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Azincourt

Azincourt

Titel: Azincourt Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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respectueusement Smithson, ne serions-nous point mieux à l’abri
au château ?
    — Vous vous rassemblerez
ici ! dit sir Roger d’un ton péremptoire.
    — Pourquoi pas au
château ? le défia un archer près de Hook.
    Sir Roger scruta la pénombre, ne
parvint pas à repérer celui qui avait parlé, mais daigna cependant répondre.
    — Les habitants de la cité nous
détestent, dit-il après un silence. Si vous tentez d’atteindre le château, vous
serez attaqués dans les rues. Ce lieu est le plus proche de la brèche, vous y
viendrez donc. Je m’efforcerai d’obtenir une trêve pour vous.
    Il y eut un silence inconfortable.
L’explication se tenait. Les archers savaient que presque tous les Soissonnais
les haïssaient. Ils étaient français, soutenaient leur roi et détestaient les
Bourguignons, mais ils exécraient plus encore les Anglais : il était donc
plus que probable qu’ils s’en prennent aux archers en route vers le château.
    — Une trêve, répéta
dubitativement Smithson.
    — La querelle des Français est
avec la Bourgogne, et non point avec nous, dit sir Roger.
    — Nous retrouverez-vous
ici ? demanda un archer.
    — Bien sûr. (Un silence.
Personne ne pipa mot.) Combattez bien, dit-il avec distance. Et rappelez-vous
que vous êtes anglais !
    — Gallois, intervint une voix.
    Sir Roger frémit à ces mots puis,
sans rien ajouter, sortit avec ses trois hommes d’armes. Un chœur de
protestations s’éleva. L’église était de pierre et défendable, mais pas aussi
sûre que le château, même s’il était vrai que celui-ci se trouvait à l’autre
bout de la cité. Hook se demanda s’il serait difficile d’atteindre ce refuge si
les habitants barraient les rues et que des soldats français avaient franchi
les remparts. Il leva les yeux vers les parois où une fresque représentait des
hommes, des femmes et des enfants précipités en enfer. Des prêtres et même des
évêques tombaient avec eux dans un lac de feu où des diables noirs les
attendaient avec des fourches et des sourires avides.
    — Tu préféreras être en enfer
si les Français te capturent, dit Smithson en suivant son regard. Tu désireras
ardemment le confort de l’enfer si ces gueux te prennent. Alors n’oublie
point ! Nous nous battons aux barricades et ensuite, si tout s’écroule,
nous nous rendons ici.
    — Pourquoi ici ? demanda
un homme.
    — Parce que sir Roger sait ce
qu’il fait, répondit Smithson d’un ton peu convaincu. Et si vous avez une
gueuse, ajouta-t-il avec un sourire entendu, amenez-la avec vous. (Il se mit à
agiter les hanches d’avant en arrière.) Nul ne voudrait que nos belles dames
soient abandonnées dans les rues pour que la moitié de l’armée française les
trousse, n’est-ce pas ?
    Le lendemain matin, comme tous les
autres jours, Hook scruta, au nord de l’Aisne, les collines boisées où tous
espéraient voir apparaître les renforts bourguignons. Il se levait de bonne
heure, avant l’aube, et allait prier à la cathédrale. On lui avait dit de ne
point se hasarder seul dans les rues, mais les gens de Soissons ne
l’importunaient pas, peut-être parce qu’ils redoutaient sa taille et sa
carrure, ou parce qu’ils le toléraient, sachant qu’il était le seul archer à
prier régulièrement. Il avait cessé de s’adresser à saint Crépin et saint
Crépinien, parce qu’il jugeait qu’ils s’occupaient davantage des habitants de
la cité, qui étaient des leurs. Il priait la mère du Christ, car sa propre mère
s’appelait Mary. Il lui demandait de lui pardonner la mort de la fille à
Londres. Un matin, un prêtre s’agenouilla à son côté. Hook l’ignora.
    — Tu es l’Anglais qui prie, dit
l’homme en anglais. (Hook ne répondit pas.) Elles se demandent pourquoi,
ajouta-t-il en désignant les femmes prosternées devant d’autres statues et
chapelles.
    Hook aurait eu tendance à persister
à l’ignorer, mais le prêtre avait un visage aimable et une voix douce.
    — Je prie, c’est tout.
    — Pries-tu pour toi-même ?
    — Oui, avoua Hook.
    Il priait pour que Dieu lui pardonne
et le libère de la malédiction dont il était certain d’être affligé.
    — Alors sollicite pour
quelqu’un d’autre, suggéra le prêtre. Dieu écoute plus volontiers de telles
prières, je crois, et si tu pries pour un autre, Il exaucera également ta
requête. (Il sourit, se releva et effleura l’épaule de Hook.) Et prie nos
saints, Crépin et

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