Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
Vom Netzwerk:
les vaisseaux impériaux avaient le droit de transporter le « feu liquide ».
    — Dix solidi garantis pour chaque homme, répliqua Haraldr. Cinquante pour cent de tout le butin. Point final.
    À la traduction de la Marmotte, Nicéphore Argyros se rembrunit. Il aboya une phrase en grec qui ne fut pas traduite, mais le sens général en était clair : « Ne m’avais-tu pas dit que ce type était un péquenot prêt à échanger douze anneaux de bras en or contre une casserole en fer ? » Puis il s’adressa à Haraldr et la Marmotte traduisit, en faisant passer un soupçon de menace dans sa voix.
    — Il a l’impression que vous ne comprenez pas bien votre position ici. Vous êtes entré dans la ville sous escorte, avec sa garantie auprès des autorités. Et vous avez des ennemis ici, peut-être même dans cette maison, des ennemis contre lesquels seul Nicéphore Argyros peut vous protéger. Ses conditions sont justes. Mais comme sa générosité est légendaire, il vous offrira trois solidi par homme, et quarante pour cent du butin au-dessus de quinze solidi. Il prend bien assez de risques comme ça. Si les pirates vous ajoutent à leur butin, il aura perdu dix bons bateaux de plus.
    À l’allusion de la Marmotte à ses ennemis, Haraldr sentit son estomac se nouer. Et dans cette maison ? L’hétaïrarque était-il Mar ? Non. Les hommes du Nord ne sourient pas à leur ennemi. Puis il lui vint à l’esprit qu’il était dans la nature des Griks de dissimuler le vrai problème derrière une préoccupation imaginaire. « Oui, se dit-il, j’ai dû frapper ce Nicéphore Argyros là où le bât le blesse. Il faut que je continue dans la même voie. »
    — Et mes hommes vont risquer leur vie, lança-t-il d’un ton mordant. À quoi servent vos dix bateaux immobilisés dans le port ? Nicéphore Argyros se figure-t-il que cinq cents Varègues de plus vont descendre le Dniepr demain ? Si mes conditions ne lui plaisent pas, qu’il trouve des chameliers pour naviguer sur ses bateaux. Nous sommes des hommes du Nord et nous connaissons le prix de nos compétences.
    Nicéphore Argyros tapa des mains. Les portes de la petite pièce s’ouvrirent aussitôt, et deux hommes surgirent : visages sombres, épaules larges, cotte de mailles. Ils braquèrent les pointes d’acier de leur lance contre Haraldr. Celui-ci bondit, saisit une hampe dans chaque main et renvoya les deux lances en arrière si fort que les gardes s’écrasèrent contre le mur. D’un coup de genou dans le ventre, il envoya l’un d’eux au sol, puis il assomma l’autre d’un coup de tranchant de la main sur l’oreille. Il ramassa l’une des lances et se tourna vers Nicéphore Argyros.
    — Vous venez d’augmenter notre solde de dix solidi par homme et vingt pour cent du butin, gronda-t-il.
    La Marmotte, terrifié, traduisit les chiffres. Les yeux de Nicéphore Argyros exprimaient davantage de surprise que de frayeur. Il avait déjà vu la mort. Au bout d’un instant, ses iris couleur de charbon s’éclairèrent et il lança un sourire rusé avant de répondre.
    — Il vous demande de poser votre arme. Il dit qu’un homme possédant des compétences comme les vôtres mérite certainement un supplément de salaire, bien que cela lui coûte tout son bénéfice et plus. Il fait cela pour le salut de l’empire.
    « Bien entendu ! songea Haraldr. Il a sans doute déjà extorqué des autres marchands qui naviguent dans ces eaux le coût de l’expédition, plus un bon profit. »
    — Il dit que puisque notre affaire est conclue, il désire que vous preniez un bon repas. Vous aurez besoin de vos forces là-bas.
    Nicéphore Argyros s’avança, posa le bras sur l’épaule de Haraldr et l’entraîna hors de la pièce. La Marmotte les suivit en traduisant à la volée.
    — Oui, les risques sont grands mais j’ai bon espoir de succès. Après tout, les Varègues comme vous sont des combattants de la mer. Et qui sait ? Je pourrai même retirer un profit au bout du compte. Bien entendu, vous serez riche. Et à votre retour, nous parlerons d’augmenter vos richesses – et sans vous remettre à chasser les Sarrasins autour de l’Italie. Il y a encore de splendides domaines à prendre par ici, en particulier en Thrace et en Thessalie, où les Bulgares ne viendront jamais. Ils sont sous-évalués simplement parce que les dynatoï répugnent de façon ridicule à mettre le pied à l’ouest du mur…
    * *
*
    Les invités de Nicéphore

Weitere Kostenlose Bücher