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Azincourt

Azincourt

Titel: Azincourt Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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archers postés à mi-chemin entre les
bataillons s’apprêtaient à combler les rangs des hommes d’armes, afin que les
lignes anglaises restent compactes. Ils tirèrent leurs dernières flèches en
attendant l’ordre de se rabattre.) Nous sommes sur trois rangs, continua sir
John, et eux sur au moins vingt. Ceux de l’arrière pousseront ceux de l’avant
sur nos lames. (Il eut un sourire carnassier.) Et nous avons l’esprit clair,
William, car nous n’avons point bu de vin, alors que je gage que leur armée en
est imbibée. Dieu est avec nous, William.
    — Le crois-tu ?
    — Si je le crois ?
s’esclaffa sir John. Je le sais ! Maintenant, préparez-vous !
    La clameur des cris de guerre de
l’ennemi enfla. À main gauche, une masse se précipitait vers la bannière du
roi. Sir John vit l’oriflamme écarlate et cruelle flotter au sommet de son mât,
puis il oublia le symbole, car l’ennemi venait de faire un dernier effort.
Leurs lances étaient brandies, prêtes à frapper.
    — Saint Denis !
Montjoie ! Montjoie !
    Et les Anglais hurlaient comme des
chasseurs fondant sur leur proie.
    — Maintenant ! cria sir
John.
     
     

Sir Martin poussa si violemment
Mélisande qu’elle tomba entre les arbres sur la berge de la rivière.
    — Voilà, dit-il. Reste là comme
une gentille fille. Non ! cria-t-il. (Il leva la main alors qu’elle
tentait de s’enfuir à quatre pattes et elle s’immobilisa, terrifiée. Il sourit
de ses chicots jaunâtres.) J’ai une dague quelque part, dit-il en fouillant sa
bourse. J’en suis sûr. Et une bonne lame, qui plus est. Oh, la voici !
s’extasia-t-il en brandissant la courte dague. Pose une lame sur ta gorge, dit
le saint livre, si tu es homme d’appétit, et je le suis, oh, oui, mais je ne
veux point trancher ta jolie gorge, ma fille. Cela gâche tout de répandre du
sang. Sois donc sage, reste allongée là comme une gentille fille et ce sera
promptement fait. (Il éclata de rire et s’assit à califourchon sur elle.) Mais
je crois qu’il faut que tu sois nue. Car dans la nudité est la vérité. Telles
sont les paroles de Notre Seigneur et Sauveur.
    Il avait inventé cela de toutes
pièces, mais il trouvait que cela avait une allure assez solennelle. Il posa
une main sur les seins de Mélisande. Elle gémit. Il sourit et elle vit dans ses
yeux l’étincelle de la démence. Elle osait à peine bouger, car le couteau était
tout près de sa gorge, mais elle parvint à empoigner sa besace et la tira
lentement vers elle.
    — Et qu’est-ce qui nous sépare
de l’amour du Christ ? demanda-t-il d’une voix rauque. Dis-le-moi ?
C’est la question que nous posent les Saintes Écritures, ma fille !
Qu’est-ce qui nous sépare, toi et moi ? Ni les tribulations, dit la parole
de Dieu, ni la détresse, ni la persécution, ni la faim. M’entends-tu, ma
fille ?
    Mélisande hocha la tête tout en
cherchant à tâtons l’ouverture de la besace.
    — Les paroles de Dieu, ma
petite, continua-t-il, écrites pour conforter notre âme par le très saint Paul
lui-même. Ni le danger ni l’épée ne nous éloigneront de l’amour du Christ, pas
plus, dit l’apôtre, que la nudité !
    Et il fendit l’étoffe de sa robe
d’un coup de lame avant de la déchirer et de découvrir ses seins.
    — Oh, mon Dieu. Mon Dieu, mon
Dieu, mon Dieu… s’extasia-t-il. La nudité ne t’éloignera point de l’amour du
Christ, mon enfant, car telle est la promesse des Écritures. Tu seras heureuse
de mon avènement. Tu y trouveras joie.
    Il s’était écarté pour continuer de
déchirer le vêtement, puis il contempla avec révérence son corps pâle.
Mélisande resta immobile, une main dans sa besace.
    — Nous allions nus, mon enfant,
avant que la femme apporte le péché en ce monde. Et il n’est que justice que la
femme soit punie pour ce premier péché. N’en conviens-tu point ? (Une
rafale de vent apporta la rumeur de la bataille, et le prêtre se détourna un
instant. Mélisande en profita pour chercher dans la besace les carreaux
empennés de cuir et s’immobilisa lorsqu’il se retourna vers elle.) Ils
s’amusent à leurs petits jeux là-haut, reprit-il. Ils aiment se battre, oh,
oui, mais les Français seront victorieux ! Ils sont milliers ! Ton
Nick tombera, ma fille, sous l’épée du Français. Et toi aussi tu es française,
n’est-ce pas ? Une bien jolie petite Française. Je regrette seulement que
ton Nick ne sache jamais que je t’aurai

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