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Bataillon de marche

Bataillon de marche

Titel: Bataillon de marche Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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aussi démonté, la peur s’envolait ; un murmure se faisait entendre ; une femme eut même un rire sonore. On vit Petit-Frère s’extraire de la congère où il était tombé, secouer la neige de ses cheveux et tendre d’un geste grandiose le bidon d’alcool au policier hébété.
    – Bois, copain, dit-il en riant. Bois à notre chance et à la mort rapide de nos ennemis.
    Le Russe but. Des Germanski ici, dans un district si loin du front, et en uniformes russes de régiments de chars, c’était une chose impossible. Impensable. L’idée seule en était dangereuse. Il fallait l’étouffer dans l’œuf. Si ce genre de chose pouvait arriver, alors la N. K. V. D. n’avait plus qu’à disparaître.
    Il fut arraché à ces pensées peu plaisantes par l’arrivée d’un cochon rôti.
    – Propriété de l’Etat, marmonna-t-il. Je devrai vous signaler.
    Nous nous assîmes sans plus de façon en rond dans la neige, et arrachâmes de longues lanières du rôti de cochon ; la graisse nous coulait le long de la bouche et du cou.
    – Faisons correctement les présentations, dit le légionnaire hilare. Notre hôte a le hoquet et ça se guérit souvent au moyen d’une belle peur.
    – Raconte-lui l’histoire, proposa Alte à Fjodor qui se tortillait, fort soucieux à l’idée des ennuis futurs amenés par cette maudite rencontre.
    – Piotr, salaud, vaniteux, gloussa Barcelona Blom en flanquant une tape monstre sur l’épaule du commissaire avec le canon de son revolver. Tu es le cul d’un grand homme. Heil ! Camarade, vive Moscou !
    Le commissaire hoquetait ; un rot roulant lui échappa et il se rinça la gorge avec du matsje ; il riait bêtement et crachait dans la direction de Petit-Frère qui tentait furieusement de renverser une grosse femme dans la neige ; celle-ci portait des pantalons d’homme roulés au-dessus du genou et ornés d’une pièce verte sur une des fesses.
    – Vive Staline ! cria le N. K. V. D. aux anges. Longue, longue vie à Lénine, le protecteur du prolétariat. – Il tomba sur le côté et le petit légionnaire dut le hisser sur son séant. – Vous êtes arrêtés, continua le commissaire, en hochant son index. Vous êtes des suppôts de Trotsky.
    Il graillonna, affirma au légionnaire que Karl Marx était un ivrogne, dégringola de nouveau et se raccrocha amoureusement à Porta ; puis il regarda autour de lui avec précaution et dit en grand mystère :
    – Mon ami, où as-tu appris le russe ?
    – Chez moi, répondit Porta à cette pertinente question.
    Il y eut un moment de silence puis le Russe éclata de rire.
    – Tu vas peut-être me l’apprendre aussi à moi ? As-tu seulement un ordre de mission ?
    – Je te le jure, mais il est faux, répondit Porta très sérieusement
    Le commissaire se redressa en titubant, mais il tomba à genoux et vomit ; essuyant sa bouche sur son bonnet de fourrure, il confia à Porta qu’il était amoureux de la femme de son commandant. Soudain, le voilà qui roule sur le dos ; il se retourne avec difficulté, réussit à se remettre à genoux, et ricane méchamment en voyant le « Professeur » étendu inanimé dans la neige, des suites d’une tournée de matsje qui lui avait été entonnée de force par Heide.
    – Eloignez ce cadavre ! cria-t-il. Dawaï, dawaï  ! Je ne veux pas voir des cadavres flotter dans les endroits publics !
    – La femme de ton commandant a-t-elle des varices ? demanda Porta.
    Le commissaire ne comprend pas très bien, mais de toute façon ça n’a aucune importance ; il hoche la tête et jure par saint Ludmillan que îa femme du commandant est belle.
    – A-t-elle le derrière reconnaissant ? renchérit Porta.
    Le commissaire sourit, fait un geste de la main et hoche la tête ; il répète que la femme est belle.
    – Chaque truie préfère ses cochons, conclut Porta avec un grand geste. Une putain est toujours une putain. Kirva, kirva, panjemajo ?
    – Singe ! cria le commissaire. Tu mugis comme un taureau mais tu vas bientôt faire connaissance avec la taïga sibérienne. Les mines de plomb t’attendent, le Cap Deshnev va te calmer. Mon lys n’a rien d’une kirva. Tu entends ?
    – Kirva ? hennit Petit-Frère. Qui parle ici de putain ?
    La femme aux pantalons d’homme profita de cette diversion pour se libérer et fila le long de la rue sous les rires des enfants du village. Mais elle fut harponnée par Steiner qui l’immobilisa jusqu’à l’arrivée de

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