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Camarades de front

Camarades de front

Titel: Camarades de front Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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matraque, et des doigts agiles se promènent sur le corps frémissant… Partout près de l’Alster, sur la Hansa Platz, dans la Kaiser Wilhelmstrasse, on voyait la même chose. Au coin de 1’Alter Wall une femme hurlait de peur. Une petite silhouette féline tomba sur elle, des doigts d’acier firent taire le cri dans la gorge… D’une jambe, l’homme la frappa au jarret et la renversa, une main fouilla sous la jupe étroite, déchirant une lingerie légère. Les jambes de la femme battirent désespérément mais une cuisse souple et forte les écartait… Des paroles chaudes et douces étaient chuchotées à l’oreille tandis qu’une bouche avide caressait le visage convulsé.
    – Laisse-moi donc faire… je ne te veux pas de mal…
    La femme se laissait faire, mieux valait cela que la mort.,., elle pleurait seulement de frayeur… Au-dessus d’eux un arbre de Noël éblouissant se balançait dans l’air, l’eau glougloutait dans le canal de l’Alster, les projecteurs illuminaient le ciel, livide de poussière et de flammes. La terre tremblait comme la femme sous la main de celui qui la violait. Avec précaution, il remontait le long des jambes écartées et dénudait la malheureuse. C’était une jeune femme qui se hâtait vers un abri et qui était tombée sur le monstre qu’engendrent ces sortes de nuits. Il se jeta sur elle… elle ne cria même pas. Une bombe éclata tout près… ils n’y firent pas attention, ne sentirent pas la terre qui giclait sur eux. Doucement, il retira un des longs bas de soie, laissa ses lèvres glisser sur lui, y enfouit son visage… Son souffle devint plus précipité, ses yeux luirent dans la lueur des flammes. Il mordit la joue de la femme, la saisit aux cheveux et, rapidement, enroula le bas autour de son cou… serra… Elle gargouilla, se débattit
    violemment. L’homme rit. Mais les lèvres bleuirent, les yeux s’exorbitèrent, la bouche s’ouvrit. Elle devint toute molle et mourut. L’homme enleva rapidement la petite culotte de sa victime et la mit dans sa poche, puis il viola le cadavre encore une fois et baisa les lèvres sans vie. Il se calma, sourit au cadavre violenté, tomba à genoux et joignit les mains.
    – Mon Maître très saint, je suis ton instrument. Un démon féminin a encore été châtié comme tu me l’as commandé.
    Il se pencha sur le corps et, de la pointe de son couteau, tailla une croix dans la peau du front, puis il disparut comme un chat par-dessus les gravats et les décombres fumants.
    Peu après deux jeunes femmes trouvèrent la femme assassinée, mais, prises de panique, elles s’enfuirent tête baissée. C’était le cinquième meurtre de femme depuis quelques semaines à peine ; la police était aux abois. L’affaire alla de la Kripo à la Gestapo, et le Kriminalrat Paul Bielert se chargea de l’enquête, le « Beau Paul » en personne, protecteur de Tante Dora.
    En manteau et gants blancs, fume-cigarette d’argent aux lèvres, et le nez enfoui dans un mouchoir parfumé, il regarda longuement le cadavre en silence. Photos et mensurations venaient d’être faites ; un médecin se redressa, un vieil homme tout courbé qui regarda le « Beau Paul » de biais.
    – Il l’a violée avant de l’étrangler. Les blessures et entailles ont été faites après la mort.
    – Dis-moi plutôt qui les a faites ! gronda le a Beau Paul ». Ce serait plus utile !
    Il tourna le dos au médecin et se dirigea lentement vers sa Mercédès. Son cerveau travaillait à plein, ce cerveau qui avait inventé les tortures les plus sataniques pour « les ennemis du Reich » et qui s’occupait enfin de quelque chose de raisonnable.
    Au troisième étage de la Préfecture de Police, sur la Karl Muck Platz, on dénombrait les victimes du bombardement, à quelques centaines près naturellement, car il était impossible d’établir des statistiques exactes. Une vieille employée toute mitée rassemblait les listes. Après beaucoup de discussions on était arrivé à 3 418 morts, autant de blessés, autant de disparus car de nombreux corps avaient été réduits en cendres après le nettoyage aux lance-flammes des sapeurs. On griffonna des fiches qui furent envoyées aux Archives, on timbra un monceau de certificats de décès, et on se tint prêt pour la prochaine attaque. L’ordre est nécessaire dans une société civilisée.
    Au N° 367, deuxième étage, « le Beau Paul » entouré de quelques collègues étudiait cinq

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