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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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tête, et ne vous souciez pas des cavaliers tant que vous ne les avez pas fait descendre de leur monture.
    Blymmédès regarda les visages incrédules de ses compagnons d’armes du Nord.
    — Croyez-moi, chaque Sarrasin accorde plus de prix à son cheval qu’à la vie de son camarade le plus proche. Sans sa monture, il est comme un homme sans jambes sur une plaine infinie, sans nourriture et sans eau. Son cheval a plus de valeur pour lui que tout ce qu’il pourrait gagner en butin ou rançon. Tuez assez de chevaux et vous n’aurez pas besoin de tuer des Sarrasins.
    — C’est assez logique, acquiesça Haraldr. Mais la rançon qu’ils pourraient obtenir ici les incitera peut-être à se battre même sur leurs propres jambes.
    Blymmédès se retourna et vérifia de nouveau l’avance de l’immense train des bagages. La cavalerie impériale venait de quitter le croisement où la route d’Antioche rencontre la route côtière, ancienne voie romaine qui va du port de Saint-Siméon au nord jusqu’à Laodicée, Tripoli, Beyrouth pour s’enfoncer dans les terres à Arsouf, vers Jérusalem.
    — Je suis certain qu’ils considéreront le train des bagages impériaux comme une cible plus intéressante que la personne sacrée de notre Mère. Un enlèvement de l’impératrice provoquerait une réaction punitive sans précédent. Et vous avez sans doute constaté que la valeur des bagages constitue une rançon impériale sans risque de représailles.
    — Vous pensez donc que c’est pour cette raison que l’astucieux stratège Mélétios Attaliétès a ordonné aux Excubitores impériaux de garder le train des bagages ? demanda Haraldr d’un ton ironique. Et si les Sarrasins recevaient une rançon pour ne pas épargner la vie de notre Mère ?
    Blymmédès repoussa en arrière son casque doré et se massa les tempes. Ce Varègue Haraldr Nordbrikt était un malin, se dit le domestique, mais il avait peut-être l’esprit un peu trop actif ; il voyait des complots dans le lever du soleil chaque matin. Un seul homme dans l’Empire romain entier était assez fourbe et matois pour manigancer un tel complot. Or l’orphanotrophe Joannès savait que son frère – « Seigneur Dieu, pardonnez-moi une telle pensée ! » – ne pourrait demeurer un seul jour à la tête de l’empire sans la divine sanction de la nièce née dans la pourpre du grand Bulgaroctone. Mais s’il s’agissait d’un complot manigancé par l’orphanotrophe Joannès pour mettre dans l’embarras le sénateur et magister Nicon Attaliétès par l’entremise de son fils le stratège Mélétios Attaliétès ? Après tout, l’orphanotrophe Joannès était un ennemi juré des dynatoï, Dieu merci ! car si Joannès et Nicon Attaliétès joignaient un jour leurs forces, le résultat serait catastrophique… Mais si cette conspiration ne tendait qu’à couper la : gorge du bouc émissaire Mélétios Attaliétès, que l’orphanotrophe Joannès conspire tout son saoul ! Zoé née dans la pourpre était sûrement en sécurité. Le domestique se tourna vers Haraldr.
    — Mon ami, je suis certain que je verrais moi aussi des démons filer partout à la lumière du jour si j’avais vu ce que vous avez eu sous les yeux la nuit dernière.
    Blymmédès songea au géant effrayant dont le cerveau suintait par les trous du visage, et il regretta de ne pas avoir vu Haraldr l’envoyer dans l’autre monde.
    — Mais je sais que l’homme qui a essayé de vous tuer servait dans l’Hétaïrie 5 et je suis presque certain qu’il a été puni et chassé par l’hétaïrarque à la suite de je ne sais quelle malversation. Il avait une dent contre les Varègues et vous vous êtes trouvé sur son chemin. Je suis sûr que ce n’est pas l’agent de quelque complot contre notre Mère.
    Peut-être. Mais si le géant n’avait pas agi de son propre chef, qui l’avait envoyé ? Haraldr était trop fatigué pour envisager les possibilités. Et son esprit était encore trop plein de Maria. Elle lui apparut dans un éclair d’albâtre. Il sentit sa peau douce et moite. La nuit précédente, il l’avait ramenée à la villa avant de prévenir ses propres hommes de la tentative de meurtre. À la grille, elle lui avait donné un baiser plus érotique, certainement plus chargé d’émotion, que leur étreinte dans le temple d’Hécate. Elle lui avait sauvé la vie, il lui avait sauvé la vie. Mais ce baiser avait indiqué à Haraldr qu’il aurait encore

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