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Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Titel: Carnac ou l'énigme de l'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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levées. L’une d’elles, maintenant tombée, mesure 6 mètres 42, et à côté
d’elle se dresse une pierre de 3 mètres. La base de ce menhir comporte une
gravure qui peut représenter des serpents. Là aussi, les alignements suivent
une direction est-ouest caractéristique, mais avec des nuances : comme à
Kerlescan, on constate une incurvation en croissant qui va du nord-nord-est au
sud-sud-ouest. Comme cette incurvation n’est pas due à l’état du terrain, on
est forcé de conclure qu’elle obéit à une raison précise, mais laquelle ? Des
théories astronomiques innombrables, mais toutes purement conjecturales, ont
été émises à ce sujet, sans pouvoir apporter de réponse satisfaisante.
    Le thème des serpents relevé sur le menhir de Kermario n’est
pas sans intérêt. D’une façon générale, les menhirs ne comportent aucune
gravure : ce sont les supports, c’est-à-dire les piliers de soutènement, des
dolmens et des allées couvertes qui sont assez souvent décorés de gravures
symboliques qu’on a pu comparer à des hiéroglyphes, et l’on
a très peu d’exemples de menhirs comportant des signes. Il y en a un sur une
lande, près de Moustoirac, dans les landes de Lanvaux. Il y en a un à
Stonehenge, en Grande-Bretagne. Il y en a un à Kermario, donc, avec des
gravures représentant des serpents. Or, entre Kermario et Kerlescan, il y a une
certaine continuité : à travers les pinèdes actuelles, les alignements ne
s’interrompent pas, même s’ils sont constitués par de petites pierres passant
presque inaperçues au milieu de la végétation. Et cette suite d’alignements
passe par-dessus un tertre plus ancien, celui du Manio, couronné par un
menhir qui, lui aussi, à sa base, présente des signes serpentiformes
actuellement bien mis en valeur par une restauration et un aménagement
efficaces. Or, d’après les études scientifiques qui ont été faites, le tertre –
et le menhir – du Manio sont antérieurs de deux mille ans aux alignements
eux-mêmes. Cela pose des problèmes.
    En effet, il semble bien net que ce territoire de Carnac ait
été occupé au cours des siècles et des millénaires par des populations qui n’avaient
pas forcément les mêmes conceptions métaphysiques ou religieuses, les mêmes
habitudes rituelles. Le fait de passer délibérément sur un tertre sacré et d’y
poursuivre les alignements suppose, de la part des bâtisseurs des alignements, une
sorte de rejet, sinon un mépris, envers les sanctuaires antérieurs. Alors, une
fois de plus, il faut se poser la question fondamentale : y a-t-il eu une ou plusieurs civilisations mégalithiques ? Tout incline à
penser qu’il y en a eu plusieurs, ce qui ne facilite guère la compréhension du
phénomène en lui-même.
    D’autre part, les signes serpentiformes relevés sur de rares
menhirs doivent offrir, sinon une signification précise, du moins une valeur
certaine. Dans le tumulus de Gavrinis, plus ancien que les alignements et
vraisemblablement contemporain du tertre du Manio, on relève également des
serpents gravés sur les supports, où ils voisinent avec des représentations de
haches non emmanchées, surmontés par des figurations très abstraites évoquant
les vagues, les chevelures et la végétation. Que signifient donc ces serpents ?
    On a développé de nombreuses hypothèses à ce sujet. Le
serpent est un symbole bien connu de la plus lointaine préhistoire : il
est l’image de celui qui sait parce qu’il se faufile partout. Le Serpent de La
Genèse appartient à cette catégorie, même si, par la suite, il a été chargé
de tous les péchés du monde. Qui dit « serpent » dit « ouverture
sur un monde intérieur », pénétration dans ce monde intérieur, donc initiation. Et sans attacher trop d’importance à ce mot trop galvaudé à propos de n’importe
quoi, il faut bien reconnaître que les signes serpentiformes relevés sur le menhir
de Kermario et sur celui du Manio témoignent d’une entrée possible dans
un domaine apparemment interdit, apparemment couvert par la réalité quotidienne,
que ce soit le Monde des Morts (le nom de Kermario ne peut laisser
indifférent), que ce soit le Monde des Dieux. Après tout, si les gens du
Mégalithique se sont donné tant de mal pour structurer et bâtir de tels
ensembles monumentaux, c’est qu’ils avaient des raisons d’ordre spirituel et qu’ils
croyaient à une autre vie dans un autre monde.
    On a également pensé à

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