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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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détient son frère.
    — Je peux vous assurer que c’est imminent. Pouvez-vous me promettre de ne pas le révéler à Sa Majesté ? Je ne voudrais pas qu’elle s’en réjouisse puis découvre que j’ai fait erreur.
    — Bien entendu, répondit-elle en riant. C’est vous, Ma Majesté. Elle n’est que l’impératrice.
    — J’ai entendu l’empereur discuter avec l’un de ses chambellans du transport de certaines de ses robes dans des pièces adjacentes aux appartements d’hiver de Zoé.
    — Oh ! que la Théotokos vous bénisse, répondit Maria. Je me rendrai à l’église demain matin brûler des cierges sur l’autel en priant que ce soit vrai.
    — Cela signifie qu’il vous faudra peut-être bientôt la quitter, répondit Haraldr en la regardant dans les yeux. Peut-être pour toujours.
    — Je le sais, dit Maria dont les yeux s’emplirent aussitôt de larmes. Mais quand elle aura son mari de nouveau près d’elle, elle aura beaucoup moins besoin de moi. D’un autre côté, j’ai entendu un Vénitien parler d’une route à travers les pays francs qui semble beaucoup plus sûre que la traversée du pays de Rus. Je suis persuadée que nous pourrons revenir parfois à Constantinople en pèlerinage.
    Haraldr l’espéra de tout cœur. Il n’avait pas envie de partir en se disant qu’il ne reverrait jamais la Ville impériale. Il serra Maria dans ses bras.
    — Je vous ramènerai.
    — Comprenez-vous pourquoi je ne peux pas quitter Zoé tant que son mari n’est pas revenu auprès d’elle ? demanda-t-elle bien qu’ils fussent déjà convenus de ce point.
    — Bien entendu, répondit Haraldr. Même si j’étais seul, je ne partirais pas tant que ce problème n’est pas résolu. J’éprouve beaucoup de dévotion pour notre impératrice.
    Maria glissa ses jambes lisses autour de la taille de Haraldr et le prit par le cou.
    — Laissez-moi vous montrer quelque chose, murmura-t-elle d’une voix rauque, qui échapperait complètement à l’entendement et à l’imagination de dame Attaliétès.
    Michel Kalaphatès regarda le serviteur verser une louche de sauce parfumée sur son mouton rôti.
    — Mon oncle, j’espère que vous êtes satisfait du nouveau cuisinier. Je crois que je ne vous l’ai pas dit, mais son prédécesseur était tombé malade. Il prétend que c’est une fille de nos services qui lui a donné l’infection. Il est allé se loger dans une pièce près de Saint-Artémios et il va là-bas chaque jour pour enduire le membre malade en faisant fondre des pains de cire décorés du portrait du saint. J’ai l’impression que la cure est encore plus douloureuse que la maladie. De toute manière, j’espère que ce nouveau cuisinier compensera les privations dont vous avez souffert pendant votre pénible voyage. Mais je dois dire, cependant, que j’ai rarement vu autant de santé et de vigueur sur votre visage, mon cher oncle. Vous avez une mine d’empereur au retour d’une campagne triomphale. Pardonnez-moi, mais vous n’avez pas idée de ce que la vie a été solitaire ici sans vous. Quelle sale saison, dans le Nord ! Quand je pense à notre paradis d’Antioche…
    Constantin sourit à son neveu par-dessus la nappe brodée de paons d’or.
    — Je peux vous assurer, mon neveu, que plus d’un soir sur la route entre ici et la Cappadoce j’ai partagé votre solitude. Mais je crois que vous n’avez plus besoin de craindre l’isolement.
    Michel se tortilla sur son siège comme un gamin attendant ses cadeaux de Pâques.
    — J’ai vraiment une envie folle de m’élancer sur le Forum de Constantin à cheval pour proclamer à tous les vents le secret que vous venez de découvrir. Mais je m’en remets à votre jugement en cette affaire. Jusqu’ici votre intuition ne vous a jamais trompé. J’ai appris depuis longtemps que pour parier avec succès, il faut attendre le moment propice. Quand je songe à vos aventures effroyables – en fait vous avez failli ne pas revenir – j’en perds l’appétit. Je crois sincèrement, mon oncle, que c’est la main du Pantocrator qui vous a ramené à moi.
    Il s’arrêta et trempa un morceau de mouton dans la sauce au vinaigre.
    — Cependant, mon oncle, je vous rappelle que la Fortune ne s’attache pas indéfiniment aux pas des hommes. Même Alexandre de Macédoine a été abattu, juste au moment où il paraissait invincible. Je dois avouer une certaine inquiétude, en dépit de votre chance

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