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Azincourt

Azincourt

Titel: Azincourt Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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punie pour tes péchés, mais c’est la
volonté du Seigneur. Mon Thomas périra sans doute aussi et c’est bien pitié,
car je l’aime, mais j’ai d’autres fils. Peut-être m’en donneras-tu un ?
sourit-il en retroussant laborieusement son froc. Je ne mourrai point. Les
Français ne tueront point un prêtre, car ils ne veulent point aller en enfer.
Et si tu es bonne avec moi, mon enfant, tu ne mourras point non plus. Tu vivras
et tu auras mon enfant. Peut-être l’appellerons-nous Thomas ? Bien ! Écarte-moi
ces cuisses !
    Mélisande ne bougea pas, mais il la
força à coups de pied.
    — Notre Henry a mené ses hommes
dans les latrines du diable, et maintenant tous vont connaître le trépas. Et
comme il n’y aura plus que toi et moi, tu ferais bien d’être aimable avec moi.
(Il releva son froc et sourit.) C’est beauté, n’est-ce pas ? À présent, ma
petite, accueille-le, ajouta-t-il en lui écartant les cuisses de ses genoux.
Cela fait si longtemps que je désire cela. (Il s’appuya sur une main, tout en
gardant de l’autre la lame posée sur sa gorge.) Nous n’avons point besoin de
cela, dit-il en arrachant le crucifix et la bourse qui pendaient à son cou.
Cela ne fait que nous encombrer. (La bourse tomba avec un tintement qui le fit
sourire.) C’est de l’or français, ma fille, que j’ai trouvé à Harfleur, et si
tu es sage je t’en donnerai un peu. Car tu seras sage, n’est-ce pas ? Sage
et gentille comme une bonne petite fille ?
    Mélisande enfonça la main dans sa
besace et trouva ce qu’elle cherchait.
    — Je serai gentille, dit-elle
d’une voix étranglée.
    — Oh, mais que oui, croassa sir
Martin en reposant la lame sur sa gorge. Tu le seras assurément.
     
     
    Sir John recula. Deux pas suffirent.
Au premier abord, il crut qu’il avait donné l’ordre trop tôt, puis il craignit
que ce fût trop tard, car ses pieds étaient aspirés par la boue, mais il
parvint à se libérer et à reculer. En face, les Français poussèrent un cri,
pensant que leur ennemi prenait la fuite, et ils furent déséquilibrés dans leur
élan par leurs lances qui frappèrent le vide. C’est l’instant que sir John
choisit pour riposter.
    Il enfonça sa lance dans
l’entrejambe du premier venu. Comme celles des Anglais, les lances françaises
étaient raccourcies, mais davantage, et elles ne pouvaient atteindre aussi
loin. Il vit son adversaire se plier en deux et s’effondrer, et il porta un
nouveau coup.
    Les Français, qui avaient frappé
dans le vide, trébuchèrent. Ils étaient épuisés et ne parvenaient plus à se
dégager du bourbier, tandis que les coups des Anglais les renversaient. De part
et d’autre de sir John, des hommes étaient tombés à genoux. Il en attaqua un
premier, puis il lâcha sa lance et tendit la main droite derrière lui.
    — Vouge !
    Son écuyer lui tendit son arme. Et
le massacre commença.
    Une lance le frappa au crâne. Sa visière
était relevée et le Français avait voulu l’atteindre aux yeux, mais la pointe
dévia sur le heaume et sir John avança d’un pas, leva sa vouge et l’abattit sur
le casque de son assaillant qui s’écroula. Puis sir John se campa fermement sur
ses jambes et commença à choisir ses victimes.
    Les Français étaient déjà bien mal
en point. Leur premier rang était presque entièrement tombé dans un
enchevêtrement sanglant de corps et de lances éparses, et les rangs suivants
qui devaient les enjamber se retrouvaient nez à nez avec des haches, des masses
d’armes et des lances. Cela n’aurait eu aucune importance si les Français
avaient pu prendre le temps de franchir les obstacles, mais la masse qui les
suivait les poussait inexorablement vers leur destin.
    — Tuez-les !
Tuez-les ! clamait sir John, en proie à l’ivresse de la bataille et à la
joie sans mélange du guerrier, cuirassé, armé et invincible.
    Et il assenait force coups de masse
autour de lui. Peu d’armes pouvaient transpercer une armure, mais le simple
poids de la masse suffisait à assommer un homme ou le laisser infirme. Les
Français lui semblaient avancer avec une pénible lenteur, alors qu’il se
sentait doué d’une agilité divine, terrassant l’un tout en prévoyant déjà
comment les deux suivants tomberaient sous ses coups. Les rangs français
portaient des armes courtes – masses, épées et haches –, mais ils
n’avaient pas le temps de s’en servir qu’ils étaient précipités sur les
cadavres et

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