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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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devant. »
    J’étais heureux que mes serviteurs n’aient pas assisté à mon trouble
devant la venue inattendue de Béu et qu’elle n’ait pas réveillé et effrayé
Cocôton, aussi, je cessai de leur chercher chicane pour profiter tranquillement
de mon petit déjeuner. Ce répit fut de courte durée. Chanteur Etoile,
visiblement soucieux de ne pas me causer de nouvelles surprises, vint
m’annoncer avec beaucoup de formes que j’avais encore une visite et que, cette
fois, il ne l’avait pas laissée pénétrer plus loin que la porte d’entrée. Je
devinai aussitôt de qui il s’agissait et, terminant mon chocolat en soupirant,
je me levai pour aller voir.
    « Voilà comment on me reçoit, me dit Quequelmiqui sur un ton
espiègle. Nous sommes ici dans un endroit bien plus intime, Mixtli, pour ce que
nous…
    — Ce que nous devons oublier, coupai-je. La sœur de ma femme vient
d’arriver. Tu te souviens de Béu Ribé ? »
    Quequelmiqui parut un instant décontenancée, puis elle me dit :
    « Dans ce cas, vous n’avez qu’à venir chez moi.
    — Voyons, ma chère, je n’ai pas vu Béu Ribé depuis trois ans, ce
serait extrêmement grossier de ma part de m’en aller et très difficile de lui
expliquer pourquoi…
    — Mais Cozcatl rentre ce soir, gémit-elle.
    — Alors j’ai bien peur que cette occasion soit perdue pour nous.
    — Il faut en trouver une autre, Mixtli. Comment pourrait-on faire
et quand ?
    — Jamais, sans doute. » Je ne savais pas si je devais être
déçu ou soulagé que cette affaire se soit résolue d’elle-même.
    « Il y a beaucoup trop d’yeux et d’oreilles autour de nous. Il
vaut mieux que tu n’y penses plus.
    — Vous étiez au courant de son arrivée, éclata-t-elle. Vous avez
fait semblant d’être fatigué pour gagner du temps, sachant qu’ensuite, vous
auriez une bonne excuse pour me repousser.
    — Crois ce que tu veux, lui répondis-je avec une lassitude qui
n’était qu’en partie feinte. Je suis obligé de refuser. »
    Elle parut effondrée et, sans me regarder, elle prononça d’une voix
très calme :
    « Vous étiez mon ami depuis longtemps et depuis plus longtemps
encore celui de Cozcatl. Vous ne vous conduisez pas en ami. » Elle se tut
et s’en alla à pas lents dans la rue.
    Quand je rentrai dans la maison, je trouvai Cocôton en train de prendre
son petit déjeuner. J’allai chercher Chanteur Etoile et je l’envoyai avec la
petite faire une course tout à fait inutile au marché de Tlatelolco. Une fois
qu’ils furent partis, je me préparai à attendre que Béu descende. Ma discussion
avec Quequelmiqui n’avait pas été très agréable, mais elle avait eu le mérite
d’être courte. Je ne pouvais pas me permettre d’être aussi expéditif avec Béu.
Elle dormit très tard et ne descendit pas avant midi, le visage encore tout
chiffonné de sommeil. Je m’assis en face d’elle après que Turquoise lui eut
apporté à manger et se fut retirée dans la cuisine.
    « Excuse-moi de t’avoir reçue aussi désagréablement, Béu. Je n’ai
pas l’habitude des visites aussi matinales et je ne suis jamais de bonne humeur
à une pareille heure. Tu es bien la dernière personne que j’attendais. Puis-je
te demander pourquoi tu es ici ? »
    Elle parut saisie.
    « Tu me le demandes, Zaa ? Tu sais bien que les liens
familiaux sont très forts chez les gens du Peuple Nuage. J’ai pensé que je
pourrais apporter une aide et même du réconfort au veuf de ma propre sœur et à
son enfant.
    — Pour le veuf, il est parti en voyage dès le lendemain de la mort
de Zyanya et il a survécu à son chagrin. Quant à Cocôton, elle a été bien
choyée pendant ces deux années. Quequelmiqui et Cozcatl lui ont servi de
parents affectionnés et pendant ces deux années, ajoutai-je sèchement, tu ne
t’es pas beaucoup préoccupée de nous.
    — A qui la faute ? Tu aurais pu m’envoyer un messager rapide
pour m’avertir du drame qui était survenu. Il y a seulement un an qu’un
marchand qui passait m’a remis ta lettre toute froissée et tachée. Ma sœur
était morte depuis un an et je l’ignorais. Ensuite, il m’a fallu encore près
d’une année entière pour trouver un acheteur pour l’auberge, liquider toutes
mes affaires et préparer mon départ définitif pour Tenochtitlán. C’est alors
que la nouvelle nous est parvenue de la déchéance d’Ahuizotl et de sa mort
prochaine, ce qui voulait dire que le bishôsu Kosi Yuela

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