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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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vrais patriarches, entouraient les eaux bleues du lac. Les bosquets de Daphné étaient-ils donc plus beaux que cela   ? se demandait Ben-Hur, et les palmes, comme si elles devinaient ses pensées, se balançaient et se penchaient vers lui, avec un petit bruissement mystérieux.
    – Vois ce palmier, dit Malluch en désignant du doigt un arbre gigantesque. Chacun des anneaux de son tronc représente une année de sa vie. Compte-les de la racine aux branches et quand le cheik te dira que ce jardin a été planté avant qu’Antioche eût entendu parler des Séleucides, tu ne douteras pas de la vérité de ses paroles.
    – Lorsque j’ai vu le cheik Ilderim, aujourd’hui même, il m’a paru être un homme fort ordinaire, dit Ben-Hur. Les rabbins de Jérusalem le regarderaient de haut, comme le fils d’un chien d’Édomite. Apprends-moi donc, Malluch, comment il se fait qu’il soit en possession de ce jardin et comment il a pu s’y maintenir malgré les gouverneurs romains, dont il doit, sans aucun doute, avoir excité la convoitise   ?
    – Le cheik Ilderim est de vieille race, fils d’Arrius, bien qu’il soit un Édomite incirconcis, répondit Malluch avec chaleur. Tous ses pères ont été cheiks avant lui. L’un d’eux – je ne saurais dire à quelle époque – rendit, un jour, un grand service au roi que pourchassaient ses ennemis. L’histoire raconte qu’il mit à son service cent cavaliers, qui connaissaient les sentiers du désert et ses retraites comme un berger connaît ses pâturages. Ils l’y firent demeurer jusqu’à ce que l’occasion de tomber à l’improviste sur l’ennemi leur fût offerte   ; après quoi ils le rétablirent sur son trône. En signe de reconnaissance, le roi fit venir le fils du désert en cet endroit-ci et lui commanda d’y dresser ses tentes et d’y amener sa famille, car le lac et les arbres, ainsi que tout l’espace qui s’étend entre la rivière et les montagnes les plus proches, lui appartiendrait, et à ses enfants après lui, à perpétuité. Dès lors, personne ne leur en a jamais disputé la possession, et tous ceux qui ont régné sur le pays ont toujours estimé qu’il était dans leur intérêt de rester en bons termes avec la tribu dont le Seigneur a tellement multiplié le nombre et la propriété, qu’elle exerce à l’heure qu’il est une suprématie incontestable sur tous les grands chemins d’alentour. Elle peut dire, selon son bon plaisir, aux caravanes qui passent   : « Arrête-toi   ! » ou « va en paix, » et ses ordres sont toujours obéis. Le préfet lui-même, dans sa citadelle d’Antioche, se sent heureux le jour où il apprend que le cheik Ilderim le Généreux, ainsi nommé à cause de ses bonnes œuvres, a échangé pour un peu de temps les sources amères de sa patrie contre les délices du lieu où nous sommes.
    – Comment se fait-il donc, demanda Ben-Hur, trop absorbé par ce qu’on lui disait pour s’inquiéter de l’allure ralentie de son dromadaire, que j’aie entendu le cheik maudire les Romains, en s’arrachant la barbe   ? Si César l’avait appris, il aurait pu dire   : « Je me méfie d’un ami pareil, débarrassez-m’en. »
    – Il n’agirait pas mal peut-être, à son point de vue, en parlant ainsi, car Ilderim n’aime guère Rome, dont il estime avoir eu à se plaindre. Il y a trois ans, les Parthes attaquèrent une caravane sur la route de Bozra à Damas   ; elle transportait, entre autres, le produit des taxes prélevées sur les habitants d’un district situé de ce côté-là. Ils tuèrent tous les hommes qui accompagnaient cette caravane, ce qu’on aurait aisément pardonné, à Rome, si le trésor impérial avait été épargné et rendu à destination. Les fermiers des impôts, responsables de leur perte, se plaignirent à César, qui condamna Hérode à payer à leur place   ; Hérode saisit alors les propriétés d’Ilderim, l’accusant d’avoir négligé ses devoirs et manqué de vigilance. Celui-ci, à son tour, en appela à César, qui lui fit une réponse digne d’un sphinx. Le cœur du vieillard n’a, dès lors, plus connu la paix. Il nourrit sa rancune et jouit de la voir grandir.
    – Il ne peut rien contre eux, Malluch.
    – Je t’expliquerai tout à l’heure quel espoir il nourrit, mais vois ces petites filles qui cherchent à te parler. L’hospitalité du cheik commence de bonne heure   !
    Les chameaux s’arrêtèrent et Ben-Hur se pencha vers

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