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Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Titel: Carnac ou l'énigme de l'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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l’image
poétique véhicule avec elle plus de force qu’il n’y paraît : elle imprègne
si bien l’inconscient que personne ne peut l’oublier, et que tout le monde la recherche
confusément, sans trop savoir de quel côté se diriger.
    Vers le centre du monde, bien sûr, que ce centre soit réel, ou
que, par la volonté des uns et des autres, on le déclare réel. C’est là que se
trouve effectivement la chambre de soleil, comme à Stonehenge où le
soleil frappe la pierre d’autel, au cœur du monument, quand la nuit laisse le
jour pénétrer dans les zones interdites en temps normal. À Carnac, le phénomène
est moins repérable parce qu’il y a une grande étendue de sanctuaire. Mais, par
sa situation géographique et mythique, Carnac occupe réellement ce centre du
monde où chacun doit aller se régénérer.
    Les Vénètes sont, nous l’avons dit, probablement les
descendants ou les héritiers des derniers Atlantes, de ceux qui savaient
comment construire une chambre de soleil. Cette connaissance, ils l’ont
transmise à tous les peuples qui ont construit des mégalithes. Mais on sait
très bien que les mégalithes du Morbihan sont les premiers en date. Tout vient
de là. Carnac est vraiment un centre primordial, un centre où la fusion peut se
faire, et d’où rayonne une foi, d’où émanent les rayons de la femme-soleil
nourrissant ses enfants qui viennent s’abreuver à la source de vie.
    Le lent cheminement à travers les alignements de Kerlescan, du
Manio, de Kermario, du Ménec et de Kerzhéro est un périple initiatique, une
marche vers l’ouest, une sorte de pèlerinage pour accompagner le soleil, pour
se charger de sa chaleur, pour s’en faire une nouvelle vie. À la vue de chaque
menhir, on serait tenté de s’écrier, comme Chateaubriand : « levez-vous,
orages désirés ! » Mais l’orage gronde de la terre, et symboliquement,
c’est le désir fou de la terre d’être fécondée par le ciel qui s’exprime ainsi :
il faut que l’énergie de la terre rencontre celle du ciel pour que la foudre
éclate, pour que s’opère enfin cette fusion qui fera de la terre la mère de
tous les êtres.
    Et dans les tertres, ceux de Carnac, de Locmariaquer et de
bien d’autres endroits, le visage de la femme-soleil brille de toutes ses
flammes qui ne brûlent point. Une fois fécondée, la terre nourrit tous ses
enfants, et elle les recueille même lorsque le souffle leur a manqué. Parce qu’elle
doit leur donner une nouvelle vie. La Déesse des Commencements, la Déesse des
Tertres, c’est la Fée des légendes qui attend le voyageur pèlerin au terme de
sa course errante à travers un monde en gestation perpétuelle. L’imparfait
meurtrit les êtres, mais chacun sait que quelque part, dans l’ombre de la terre,
la Femme, parfaite incarnation de la divinité, attend ses fidèles pour un
mariage sacré qui ne peut être célébré que dans une chambre de soleil. Le
paradoxe est que, pour s’élever au-dessus des tertres, il faut commencer par se
baisser, par ramper devant l’ouverture secrète du « palais fermé de la
reine », par se courber dans de sombres corridors qui sentent parfois l’humidité
des tombeaux, le périple est long, difficile. L’obscurité est trompeuse. On
risque de s’égarer.
    Mais l’aveuglement réside dans la chambre de soleil, un
aveuglement qui permet de voir à travers les murailles. Carnac est un de ces
lieux sacrés où se déroulaient d’étranges rituels. Il nous reste Carnac avec
ses pierres innombrables. Malheureusement, nous avons perdu
les liturgies qui s’y attachaient. Qui donc sera capable de les redécouvrir ?
    Bieuzy-Lanvaux
    Montségur
    1987
     
     
     
     
     
     
     

ANNEXES

 
    Principaux sites mégalithiques du nord-ouest de l’Europe.

     
    L’idole
en forme d’écusson vue au XIX e  siècle
    (les
Pierres plates à Locmariaquer).

    Carnac : tumulus du Mont-Saint-Michel, d’après Z. Le
Rouzic.

    La christianisation des menhirs s’est poursuivie jusqu’au XIX e  siècle.

    Gavrinis
vu à l’époque romantique.

    Le
menhir du champ Dolent, à Dol.
     

BIBLIOGRAPHIE
SOMMAIRE
    G. Atienza, Les survivants de l’Atlantide, Monaco, éd.
du Rocher, 1982.
    Y. Brékilien , Histoire de la Bretagne, Paris , France-Empire, 1985.
    N. Brenan, The Stars and the Stones, Londres,
1983.
    R. Devigne, L’Atlantide, sixième continent, Paris, 1931.
    « Dossier de l’Atlantide devant la science », revue Atlantis,

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