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Camarades de front

Camarades de front

Titel: Camarades de front Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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froissement de papiers, exactement soixante secondes… Puis encore une question du petit juge aux lunettes sans montures.
    – Avez-vous quelque chose à dire pour votre défense ?
    Mais à peine l’inculpé avait-il ouvert la bouche…
    – Ça va, nous connaissons ça.
    Nouveau chuchotement. Une signature apposée sur quelques papiers, un coup de tampon.
    – Au nom du Führer et au nom du peuple allemand, condamné à mort, fusillé. Au suivant !
    C’est de cette façon que le III e Reich croyait pouvoir gagner une guerre.
    A l’autre bout du couloir, là où commençait l’escalier, on entendait un rauque murmure : c’était le peloton d’exécution qui était arrivé. A la vitesse de l’éclair on ouvrait les portes des cellules, mais c’était toujours fait sans ordre précis, de manière que les prisonniers ne pussent deviner de qui c’était le tour. Une infirmière de plus de cinquante ans, qu’on dut porter dans la cour, se jeta par terre. On l’attacha au séchoir à linge, les mains élevées au-dessus de sa tête. Trois commandements et douze coups de feu. On amena le suivant, et cela continua ainsi toute la journée, avec de courtes pauses.
    Toutes les deux heures on changeait le peloton. Le capitaine fut sorti par les pieds. Il s’accrochait à la moindre aspérité et reçut tant de coups de pied sur ses mains qu’elles furent réduites en bouillie. Il criait comme un animal blessé, et il fallut le tuer couché. Ewald hurlait comme un fou. Il échappa aux geôliers, courut en rond dans les étages et enfin sauta du troisième en se brisant les deux jambes. On l’attacha au séchoir pour le fusiller.
    – Et c’est encore trop d’honneur, dit le légionnaire.
    Le chauffeur du camion qu’on envoyait à Cologne, et dont les papiers étaient restés dans la voiture carbonisé, alla tout étourdi se placer lui-même sous le séchoir. Deux  jours plus tard, son régiment le réclama mais il était trop tard. Notre chance joua encore. Avant que notre tour arrivât, les hyènes de la police, à leur grand regret, furent obligés de nous relâcher. Le lieutenant Ohlsen était accouru avec des papiers du régiment prouvant que nous étions sous ses ordres, et non pas des déserteurs. Sauvé in extrémis, nous partîmes vers Drubny ou se trouvaient les positions.
     
    Le feldwebel inconnu envoya au hasard une salve vers les ennemis invisibles dans le bois.
    Une pluie de projectiles fit voler, en guise de réponse, la poussière autour de nos trous.
    –  Idiot ! gronda le légionnaire en arrachant la mitraillette des mains fébriles du feldwebel. Ce n’est pas comme ça qu’on tire !
    Il rampa hors du trou en se collant au sol et tira en visant chaque buisson en particulier.
    Quatre silhouettes se. dressèrent et tentèrent de fuir, mais des projectiles bien dirigés les abattirent. Le légionnaire remplaça son chargeur et se remit à tirer.
     

RETOUR AU FRONT
     
    C’E fut le Hauptfeldwebel Barth qui nous accueillit à la 5 e compagnie. On l’avait surnommé « Le Gros ». Sous la grande casquette de cavalerie non réglementaire qu’il arborait, ses petits yeux méchants nous inspectèrent des pieds à la tête et ce qu’il vit le chagrina au plus haut point. De l’air d’un enfant gâté qui rechigne devant sa bouillie, il avança une grosse lippe et se mit à jouer avec son calepin dont le nez se montrait entre le deuxième et le troisième bouton de sa tunique.
    Hochant la tête comme si ses pires pressentiments venaient de se réaliser, il se redressa devant le Prussien de l’Est et gronda :
    – Votre nom ?
    Sa voix roula vers les tristes cabanes des paysans et résonna dans le déprimant brouillard gris.
    – Obergefredter Otto Bülow, Herr Hauptfeldwebel, se présente, selon les ordres reçus, au 27 e régiment, 5 e compagnie, après avoir été libéré de l’hôpital de réserve 19, Hambourg.
    – A terre ! siffla le Gros. – Il cracha le mot
    à la figure de l’homme, lequel à la vitesse de l’éclair se jeta dans la boue et prit la position réglementaire.
    Le Gros observa avec soin, puis il se planta devant le petit légionnaire, mais avant qu’il ait pu placer un mot, celui-ci claqua des talons et cria à la façon typique du vieux soldat :
    – Obergefreiter Alfred Kalb, Herr Hauptfel-webel, se présente à son retour après avoir séjourné à l’hôpital de réserve 19, Hambourg.
    Il ne se passa rien. Le légionnaire se tenait raide

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