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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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tête et joignant ses mains sur ses genoux, elle se mit à regarder droit devant elle, dans la direction où les collines s’inclinaient abruptement vers le Champ du potier.
    L’heure était si matinale que personne ne l’avait devancée   ; bientôt pourtant, elle vit venir un homme qui portait une corde et un sceau de cuir. Il salua la petite femme au visage noir, fixa la corde au seau et attendit les pratiques. Ceux qui le préféraient pouvaient puiser l’eau eux-mêmes, lui le faisait par métier et, pour un prix fort minime, il remplissait la plus grosse cruche qu’une robuste matrone pût porter. Amrah ne disait mot et l’homme, voyant sa cruche, lui demanda au bout d’un moment si elle ne désirait pas qu’il la remplît.
    – Pas encore, répondit-elle poliment, sur quoi il cessa de faire attention à elle.
    Lorsque le soleil se leva au-dessus du mont des Oliviers, ses pratiques commencèrent à arriver et il eut bientôt assez à les contenter. Amrah, toujours immobile, ne perdait pas de vue un instant les collines.
    La présence de Ben-Hur dans la vieille maison lui avait causé une joie inexprimable. Il avait essayé de la décider à se rendre dans une demeure moins désolée, mais elle avait refusé. Elle aurait voulu le voir reprendre possession de son ancienne chambre, restée absolument dans l’état où il l’avait laissée, mais il jugeait le risque d’être découvert trop grand   ; par-dessus tout, il tenait à ne pas attirer l’attention. Il put seulement lui promettre de venir souvent la voir de nuit. Force lui fut de se contenter de cette promesse. Immédiatement elle avisa aux moyens d’assurer son confort et de rendre heureuses les heures qu’il passerait auprès d’elle. Incapable de se faire à l’idée qu’il n’était plus un enfant, elle résolût d’avoir toujours à lui offrir quelques-unes des friandises qu’il préférait autrefois. Dans la soirée qui suivit le retour de son maître, elle se rendit plus tôt que de coutume au marché, où elle entendit raconter, tandis qu’elle s’attardait à choisir le meilleur miel possible, une étrange histoire.
    Le narrateur était un des hommes qui éclairaient le tribun au moment où il pénétrait dans la cellule murée de la tour Antonia, et il expliquait, avec force détails, comment ils avaient découvert les prisonnières, sans omettre leurs noms et le récit de la veuve elle-même.
    Amrah l’écouta jusqu’au bout, avec l’émotion que seule pouvait éprouver une créature aussi dévouée. Elle termina ses achats et rentra au palais comme en rêve. Quel bonheur ne tenait-elle pas en réserve pour son garçon   ! Elle avait retrouvé sa mère   ! Elle se déchargea de son panier en pleurant et en riant tout à la fois, puis une pensée soudaine la frappa de stupeur. Cela le tuerait d’apprendre que sa mère et Tirzah étaient atteintes de la lèpre. Il s’en irait sur le mont du Mauvais-Conseil, pour les chercher dans les tombeaux infectés   ; la maladie s’attacherait à lui et il partagerait leur affreux sort. Que fallait-il donc qu’elle fît   ?
    Elle réfléchit longtemps, puis elle prit une résolution que lui dictait son affection pour la famille de son maître.
    Elle savait que les lépreux avaient coutume de quitter, vers le matin, les sépulcres qui leur offraient un asile et de descendre au puits d’En-Roguel, afin d’y chercher de l’eau pour la journée. Ils apportaient leurs cruches avec eux, les posaient sur le sol non loin du puits et se retiraient ensuite pour revenir les chercher lorsqu’on les avait remplies. Sa maîtresse et Tirzah y viendrait certainement aussi, car la loi était formelle et n’admettait pas de distinction   : il n’y avait, parmi les lépreux, ni riches, ni pauvres.
    Après avoir décidé de ne rien dire à Ben-Hur de l’histoire qu’elle venait d’apprendre, Amrah s’occupa à remplir son panier, puis à l’approche du jour elle prit une cruche et se glissa hors de la maison pour aller attendre les deux femmes.
    Peu après le lever du soleil, les habitants de la colline commencèrent à paraître devant les portes de leurs tombeaux. Un peu plus tard on les vit s’avancer par groupes   : jeunes enfants, femmes portant des cruches sur leurs épaules, hommes vieux et faibles, marchant péniblement à l’aide de bâtons et de béquilles. Les uns s’appuyaient sur les épaules des autres, les plus misérables étaient couchés comme des tas de

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