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Bataillon de marche

Bataillon de marche

Titel: Bataillon de marche Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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qu’ils avaient pris ; deux étaient étranglés avec du barbelé, l’autre, ils l’avaient rôti à la broche.
    – Joyeux, dit Porta. Moi qui ne supporte pas la chaleur.
    – Arrière ! commanda la voix d’Alte. Retraite individuelle.
    – Au revoir, m’sieurs-dames, s’esclaffa Porta. Excusez ma hâte, mais j’aime pas rater le bus. – Et il prit ses jambes à son cou.
    Nous sommes les derniers, Alte et moi, à nous lancer dans le bois, et nous échappons de peu à une rafale dont le souffle nous jette à terre.
    – Dieu merci, il n’y avait qu’une grenade ! soupire Alte en se relevant. mais qu’est-ce que c’est que ça ! Nous tendons l’oreille, crispés, nerveux comme le gibier devant les rabatteurs. Cliquetis de chenilles. Chars ! | Sauve qui peut…
    Le légionnaire disparaît comme un éclair loin du chemin, dans le fourré. Heide nous crie en détalant :
    – Chars ! Trois T 34.
    – Vite ! Dans le taillis, loin du chemin ! crie Alte.
    Le premier T 34 apparut ; nous distinguions facilement l’étoile de sa tourelle ; une grenade arriva en hurlant, à basse hauteur. D’un bond nous atterrissons dans le fourré, il y va de notre vie. Une chance qu’ils tirent avec des grenades de chars et pas avec les explosives, sinon Alte était réduit en bouillie. On s’en tire avec un choc. Porta court le long d’un étroit sentier et tombe dans les bras d’un sergent russe qui le prend pour un des siens. Ce fut sa mort. Porta lui vide son chargeur dans la figure, et empoigne le lourd tuyau tombé à côté du mort.
    – Maintenant, ils vont voir, ces chiens rouges !
    Et il s’élance vers le chemin où retentissent les horribles bruits de chenilles. Porta s’agenouille, il vise lentement, calmement, comme à l’exercice.
    – J’espère qu’il est bien réglé, chuchote-t-il en visant la coupole du premier T 34 qui vire lentement, vers l’endroit justement où Porta se tient caché.
    – Tire ! Mais tire ! Pour l’amour de Dieu, murmure Alte avec angoisse.
    Le légionnaire se ronge les doigts de nervosité.
    – Mais qu’est-ce qu’il fout ? Ils vont -l’écraser !
    Petit-Frère ne peut se dominer et huile :
    – Par Satan ! Tire, Porta !
    Ce cri éveille un feu d’enfer dirigé contre le bois. Au même instant Porta tire. Un seul coup roulant, et un long serpent de feu sort du lance-flammes. Le T34 le plus proche se cabre ; il esquisse une marche arrière puis s’arrête ; une flamme sort, droite, de la tourelle. Un des occupants en jaillit ; il force la moitié de son corps par l’ouverture, puis retombe en arrière, léché par les longues et gourmandes flammes bleues. Son cri est déchirant ; il pend à moitié hors de la coupole, ses cheveux grésillent, l’homme semble fondre. Nous sentons la chair roussie.
    Porta crache et jette le lance-flammes en contemplant, sans sourciller, l’affreux spectacle. Les deux autres T 34 font demi-tour et filent à toute allure ; on voit des silhouettes s’enfuir en panique.
    – Ils nous prennent pour des PAK (canons antichars), dit Heide en riant. Allez, on les met !
    Ce fut une course folle à travers bois, jusqu’à ce que, fourbus, hors d’haleine, nous tombions sur le sol. Nous sucions de la neige pour éteindre une soif dévorante. Autour de nous c’était un silence de mort ; on entendait seulement au loin un grondement qui arrivait par vagues.
    – C’est le front, dit Steiner qui regardait vers le nord-ouest.
    – Si seulement on y était ! gémit le « Professeur ». Je suis tellement, tellement fatigué !
    Le Norvégien, totalement épuisé, était allongé dans la neige et regardait le sommet des arbres ; ces événements étaient visiblement au-dessus de ses forces, et son corps n’avait pas l’entraînement que les années impitoyables de la guerre nous avaient donné. Nous, on en avait vu bien d’autres.
    – Je reste ici, murmura-t-il. Je n’en peux plus. Je hais tout cela, tous ces mensonges immenses. Ça paraissait si beau quand ils nous ont pris, à Oslo.
    Steiner rit doucement :
    – Marche à la victoire avec drapeaux claquants et trompettes, hein ? Leurs ennemis ? Des crétins, incapables même de viser un éléphant ! Alors, vous autres SS, qu’est-ce que vous avez dit devant un T 34 ? Pas mal, n’est-ce pas ?
    – Faut pas rigoler de ça, dit doucement le « Professeur ». Mes camarades sont tombés comme des mouches ; on ne savait même pas ce que

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