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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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Odin.
    — Votre Majesté impériale, main élue par Kristr, j’ai le désir le plus ardent de vous servir de toutes les façons possibles. Votre invitation m’accorde plus d’honneur que je n’en mérite. Il y a deux nuits, un des hommes qui m’avait confié sa vie a été abattu d’une manière lâche et honteuse. Tant que je n’ai pas vengé ce meurtre, je suis souillé par une honte qui me rend indigne de servir un souverain aussi glorieux que l’empereur des Romains.
    À la fin de la traduction, l’empereur regarda fixement Haraldr ; Haraldr fit l’impossible pour ne pas baisser les yeux devant ce regard. Puis l’empereur se tourna vers l’eunuque le plus proche. Haraldr reconnut cet homme : l’eunuque âgé aux yeux tristes qui lui avait parlé lors de sa première audience. Il se pencha à l’oreille de l’empereur et leur discussion chuchotée dura presque une minute.
    L’eunuque âgé disparut entre les rideaux pourpres derrière lui tandis que l’empereur étudiait Haraldr dans un silence presque total. Le moine assis parut avoir du mal à respirer et éternua légèrement. Haraldr remarqua que sa robe était de bure grossière – Joannès ne portait-il pas de la belle laine noire ?
    L’eunuque réapparut et chuchota quelques mots à l’empereur, qui acquiesça et s’adressa aussitôt à Haraldr.
    — Sa Majesté impériale est enchantée de vous apprendre qu’en ce moment même l’assassin subit un interrogatoire. Il a avoué tout. Vous pourrez voir le coupable quand vous quitterez la présence de Sa Majesté. Cela satisfait-il les exigences admirables de votre honneur ?
    Haraldr n’en pouvait croire ses oreilles. Il lança un coup d’œil dans la direction du moine. Kristr ! Il était presque certain que le moine assis n’était pas le Joannès qu’il avait vu ; ce moine était de taille beaucoup plus petite avec une couronne de cheveux courts. Joannès serait-il ce « coupable » maintenant sous bonne garde ? C’était trop invraisemblable étant donné le pouvoir manifeste du moine ; même la justice de cet empereur ne serait pas si implacable. Mais l’ennemi de Haraldr avait été clairement identifié, on s’était occupé de lui et Haraldr le connaîtrait bientôt.
    Le chambellan impérial fit un nouveau signe de tête et Haraldr se répandit en louanges.
    — La justice de Votre Majesté impériale, aussi rapide que le vol d’une flèche, me rend d’autant plus impatient dans mon désir de vous consacrer mon bras, ma fidélité et ma vie, ainsi que les vies et les fidélités des cinq cents hommes que j’ai juré de conduire à la gloire au service de l’empereur des Romains.
    Toute l’attitude de Haraldr exprimait sa conviction. Il pensait ces mots de tout son cœur soudain allégé.
    Haraldr regarda l’empereur répondre. L’éloquence des propos de Sa Majesté l’enchanta et il s’imagina en train de marcher à côté de lui dans une procession solennelle. Mais tandis qu’une partie de sa raison voyait une chose, son inconscient flottait dans le rêve, à la découverte… Que voyaient donc ses yeux ? La forme des joues de l’empereur, la courbe de ses lèvres… Où avait-il déjà vu ces traits ?… Ses souvenirs étaient trop incertains.
    — Sa Majesté est enchantée de commander à un bras si fort et pourtant si obéissant. Sa foi en vous est sans limites, et il vous offre donc une tâche qui aurait épuisé Hercule, tout en étant assuré que vous êtes capable de l’accomplir.
    Le grand interprète continua par la description du pèlerinage à Jérusalem : un régiment entier de l’armée impériale accompagnerait l’impératrice et ses dames d’honneur, mais Haraldr et ses hommes constitueraient la garde personnelle de la Mère du peuple. Seul l’honneur de garder la personne même de l’empereur était plus grand.
    Haraldr accepta sur-le-champ avec enthousiasme et l’empereur le récompensa par un sourire parfait, puis se lança dans un autre discours et Haraldr fut de nouveau transporté de dévotion. Mais soudain, l’empereur ferma les yeux au milieu d’une phrase, s’arrêta et pencha légèrement la tête vers le moine assis.
    La réaction fut immédiate. Le grand chambellan lança un regard noir à Haraldr et, sans cérémonie, lui fit signe de se retirer. Haraldr sentit Mar, toujours dans son dos, bondir en avant. La poigne ferme saisit son bras. Haraldr se retourna brusquement, prêt à frapper.
    La main de Mar

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