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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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relevant les genoux très haut. Ses Varègues restaient au contact derrière lui. Une poignée de Bulgares voulut offrir quelque résistance avec des longues lances, mais Haraldr et ses hommes détournèrent les pointes de métal avec leurs boucliers, puis firent payer cette résistance aux Bulgares à coups d’épée et de hache.
    Haraldr se retourna vers le marécage jonché de cadavres pour s’assurer que les hommes de Mar le suivaient. L’angoisse soudaine lui donna la nausée. Mar n’avait pas avancé d’un pas et n’avait manifestement aucune intention de le faire. Il avait ordonné à ses hommes de se resserrer en une sorte de bouclier circulaire. Ils attendaient que les Numéri se portent à leur secours. En un instant, Haraldr comprit ce qui s’était passé – mais sans doute serait-il incapable de convaincre toute personne ne partageant pas le don d’Odin : Mar abandonnait délibérément Haraldr et les hommes de la Moyenne Hétaïrie. « Et si Odin m’accorde un jour de plus, jura Haraldr, je le tuerai pour cette trahison. »
    Les Walkyries se mirent à planer, prêtes à emporter les âmes. Plusieurs centaines de fantassins bulgares, avant-garde de plusieurs milliers, s’avançaient maintenant dans la boue qui séparait les deux forces varègues, avec l’intention manifeste de les encercler toutes les deux. Ces hommes étaient armés de longues lances, de bons casques d’acier et de byrnnies de toile renforcées par des plaques de métal. Haraldr savait que si ses hommes étaient contraints de s’arrêter et de former le bouclier, jamais les Numéri ne pourraient les rejoindre : la Moyenne Hétaïrie se réduirait à un monceau de cadavres tout au long d’une interminable après-midi de désespoir. Il n’y avait qu’une seule issue : continuer sans relâche vers l’avant, jusqu’au cœur même de l’armée bulgare, et le percer avec l’acier du pays des Huns.
    Haraldr s’élança avec une frénésie renouvelée, et un front solide de Bulgares, pris de panique, battit en retraite, révélant un petit ruisseau boueux qui courait perpendiculairement à la ligne d’attaque de Haraldr. Derrière le ruisseau se trouvait une muraille de chevaux piaffant, les yeux exorbités, flanc contre flanc, le poitrail recouvert d’épais caparaçons. Les cavaliers portaient des cottes de mailles et de lourdes jambières d’acier. C’était la cavalerie lourde bulgare tant vantée.
    Qu’avait dit Maria ? Le roi derrière le ruisseau. Mais le ruisseau n’était pas la sécurité. Dans le rêve de Maria, Haraldr était mort avant d’atteindre le ruisseau. Et ici aussi, il mourrait. Mais s’il parvenait à traverser ce ruisseau, pourrait-il vaincre son destin ? Il cria à Ulfr et Halldor :
    — Ces hommes n’ont pas peur, mais leurs chevaux sont affolés ! Levons nos haches et traversons le ruisseau.
    Puis, sans même savoir pourquoi, il ajouta :
    — Le khan bulgare est juste derrière eux.
    Le petit ruisseau était boueux, sans reflets de diamants comme dans le rêve de Maria, et des traînées de sang se mêlaient déjà à l’eau. Haraldr s’élança en priant Odin d’accepter ces animaux innocents en sacrifice, et il enfonça la lame de sa hache dans le poitrail du premier cheval. Le hurlement de douleur de la pauvre bête lui souleva le cœur. Le cheval s’écroula et Haraldr s’avança pour procéder à un autre massacre. Après la mort de son deuxième cheval, il s’aperçut que ses pieds ne trempaient plus dans l’eau. Les hommes derrière lui commençaient à traverser le ruisseau.
    Bientôt, la pente douce qui s’élevait de la berge fut jonchée des cadavres de chevaux et de cavaliers. Mais Haraldr comprit que cette victoire épuisait rapidement ses réserves. La hache est une arme pour l’attaque de courte durée, non pour une boucherie prolongée. Haraldr pria tous les dieux que cette cavalerie soit la dernière ligne de défense du khan.
    Les chevaux affolés battirent en retraite. Haraldr lança un coup d’œil par-dessus son épaule : la plupart de ses hommes montaient la pente sans peine. Quand il se retourna, il vit la dernière défense du khan et comprit que jamais il ne verrait le roi au-delà du ruisseau. Au sommet de la colline attendait une autre muraille, constituée non pas d’animaux terrifiés mais d’hommes énormes aux regards farouches, aux visages rouges, en longues cottes de mailles et armés de l’acier du pays des Huns : la garde

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