Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
Vom Netzwerk:
bientôt « promu » stratège de Cilicie, et que le domestique des Excubitores prendrait sa place. Déjà les chrysobulles impériales nommant les héros à leur nouvelle dignité formaient un déluge d’encre violette dans les bureaux du parakoimoménos ! « Ma foi, songea-t-il, telle est la nature de la guerre : un bouleversement continuel des offices et des dignités de la Rome impériale. »
    Le parakoimoménos regarda les voukaloï prendre position près de la porte. Les membres de ces chœurs de cérémonie portaient des robes noires, des bonnets de velours et des colliers de roses fraîches. Il fit signe à leur chef de se préparer puis il franchit la Porte d’Or et, dans l’ombre de la grande muraille, se jeta trois fois le visage contre terre comme le prescrivait le protocole. Puis il se releva, mais sans regarder le visage du glorieux vice-régent du Pantocrator sur Terre. D’une main tremblante, il fit signe que la ville attendait son dieu.
    * *
*
    — Gloire à Dieu, qui a magnifié la lumière de l’empereur des Romains ! chantèrent les voukaloï. Gloire à la Sainte-Trinité qui nous renvoie victorieux notre maître glorieux !
    Comme on le lui avait indiqué, Haraldr veilla à rester à cinq pas derrière l’empereur. Il pouvait déjà voir la splendeur multicolore de la Mésé à travers l’arche d’ombre de la Porte d’Or ; et il sentit ses genoux trembler. Il demeura sous l’arche pendant que l’empereur recevait le bracelet d’or puis s’inclinait légèrement pour permettre au préfet de poser la couronne de laurier sur sa tête. Les acclamations de la foule montèrent comme une tornade. Ensuite l’empereur se retourna vers Haraldr et lui fit signe d’entrer dans la lumière. Pendant un instant, Haraldr dut fermer les yeux sous la violence du soleil, puis la clameur fantastique bloqua tous ses autres sens et il eut l’impression de ne plus marcher sur terre mais d’être emporté par un cyclone.
    Haraldr s’inclina. L’empereur prit la deuxième couronne de laurier et la posa doucement sur sa tête. De la main, il redressa Haraldr. Ses yeux fatigués – la campagne et surtout la violence du dernier assaut l’avaient manifestement épuisé – exprimaient une profonde gratitude. Puis il fit un pas en avant et entraîna Haraldr dans un tourbillon de gloire comme seule Rome pouvait en décerner.
    La tempête fit rage pendant des heures, du Forum d’Arcadios jusqu’au Forum du Bœuf, jusqu’au Forum du Taureau et à celui de Constantin, puis à l’Augustaïon et dans Sainte-Sophie pour la réception du patriarche. Pas un seul instant, la tempête d’acclamations et la pluie torrentielle de pétales ne diminuèrent. Derrière l’empereur et Haraldr, la Moyenne Hétaïrie et la Taghmata impériale reçurent la même réception joyeuse.
    Après avoir quitté Sainte-Sophie, le cortège s’arrêta devant la porte de Chalké, et l’empereur monta sur un trône d’or que l’on avait posé en plein air sur la place. Les échos d’un orgue d’or accompagnaient maintenant les voukaloï ; la lourde machine sonore s’élevait comme un petit bâtiment à côté du trône. Quand la musique s’arrêta, la foule se tut comme par magie, et le silence soudain tinta dans les oreilles. L’empereur décrivit la campagne en grands détails et énuméra le butin de la victoire. Aux intervalles prescrits, la foule fit retentir les acclamations rituelles, puis l’empereur se tourna vers Haraldr et se mit à vanter la valeur des Varègues de la Moyenne Hétaïrie et de leur manglavite.
    — Cet homme a sauvé Rome, conclut l’empereur, ce qui provoqua une tempête de vivats dans la foule.
    Haraldr parcourut des yeux l’avenue resplendissante emplie de visages captivés et crut voir les bûchers funéraires de ses cent quarante-trois hommes liges de la Moyenne Hétaïrie en train de festoyer maintenant sur les bancs du Walhalla. Il pria Odin de leur accorder cette vision de victoire qu’ils avaient méritée. Et il leur promit qu’au retour de Mar dans la Ville impériale, ils seraient vengés.
    Le dernier acte de ce long drame se joua à l’Hippodrome. Quand l’empereur se fut rafraîchi dans ses appartements, il rejoignit Haraldr et sa cour au pied de l’escalier de marbre conduisant à la loge impériale. Tandis que les dignitaires préparaient son entrée, l’empereur prit Haraldr à part. Ce n’était pas la première fois qu’ils parlaient en privé ;

Weitere Kostenlose Bücher