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Azincourt

Azincourt

Titel: Azincourt Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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des gerbes et
serrez-les bien !
    Les empennes des flèches ainsi
rangées en pâtissaient, et des plumes faussées les rendaient incertaines ;
mais il n’y avait d’autre choix que de les lier en gerbes serrées pour être
accrochées aux selles ou entassées sur un bât. Il fallut deux jours pour
façonner les gerbes, car le roi exigeait que la moindre flèche fût emportée et
cela en représentait des centaines de milliers. La plus grande quantité
possible fut entassée sur les petites charrettes ; mais comme elles
n’étaient pas en assez grand nombre, même les hommes d’armes durent en porter
sur leur monture. Cinq mille archers marchaient sur Calais, et en une minute
ces hommes étaient capables de tirer soixante à soixante-dix traits… mais
aucune bataille ne se gagne en une seule minute.
    — Même si nous prenons toutes
nos flèches, grommela Evelgold, nous n’en aurons point assez et nous devrons
leur lancer des cailloux.
    Une garnison fut laissée à Harfleur.
C’était une troupe de plus de trois cents hommes d’armes et de presque mille
archers, mais elle manquait de chevaux, car, à l’exception des destriers des
chevaliers, le roi avait requis toutes les montures nécessaires pour
transporter les flèches. Les nouveaux défenseurs d’Harfleur se retrouvèrent
privés de flèches, mais de nouvelles devaient arriver d’un jour à l’autre
d’Angleterre, où les forestiers coupaient les frênes, les forgerons façonnaient
les pointes et les facteurs de flèches les empennaient.
    — Nous marcherons
promptement ! clama un prêtre d’une voix de stentor. (C’était la veille du
départ et le prélat, qui parcourait toutes les rues de la cité avec un
parchemin où étaient consignés les ordres du roi, s’assurait que chacun les
avait bien compris.) Pas de traînards ! Par-dessus tout, les biens de l’Église
sont sacrés ! Tout homme qui pillera une église sera pendu ! Dieu est
avec nous et nous marchons pour démontrer que, par Sa grâce, nous sommes les
maîtres de France !
    — Vous l’avez entendu !
cria sir John. Ne touchez point aux biens de l’Église ! Ne violez point de
nonne ! Dieu voit cela d’un mauvais œil, tout comme moi !
    Cette nuit-là, dans l’église
Saint-Martin, le père Christopher unit Hook et Mélisande comme mari et femme.
Mélisande pleura et Hook, agenouillé, le regard fixé sur les cierges qui gouttaient
sur l’autel, implora saint Crépinien de lui parler, mais le saint resta muet.
Il regretta de ne pas avoir appelé son frère à l’église, mais il n’en avait pas
eu le temps. Le père Christopher avait déclaré que le moment était venu qu’il
prenne Mélisande pour épouse et les avait emmenés aussitôt dans l’église au
clocher brisé.
    — Dieu soit avec vous,
conclut-il après la courte cérémonie.
    — Il l’a été jusqu’ici,
répondit Mélisande.
    — Alors prie qu’il continue,
car nous avons besoin de Son aide à présent. Par Dieu, oui, répéta-t-il en
s’inclinant devant l’autel. Les Bourguignons sont en marche.
    — Pour venir en renfort ?
demanda Hook.
    Il lui semblait que cela faisait une
éternité qu’il avait porté la croix crénelée de Bourgogne et assisté au
massacre de toute une ville.
    — Non, pour aider la France.
    — Mais…
    — Ils ont réglé leur querelle
de famille, et maintenant ils se retournent contre nous.
    — Et nous allons tout de même
marcher ?
    — Le roi y tient, répondit le
père Christopher d’un ton lugubre. Nous sommes une petite armée aux abords
d’une grande terre, mais au moins vous êtes réunis pour l’éternité. Même la
mort ne peut vous séparer.
    — Dieu en soit remercié, dit
Mélisande en se signant.
    Et le lendemain, huitième jour
d’octobre, un mardi, à la Sainte-Bénédicte, sous un ciel limpide, l’armée
s’ébranla.
     
     
    Ils partirent au nord en suivant la
côte, et Hook sentit l’armée reprendre sa vigueur à mesure qu’ils s’éloignaient
de la puanteur de la mort. Les hommes souriaient sans raison apparente, les
amis se taquinaient avec bonne humeur, et certains éperonnaient leurs chevaux
pour le simple plaisir de galoper en pleine campagne.
    Comme sir John Cornewaille
commandait l’avant-garde, ses hommes chevauchaient en première ligne. Sa
bannière flottait entre celle de la Sainte-Trinité et la croix de saint George,
les trois étendards gardés par ses hommes d’armes, et suivie de quatre tambours
à cheval

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