devant le feu.
    Il avait ôté l’armure qu’il avait
portée tout le jour et Cartwright l’avait séchée et récurée. Il essuya le
haubergeon et les braies de cuir de cerf souple taillées à Londres sur mesures
et les graissa.
    Sir John était perdu dans ses
pensées. Il s’était tant de fois trouvé ainsi, bras tendus, pendant que
Cartwright graissait le cuir pour faciliter les mouvements de l’armure. Il
repensa aux tournois et batailles, à l’excitation qui les accompagnait
toujours, mais ce soir il n’éprouvait rien de tout cela. La pluie crépitait, le
vent soufflait en rafales glacées, et sir John pensait aux milliers de Français
que leurs armuriers préparaient eux aussi à la bataille. Tant de milliers.
Trop.
    Cartwright lui passa le haubert aux
mailles serrées qui descendait jusqu’à mi-cuisses et s’agenouilla pour en
attacher le bas entre ses jambes. Sir John se taisait. Cartwright fixa les
cuissots

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