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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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et bien entendu le sacellaire. Ils ont suivi mon frère dans l’exil qu’il s’impose. Et ils ont emmené la plupart de leurs services. Le gouvernement se trouve éviscéré.
    Michel tomba lentement à genoux, puis s’écroula, non sans grâce, sur le côté. Quand il revint à lui quelques instants plus tard, il leva vers son oncle un regard vitreux, puis demanda, en un murmure à peine audible :
    — Mon oncle… qu’allons-nous… faire ?
    — Notre réponse sera fort simple, répondit Constantin, le visage de pierre. Nous allons rédiger une lettre à l’orphanotrophe, pour le supplier de revenir et de gouverner Rome en notre nom.
    Michel s’évanouit de nouveau, et cette fois le diadème impérial cliqueta sur le sol de marbre et faillit glisser de sa tête.
    * *
*
    — Vous êtes certaine que l’impératrice ne se laissera pas convaincre ?
    Maria resta les bras croisés, le visage pâle et les yeux rouges mais fermement résolue. Elle revenait à l’instant d’une entrevue urgente avec l’impératrice Zoé.
    — Vous devriez comprendre mieux que quiconque pourquoi elle ne peut pas abandonner son peuple à Joannès. Même au prix de sa vie.
    Haraldr acquiesça.
    — Mon frère est mort pour sauvegarder l’honneur des rois de Norvège. Je n’ai pas trouvé sa mort dénuée de sens, dit-il en prenant Maria dans ses bras. Je resterai. Je me battrai pour vous protéger ainsi que l’impératrice. Je libérerai mes hommes de leur serment, mais leur honneur les obligera presque certainement à rester à mes côtés.
    Maria le serra si fort qu’il en eut le souffle coupé.
    — Si vous mourez, je ne les laisserai pas me prendre. J’enfoncerai la dague dans ma propre poitrine. Je sais que je suis assez forte.
    — Je préfère ne pas y penser, dit Haraldr en lui caressant les cheveux.
    — Je veux simplement que vous sachiez que je ne mourrai pas au Néorion. Je me le suis promis, et je vous le promets. C’est si soudain, ajouta-t-elle en le lâchant brusquement, et sa voix se brisa. Mais n’est-ce pas ainsi que tous les rêves s’achèvent ?
    — Nos rêves ne se sont pas achevés. Un rêve ne s’achève pas vraiment avant la mort du rêveur. Et qui sait si nous ne rêverons pas une fois arrivés au Walhalla ou au Paradis ? Seul le dragon de Nidafell peut engloutir tous les rêves.
    Maria battit des paupières pour chasser ses larmes.
    — Quand ce dragon volera, je serai heureuse de renoncer au souvenir de notre amour. Jusqu’à ce moment-là, où que soit mon âme, vous devez savoir tout ce que ce souvenir représente pour moi.
    Elle se jeta de nouveau à son cou et lui murmura à l’oreille :
    — Ces derniers mois avec vous ont été ma vie. Toute ma vie. Vous tenir dans le noir, voir la lumière du matin dans vos yeux, cette intimité que nous avons partagée… cela a redonné la vie à une âme morte. Vous vous rappelez l’histoire de Daphné que nous a racontée l’impératrice ? Et son regret de ne pouvoir échanger un instant dans les bras d’Apollon contre l’éternité d’une paix virginale ? Je n’échangerais notre instant ensemble, si court qu’il ait été, contre aucune forme d’éternité.
    Haraldr la serra aussi désespérément que si elle était sa vie, et il laissa ses propres larmes répondre à l’éloquence de l’amour de Maria. Dans son cœur, il pria tous les dieux d’avoir la miséricorde de ne pas lui permettre de respirer un seul instant dans ce monde sans elle.
    * *
*
    — Hermès au pied léger apporte ses divins effluves à votre splendeur olympienne, ô Zeus !
    Le sénateur et patricien proconsulaire Romanos Scylitzès s’inclina profondément devant l’orphanotrophe en robe noire. Joannès était trop charmé par le déluge d’amour – si ce n’était pas de l’amour, qu’était-ce ? – que ses partisans déversaient sur lui pour se soucier de chasser l’importun Scylitzès.
    Joannès avait installé sa cour dans la grande salle de sa résidence de campagne, demeure semblable dans sa majesté hellénique au palais qu’il avait si généreusement prêté à l’ancien césar (qui deviendrait bientôt l’ancien empereur, se rappela-t-il). Son trône était un énorme fauteuil d’ivoire et d’or ; les cercles concentriques de dignitaires entourant le trône étaient les mêmes qui se pressaient autour de l’empereur la veille. Toutefois, il y manquait l’un des dignitaires de son entourage habituel : ayant tiré

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