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Camarades de front

Camarades de front

Titel: Camarades de front Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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visiblement de rien car elles continuaient leur conversation. Tout à coup, il y eut un fracas et un cri bref : Heide venait de tomber dans un trou.
    En un clin d’œil tout changea. Les quatre Russes bondirent vers leurs positions en criant : – Germanski ! Germanski !
    Petit-Frère, hurlant, jeta sa courte pelle de fantassin contre le Russe le plus proche, mais déjà, des lignes ennemies, sifflaient les balles traçantes qui éclairaient l’espace d’une lumière aveuglante. Heide, émergeant de son trou, se jeta derrière le MG et balaya l’espace de son feu. Une silhouette sauta sur moi. Je réussis tout juste à apercevoir un visage mongol tout tordu. Une voix presque enfantine siffla : – Pjoss !
    Trois balles de mitraillette dans le large visage aux yeux écartés, et il roula par terre puis resta immobile. Du côté russe crépitaient les coups de feu et les lance-grenades. Brandt, notre premier servant, fut atteint d’une balle russe et tomba, le sang giclant d’un grand trou entre le cou et l’épaule. Sa vue nous fit perdre la tête et nous nous battîmes comme des furieux, ayant totalement oublié notre mission et les prisonniers à faire.
    – Pomotsch, Pomotsch ! (pitié pitié !) gémissait un blessé qui gisait à quelque distance.
    – Vous n’avez aucun prisonnier ? dit Alte lorsque, hors d’haleine, nous nous retrouvâmes dans un trou. On ne peut pas rentrer, c’était l’ordre.
    Il regarda le Russe qui criait : – Et celui-là ?
    Petit-Frère haussa les épaules : – Il est en bouillie. J’en ai tordu ma pelle à force de taper dessus !
    – Quel imbécile ! Tu n’en fais jamais d’autres. Toujours cogner ! Une déveine qu’on t’ait avec nous.
    – C’est comme ça ! hurla Petit-Frère sans se soucier des Russes. Toujours de ma faute ! – Il frappa la terre de ses deux poings, se redressa de toute sa hauteur et cria au point d’en réveiller les échos : – Bien, bien ! Je vais chez Ivan et je ramène le commandant. Peut-être qu’on sera enfin content !
    – Petit-Frère ! s’écria Alte terrifié. Planque-toi ! – Des projectiles frôlèrent la silhouette du géant mais, indifférent, il courait déjà vers l’avant, brandissant sa mitraillette. Il disparut dans la nuit, hurlant toujours.
    – Il est fou, fou à lier ! gémit Alte. Il faut le rejoindre avant qu’il ne saute dans la tranchée.
    Nous nous précipitâmes et le retrouvâmes dans un trou, en train de préparer ses grenades. On pouvait entendre notre engueulade d’une lieue. Du coup, des deux côtés, on cessa de tirer ; tous devaient croire à une folie collective. Une heure plus tard nous étions dans nos lignes, sans prisonniers, accueillis par le lieutenant-colonel Hinka fort en colère.
    – Cette compagnie est la pire bande d’idiots de tout le régiment ! Mais nous en reparlerons. – Il tourna les talons et disparut sans serrer la main du lieutenant.
    Petit-Frère écoutait, appuyé au muret du boyau. La nuit suivante la compagnie reçut l’ordre d’envoyer deux sections derrière les lignes ennemies pour découvrir ce qui se passait là-bas. Ohlsen fit remarquer que l’action coûterait cher, mais Hinka lui coupa sèchement la parole :
    – Assez, lieutenant. Le devoir du soldat n’est pas de sauver sa peau mais de se battre. La division me donne un ordre, je n’ai qu’à l’exécuter. Vous pensez trop, lieutenant. Il faut obéir si nous n’avons pas envie de faire connaissance avec Torgau . Oubliez ce que vous avez dans la tête tant qu’elle est sous le casque d’acier. Ici, au 27e nous sommes les derniers des derniers, comprenez-le une bonne fois. Dans six heures j’attends votre rapport.
    Le lieutenant resta là, l’écouteur à la main, l’air désespéré.
    Depuis quelque temps nous entendions des bruits de moteur du côté russe, mais les aviateurs n’avaient rien pu voir. Tout était merveilleusement camouflé comme d’habitude. Chaque trace de blindé effacée par les sapeurs, et il fallait reprendre les vieilles méthodes, la reconnaissance par l’infanterie. Nous autres, vieux soldats, nous le sentions aussi dans nos moelles : il se passait quelque chose d’insolite.
    – Ce silence ne me dit rien de bon, proféra Alte. Ivan a rassemblé beaucoup de matériel là derrière.
    – Mais pourquoi est-ce toujours à nous à y aller ? grogna Heide. Dès qu’il y a du grabuge, en avant la 5 0 compagnie !
    – Parce que tu es un

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