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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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j’étais à ta place, continua-t-il, en remettant la feuille de papyrus dans son enveloppe, et tu ne m’as pas encore répondu.
    – Ma réponse, la voici, cheik   ! Tout ce que tu ferais si tu étais moi, je l’accomplirai, autant que cela sera en mon pouvoir. J’ai fait depuis longtemps de la vengeance le but de ma vie. Chaque heure des cinq années qui viennent de s’écouler a été remplie par cette pensée. Je ne me suis accordé aucun répit, je n’ai connu aucun des plaisirs de mon âge. Les séductions de Rome ne me touchaient pas, tout ce que je lui demandais, c’était de m’instruire en vue de la revanche. J’eus recours à ses maîtres les plus fameux, non pas, hélas   ! à ceux de rhétorique et de philosophie, je n’avais pas de temps pour eux, et ce qu’il m’importait d’apprendre, c’était tout ce qui touche aux exercices corporels. Je fis ma société des gladiateurs et de ceux qui remportaient des prix dans le cirque, et ils m’initièrent à leur art. Les maîtres d’escrime qui m’acceptèrent pour élève furent bientôt fiers de moi. Ô cheik   ! je suis soldat, mais avant de pouvoir réaliser mes rêves, il faut que je devienne capitaine. C’est dans ce but que je me suis joint à l’expédition contre les Parthes. Quand je reviendrai de cette campagne, si l’Éternel épargne ma vie et mes forces, le moment sera venu d’agir. Alors je serai capable de combattre Rome d’après ses propres méthodes, et de faire payer à ses enfants les torts qu’elle a eus envers moi et envers mon peuple.
    L’Arabe le prit dans ses bras et l’embrassa avec passion.
    – Si ton Dieu ne te favorise pas, fils de Hur, lui dit-il, c’est qu’il est mort. Quant à moi je te promets, – je te le jurerai même, si tu le désires, – que tu peux compter sur mon secours, tout ce que je possède sera à ton service   : mes mains pleines, mes hommes, mes chameaux, mes chevaux et le désert pour te préparer à la lutte. Assez, maintenant, il faut que je me rende à la ville. Tu me reverras, ou tu entendras parler de moi avant la nuit.
    Là-dessus le cheik se détourna brusquement et sortit de la tente. Un instant plus tard il quittait le douar à cheval.
    Resté seul, Ben-Hur s’en alla sous les palmiers, réfléchir à ce que la lettre interceptée venait de lui apprendre. Son contenu était, certes, pour lui, d’un intérêt capital. Il avait maintenant des preuves irrécusables de la complicité de Messala dans les malheurs de sa famille   ; de plus, il était averti du danger qu’il courait.
    Ses ennemis étaient rusés et puissants   ; s’ils avaient peur de lui, il n’en avait que plus de raisons pour les craindre. Il s’efforçait de se rendre d’avance maître de la situation, mais il n’y parvenait pas, trop de pensées diverses l’agitaient pour qu’il pût la considérer avec sang-froid. Il éprouvait un bonheur bien naturel à se dire que sa mère et sa sœur vivaient encore, et il ne s’arrêtait pas à la pensée que l’assurance qu’il en avait, était, après tout, bien vague. Il savait qu’il existait un homme qui pourrait le renseigner à leur sujet et il reprenait espoir, comme s’il eût été tout près d’obtenir, enfin, ces nouvelles si ardemment désirées.
    Ce qui dominait en lui, c’était le sentiment très vif et presque superstitieux que Dieu allait le mettre à part pour une œuvre spéciale, et qu’en ce moment même une seule chose lui était demandée   : la patience et la foi.
    Après le repas du milieu du jour, il se fit amener le char que les quatre chevaux devaient traîner, afin de se distraire un peu. Il l’examina attentivement et découvrit avec plaisir qu’il était construit d’après le modèle grec, qu’il préférait à celui en usage à Rome   ; il était plus large, plus bas et plus fort, plus lourd aussi, il est vrai, mais la vigueur remarquable des arabes obvierait sans peine à cet inconvénient.
    Il alla ensuite chercher les chevaux pour les atteler, puis les conduisit au champ d’entraînement. Lorsqu’il rentra au douar, vers le soir, il avait recouvré un peu de calme et pris la résolution de ne rien entreprendre contre Messala avant d’avoir gagné ou perdu la course. Il ne pouvait renoncer au plaisir de rencontrer son ennemi aux yeux de tout l’Orient   ; la pensée qu’il y aurait d’autres compétiteurs en présence ne l’abordait même pas. Sa confiance dans le résultat final de la lutte

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