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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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parfaitement reposés soudain et impatients d’agir. Il serra le parchemin dans un poing énergique.
    — Peut-être Notre-Seigneur a-t-il simplement désiré mettre notre foi à l’épreuve.
    — Mon père…
    Théodora semblait manifestement effrayée par la résurrection du patriarche. Les yeux d’Alexios étaient sans merci.
    — Mon enfant, la situation a changé. Il faut vous préparer pour votre ascension du Golgotha.
    Théodora parut ébranlée, mais ne recula pas.
    — Mon père, je ne le ferai pas. La couronne d’épines que je dois porter est mon amour pour ma sœur. Jamais je n’ôte-rai cette couronne, si douloureuse qu’elle puisse devenir. Mon père, je ne le ferai pas.
    Les lèvres de Théodora se pincèrent et ses yeux parurent de petites boules de lapis-lazuli. Elle redressa ses épaules comme pour se préparer à un affrontement physique.
    — Croyez-vous donc que vous puissiez m’enchaîner et me traîner jusqu’à l’ambon pour poser le diadème impérial sur ma tête ? Je hurlerai et je me débattrai.
    Alexios fut réduit au silence. Peut-être l’épreuve l’avait-elle laissé irréversiblement affaibli. Peut-être savait-il depuis toujours que sa protégée s’opposerait un jour à sa force. Il se détourna de Théodora et fit quelques pas vers le fond de la pièce. Deux icônes encadrées d’or se trouvaient sur une étagère. Elles représentaient toutes les deux la Vierge : l’une était un émail cloisonné complexe, aux couleurs vives séparées par de minces filets d’or ; l’autre une peinture fanée, âgée de plusieurs siècles. Alexios regarda longtemps entre les deux images, les mains jointes, les bouts des doigts contre la pointe de son nez aquilin. Enfin, il se retourna.
    — Mon enfant, n’accepteriez-vous pas de partager le fardeau sacré de votre sœur ? Si vous refusez, je crains qu’à la fois votre sœur et l’Empire romain soient perdus.
    — Que s’est-il passé, mon père ?
    — Je n’en suis pas certain. C’est pour cela que je dois savoir ce que vous êtes prête à accepter, car je l’offrirai en votre nom.
    — Oui. Je partagerai le trône avec elle. Si c’est nécessaire pour la sauver et pour sauver Rome.
    Alexios fit le signe de la croix trois fois et, sans un mot de plus, sortit de la pièce à grands pas.
    * *
*
    L’avenir de Rome avait été dessiné sur le sable de l’Hippodrome. Haraldr se pencha sur la carte tracée à la hâte ; à ses côtés se trouvaient les autres commandants de l’armée populaire de Rome : Jean le cordonnier et l’Étoile bleue. Jean avait une blessure sanglante sur le front, mais son triomphe brillait dans ses yeux ; ses artisans s’étaient emparés de la porte de Chalké avec l’aide de quelques transfuges khazars. Jean montra du doigt le petit carré qui indiquait la Numéra, où la Garde petchenègue de Michel était retranchée.
    — J’ai laissé mes boulangers et mes épiciers harceler les Petchenègues. Quand devrai-je leur donner le signal de l’attaque de l’après-midi ?
    Haraldr parcourut le stade des yeux. Ulfr, Halldor et le reste de ses Varègues occupaient maintenant la position des hommes de Mar au début de la matinée, sur la terrasse de la loge impériale, prêts à lancer l’assaut final du Palais impérial. L’Étoile bleue avait enlevé ses blessés des gradins du stade et l’armée du Stoudion s’était rassemblée sur la piste. Ils répétaient déjà les chansons qu’ils comptaient chanter quand ils auraient enchaîné l’usurpateur Michel. Haraldr décida qu’il n’y avait aucune raison d’attendre.
    — Haraldr !
    La voix d’Ulfr retentit du haut de la loge impériale. Il lui fit un grand signe. Derrière l’homme du Nord apparurent les robes blanches lumineuses des chambellans du Palais. Les eunuques prirent place rapidement autour de la loge impériale comme pour assister à une course. L’armée réunie sur la spina au-dessous leva les yeux, se demandant ce qu’il se passait. L’empereur Michel était-il venu capituler ?
    Quelques instants plus tard, une silhouette enveloppée de noir se détacha sur le mur de robes blanches des eunuques. Elle avait la tête enveloppée dans un capuchon noir de nonne, ses yeux étaient des trous noirs, son visage avait vieilli d’une décennie en quelques jours. Seule sa voix prouvait que cette vieille femme était Zoé née dans la pourpre, impératrice et augusta des Romains.
    — Mes enfants,

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