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Camarades de front

Camarades de front

Titel: Camarades de front Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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mari ? dit le marin sceptique. Oui ? J’aime les filles mariées.
    Le monsieur lui prit le bras : – Vous voyez bien que c’est ma femme !
    – Et après ? dit le marin passablement ivre. Je veux coucher avec ta femme, tu comprends, frère ? – Il colla sa main entre les cuisses de la dame qui le gifla, furieuse. Il rit aux éclats, but une rasade et cria : – Tu me plais, j’adore la résistance et demain je file en mer avec l’U-189. – Il fit un geste de la main et dit confidentiellement : – C’est mon dernier voyage.
    Un fracas terrible nous couvrit soudain de fine poussière de plâtre. Le matelot rentra la tête dans ses épaules et sourit.
    – Celle-là est tout près de moi, mais elle ne m’aura pas. On m’a prédit que j’y resterai à mon prochain voyage. Au premier torpillage, tss… Le U-189 est une brouette, et le commandant von Grawitz un fumier. Toi, le blindé du désert, tu le connais le fumier von Grawitz, avec sa croix autour du cou pour le remercier de tous ceux qu’il a envoyés au fond ?
    – Ferme-la, dut le légionnaire qui détaillait à Tante Dora une certaine recette de soupe qu’on mangeait à Damas.
    Le gros monsieur, qui était lourdement tombé sur une chaise au fracas de la bombe, se leva et sautilla vers le matelot. Il se campa, menaçant, devant l’homme des sous-marins.
    – Je vous ordonne de laisser ma femme en paix et de me faire des excuses.
    – Merde ! dit le légionnaire. L’idiot veut se battre avec l’homme de la mer ?
    – Cela ne nous regarde pas, dit Tante Dora en soufflant un nuage de fumée.
    Le matelot se pencha et embrassa la dame à pleine bouche. Le monsieur vacilla, frappa l’homme au menton et cria des choses incompréhensibles. Sa femme criait aussi. Le mari leva le poing et. atteignit encore le matelot en renversant sa bière, un double « ingefar » qu’on avait difficilement. Ce fut cela qui mit l’homme en fureur. Il donna un coup de pied au monsieur qui s’effondra, puis il se jeta sur sa femme et la courba en arrière. Le mari se releva, blême. Il saisit une chaise et voulut la cas ? et sur la tête du matelot, mais il manqua son coup et attrapa sa femme qui s’écroula par terre comme une poupée de son.
    Le matelot bondit sur lui : – Porc ! assommer une femme ! Maintenant tu auras la fessée !
    Le monsieur tomba en avant le nez dans la poussière et le Belge le jeta à la rue.
    – Prends la femme ! cria le feldwebel d’infanterie. Donne-lui son content !
    – La ferme ! dit Tante Dora.
    La porte s’ouvrit et un schupo entra en trébuchant.
    – Tout Kirchenhalle brûle ! dit l’agent. Ça brûle comme l’enfer ! – Il retira son casque et on le vit très pâle, avec des raies noires sur le visage.
    Son uniforme empestait la fumée. – Seigneur ! comme ça brûle… – Il demanda un double qu’il vida d’un seul trait. – Il y a un gros type qui pleurniche dans la rue. Est-ce que vous l’avez jeté dehors ? – Sans attendre la réponse il montra la dame étendue sur le comptoir qui remuait la tête en geignant – Celle-là en a reçu un sur le crâne ?
    – Tu es bien curieux ! cria le feldwebel en vacillant. Tu veux te battre avec moi, combattant ?
    – Sûr que non, répondit l’agent en essuyant sa bouche d’un revers de main ce qui étala la suie sur son visage et le fit paraître très sale.
    – Lâche ! cria le feldwebel.
    – Ecoute, fantassin, dit l’agent avec patience, calme-toi. Ce que ça brûle ! reprit-il en se tournant vers Trade. Une autre bière, cette fumée donne soif ! Et toi file, fantassin, je ne me bats pas contre des blessés. – Le feldwebel à la tête bandée essaya en titubant d’atteindre le policier, mais il perdait l’équilibre. Avec beaucoup de peine, il se saisit d’une bouteille et la lança à la tête de l’agent qui bondit en arrière.
    – Es-tu fou ? – Il tirait son revolver.
    – Oui, bégaya l’ivrogne, raide fou. – Il farfouilla dans ses poches et en tira un bout de papier qu’il mit sous le nez de l’agent stupéfait.
    – Ça, par exemple ! Il essuya le sang qui lui coulait de l’écorchure causée par la bouteille. – Un permis de chasse ! Un vrai. Tu as de la chance, sans ça tu étais mort. Il m’a collé un de ces coups ! Quelle brute !
    Le marin fourra de nouveau sa main sous les jupes de la dame.
    – Je vais la chatouiller. Vous allez voir comme elle va revenir à elle, dit-il en riant. –

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