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Camarades de front

Camarades de front

Titel: Camarades de front Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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tenait accroupi en tailleur au fond du fossé.
    En quelques minutes, tout le réseau des tranchées était rendu méconnaissable. Les chasseurs sortaient des nuages, piquaient en masse, les bombes incendiaires pleuvaient.
    Il n’y avait plus de terre, plus de ciel, plus de soleil. Le monde n’était qu’explosion, hurlements, vrombissements, plaintes déchirantes et cris. Les morts étaient rejetés en l’air ; les vivants baignaient dans une mer de feu. La division n’existait plus.
     

LES PARTISANS
     
    A vingt-sept kilomètres de ce qui avait été les lignes allemandes, se trouvaient les débris de la 5°compagnie ; douze hommes en tout : le lieutenant Ohlsen, le Gros, Porta, Petit-Frère, le légionnaire, Alte, Bauer, le Prussien de l’Est, Stein, Heide, Trepka et moi.
    Petit-Frère mâchonnait un morceau de bois humide dans l’espoir d’apaiser une soif inextinguible ; quant au lieutenant, il avait vieilli de dix ans dans la nuit. Ses yeux fixes, enfoncés dans les orbites, étaient injectés de sang.
    – Douze hommes ! gémissait-il. Douze sur deux cent vingt-cinq ! Que faire, mon Dieu, que faire ? – Son regard allait de l’un à l’autre, désespéré.
    – Mon lieutenant, dit le Gros, permettez-moi de faire une proposition. – Le lieutenant fit de la main un geste las. – Je propose que nous nous rendions aux Russes.
    Petit-Frère éclata de rire et appela le légionnaire qui se reposait sur une souche : – Le juteux en a marre ! Il offre une récréation chez Ivan !
    Le Gros bondit : – Taisez-vous l’obergefreiter !
    – Avec la proposition que tu viens de vomir, tu as perdu le droit de donner des ordres, cracha Petit-Frère.
    Le Gros faillit éclater : – Mon lieutenant, je demande un tribunal d’exception contre cet homme pour insubordination flagrante !
    – Doucement, doucement, dit Julius Heide. Petit-Frère et moi pouvons former un tribunal d’exception tout de suite et te pendre à l’arbre que voilà.
    – Mon lieutenant, c’est de la mutinerie !
    – Non, Hauptfeldwebel. Votre proposition de vous rendre à l’ennemi vous rend coupable de trois choses qui peuvent mériter la corde.
    Petit-Frère rit et chatouilla l’homme derrière les oreilles : – Hein ? tu piges, grosse trombine ? -
    – Laisse-le, dit Alte, il a toujours été un salaud, maintenant, en plus, c’est un lâche. On lui réglera son compte au retour… si on rentre.
    Il jeta un regard vers la piste où les Russes, en un flot torrentiel, coulaient en direction de l’ouest : Lemberg, Brest-Litowsk, Tolochino. Le bruit de leurs colonnes faisait penser à celui d’un orage, les chars grondaient, les moteurs ronflaient, les chenilles s’entrechoquaient, les chevaux hennissaient, l’artillerie roulait en un long serpent interminable.
    Porta et Petit-Frère avaient trouvé du ravitaillement – pas grand-chose, quelques boîtes de singe, des paquets de biscuits humides et… un chat. Tous regardèrent le chat avec dégoût, mais Petit-Frère rit en repoussant 9on chapeau melon.
    – Vous en reviendrez, soldats de luxe ! – Il montra le bois : – Ce vallon-là est profond de cent kilomètres et il est bourré de partisans. Dans quelques jours vous claquerez du bec et vous bâillerez après une cuisse de minet.
    – Immonde cochon ! s’écria le raffiné Trepka.
    Qu’un type comme toi ait le droit de porter l’uniforme, c’est renversant !
    Petit-Frère se retourna d’une seule pièce : – Encore un mot et je te casse les reins !
    Trepka pâlit. Avec un regard de haine il marmonna quelque chose d’incompréhensible et chercha son revolver, mais son geste s’arrêta net lorsqu’il vit les yeux de Heide.
    – Mon lieutenant, dit Petit-Frère, voulez-vous partager le ravitaillement ?
    Le lieutenant Ohlsen acquiesça et fit douze parts rigoureusement égales. A la fin, il distribua à chacun le quart d’un biscuit. Petit-Frère éleva le chat au-dessus de sa tête.
    – Qui veut une portion de chat ? – Pas de réponse. – Salopards ! Mais ne venez pas m’en réclamer après ! – Il tira de sa poche sa blague à tabac : – Voilà du tabac. Chaque matin je ferai douze cigarettes et chacun pourra avoir la sienne, mais ne croyez surtout pas que c’est un cadeau ! Je prête et à vingt-cinq pour cent. – Il brandit un de ses gros poings. – Et pas question de me rouler ! Panjemajo (Compris, en russe) ?
    – Que reste-t-il comme munitions ? demanda le

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