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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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et les cinq sentinelles se précipitèrent dans la pièce, mais Dalasséna les renvoya sur-le-champ et ordonna de refermer la porte.
    — J’irai droit au but, dit Mar sèchement. Vous aviez raison de me mettre en garde contre le manglavite Haraldr Nordbrikt.
    Dalasséna ferma les yeux, puis les ouvrit brusquement.
    — Vous pouvez briser les nuques entre deux doigts – ce dont je ne doute pas – mais vous désirez cependant que ce soit moi qui m’en charge. Pourquoi ?
    — Parce que si je l’exécute moi-même, je serai incapable de m’assurer la loyauté de ses hommes quand ils se trouveront soudain sans chef.
    Dalasséna releva le menton.
    — Mais je n’ai nulle envie que vous vous assuriez la loyauté de ses hommes. Je les considère, et je vous considère, comme un fléau. J’espère les voir repartir sans chef vers les neiges de Thulé. À moins que la Moyenne Hétaïrie ne tombe sur le dos de la Grande Hétaïrie en une orgie fratricide. Cela conviendrait parfaitement à mes fins.
    — Juste au moment où je pense qu’un âne a appris à marcher à reculons, il se retourne et me brait dans la gueule, lança Mar.
    Dalasséna se leva d’un bond, le visage livide. D’une main, Mar le repoussa dans son fauteuil.
    — Écoutez-moi, pauvre fou qui avez déjà bradé votre cervelle au diable. Le marché que vous avez négocié était avec les dynatoï, pas avec Joannès. À présent, Joannès est devenu votre maître. Nous le savons tous les deux. Jusqu’ici, Joannès a limité ses attentions aux détails de l’administration civile et laissé les questions militaires à l’empereur. Quand son frère mourra, et nous savons que c’est imminent, les mains perfides de Joannès s’empareront de la hiérarchie militaire. Pouvez-vous imaginer le lamentable césar à la tête des armées de Rome ? Combien d’hommes seront étranglés par la poigne de Joannès ?
    Le regard de Dalasséna fut révélateur. Des bruits couraient déjà sur les plans de Joannès. Suicidaire… Mais refuser d’obéir ? Également suicidaire. Dalasséna bomba la poitrine et souffla par les narines.
    — Soit. Je vous apporte la tête de Haraldr Nordbrikt, et vous m’apportez la tête de Joannès.
    Mar acquiesça. On frappa à la porte. Dalasséna cria au topotérétès de disparaître, mais les coups continuèrent. Le grand domestique, le visage rouge, se dirigea vers la porte. Quand la porte s’ouvrit, Mar observa le visage du topotérétès. Il s’était produit quelque chose de grave.
    — Un courrier d’État vient d’arriver, lança l’officier d’une voix qui tremblait encore sous le choc. Il faut que vous entendiez les nouvelles qu’il apporte.
    Dalasséna suivit le topotérétès au rez-de-chaussée. Mar se tourna vers une plaque d’ivoire sculptée sur le mur de Dalasséna ; elle représentait saint Démétrios, le « saint guerrier », dans une armure d’officier de la Taghmata. Le cœur de Mar bondit plus vite. L’empereur était-il mort ? Si c’était le cas, sa hâte n’en serait que mieux justifiée. Il y aurait certes encore assez de temps : Joannès serait distrait par les immenses obligations des funérailles officielles et par le couronnement du césar comme nouvel empereur. Et peut-être même par un chagrin sincère. Oui, il y aurait encore assez de temps. Puis il entendit les bottes de Dalasséna claquer de nouveau sur le marbre.
    Le visage du grand domestique, plus livide que jamais, avait pris des reflets verdâtres. Mar se demanda s’il n’allait pas s’évanouir. Son regard était fixe, paralysé par l’impuissance. Mar dut l’aider à s’asseoir.
    — Les Bulgares, dit-il d’une voix qui semblait déjà monter de son tombeau. Les Bulgares ont déjà pris le Paristrion et la Macédoine. Ils bloquent Salonique. Nous avons perdu l’empire occidental. Et ils sont à dix journées de marche des murailles de Constantinople.
    Mar saisit Dalasséna au collet et tourna son visage vers la lumière.
    — Cela ne change rien à ce que nous avons décidé aujourd’hui, lança-t-il, les dents serrées. Nous allons repousser les Bulgares. Et dans les feux du combat, un guerrier aussi courageux que le manglavite Haraldr Nordbrikt courra naturellement de nombreux dangers.
    Il laissa Dalasséna s’écrouler dans son fauteuil.
    — Ne comprenez-vous pas ? L’empereur n’est pas en mesure de conduire ses troupes à la bataille. C’est vous qui détiendrez le commandement

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